L'homme de sa vie (Fanfiction Larry)

Chapitre 14

La vie reprit doucement son court, comme si rien ne s'était jamais passé. Pour Louis, les journées s'écoulaient plus lentement que d'ordinaire, rythmées par une ennuyeuse routine. Il se levait tôt le matin –lorsqu'il parvenait à dormir-, prenait la salle de bains avant Helena afin d'arriver à l'heure au bureau et passait son temps à épier les moindres mouvements du bourreau de son cœur.

Au travail, Harry faisait de son mieux pour éviter Louis. Bien que l'indifférence du bouclé le détruisait jusqu'à la moelle, les yeux de Louis restaient fixés sur lui. Il n'essayait même pas de se faire discret. Il multipliait les tentatives pour le frôler du bout des doigts comme ce midi à la cafétéria lorsque, par hasard, leurs deux mains se rencontrèrent sur le même yaourt au chocolat. Ou encore cette fois où Louis dut se rendre, tout à fait hasardement bien sûr, à la photocopieuse au même moment que Harry. Son doigt avait alors involontairement frôlé la paume de sa main.

Il ne minimisait pas non plus ses efforts afin de sentir son odeur sauvage et épicée. Il se rendait aux toilettes en même temps que lui afin de respirer son parfum à pleins poumons. Il se ruait dans l'ascenseur lorsque Harry y était et lançait des regards menaçants à ceux qui essayaient d'entrer dans l'étroite pièce.

Il était pathétique. Il était fou amoureux et ne pouvait sans doute pas tomber plus bas.

Affalé sur son bureau, le regard brillant et le teint pâle, il contemplait Harry qui ne cessait de taper sur les touches de son clavier, ses yeux fixant l'écran. Les orbes sombres de Louis glissèrent de son visage jusqu'à son cou, lui rappelant sa saveur et comment il aimait le couvrir de baisers. Ce souvenir lui semblait si lointain à présent qu'il se demandait presque si cette nuit particulière avait bien eu lieu. Un long soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'il se redressait pour se masser la nuque. La scène qui se déroulait sous ses yeux le sortit de ses pensées.

Une jeune femme s'approchait de Harry. Louis la détailla d'un mauvais œil. Son cœur se retourna dans sa poitrine lorsqu'il la vit passer les bras autour du cou du bouclé afin de renouer sa cravate correctement. Personne n'ignorait que Harry était de nouveau célibataire et libre comme le vent. Ces garces tentaient toutes leur chance les unes après les autres. Louis serra les dents. Tel un automate, il se leva de son siège avec quelques feuilles vierges dans les mains. Lentement, il s'approcha du bureau de Harry. Ce dernier lui lança un regard assassin et cela fit rire la cruche blonde. Elle lui chuchota quelque chose à l'oreille mais il n'y prêta pas attention, trop occupé à dévisager Louis avec mépris.

-J'ai remarqué que ton imprimante n'avait plus de papier alors je t'en ai ramené, dit calmement le brun.

Harry ne rétorqua pas et Louis fit mine de les déposer sur le bureau. La catastrophe se produisit. Sa main dérapa soudainement. Cela devenait une habitude apparemment. Elle partit toute seule. L'innocent gobelet de café qui trônait sur le bord du bureau alla se renverser sur le tailleur impeccablement repassé de la bimbo maquillée à l'excès. Un cri strident s'échappa de sa bouche chargée de rouge à lèvres et Harry se leva brutalement de sa chaise pour lui donner un mouchoir. Sa galanterie était admirable. « Le parfait petit playboy » pensa Louis. Faussement désolé, l'auteur de cette catastrophe porta une main à sa bouche tandis qu'elle le fusillait de son regard émeraude.

-Comme je suis maladroit. Excusez-moi, dit-il d'une voix froide.

-Vous ne pouvez pas faire attention, pauvre idiot ! s'énerva-t-elle, mon tailleur revient du pressing !

-Et bien on dirait qu'il va falloir l'y reporter, souffla le brun.

-Vous vous moquez de moi ?

-Ce n'est pas grave ça va sécher, intervint Harry en se grattant la joue.