Funeral Colors.

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Imposés :
5 personnes : Leo, Alba, Mia, Lucas, Adam.
Saison : printemps (fin mars).
Lyrics : 'ouais [...] c'est [...] ouvre moi' + 'daddy was never really there' + 'i'm so sick of myself, rather be...'
Words Count : minimum 1 000.

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C'était une douce soirée à la fin du mois de mars. Adam et sa sœur jumelle, Alba, avaient rejoint leurs amis dans la petite chapelle abandonnée au bas de la rue. Au fil du temps, elle était devenue une sorte de repère pour les cinq jeunes, peu importe son état dégradé, les murs bourrés de tags ou les murs qui s'émiettaient. Le printemps arrivait, et ils n'étaient pas près à dire au revoir à cette ville qui les avait vu grandir et, surtout, à leurs amis qu'ils ne reverraient pas de si tôt. Encore moins si cela devait signifier qu'ils n'auraient plus l'occasion de se retrouver comme cela.

-C'est l'heure... fit Alba en arrivant, arborant un sourire triste alors que son frère passait son bras autour de ses épaules.

-On les reverra, t'en fais pas trop pour ça. Je suis sûr qu'on s'écrira.

Elle espérait sincèrement que le brun ait raison, pourtant, elle doutait. Ils arrivèrent à la hauteur des trois autres et les saluèrent. Alba se blottit dans les bras de Mia presque automatiquement, celle-ci venant caresser ses cheveux dans de doux gestes rassurants.

-Pourquoi ton bonjour sonne déjà comme un adieu ? Léo demanda innocemment.

-Parce que vous savez très bien que ce sera plus pareil après.

Elle n'avait pas tort pour le coup. Ils savaient tous que dès leur départ plus rien ne serait comme avant. La douce brise tiède signalant la fin de l'hiver vint caresser leurs visages et balayer leurs tristes expressions. Si c'était la dernière fois qu'ils se voyaient, ils se devaient de faire de ce moment un des plus mémorables.

C'est pourquoi Lucas, qui deviendrait le plus âgé des trois après leur départ, avait réquisitionné quelques babioles et guirlandes de noël traînant dans son grenier afin d'en décorer l'endroit. Léo et Mia l'avaient aidé, disposants des photos d'eux qu'ils pourraient garder en souvenir sur une sorte de cordelette pendant d'une poutre qui devait certainement servir de pilier à la bâtisse.

Adam ne dit rien, contemplant simplement leurs efforts, alors que sa sœur s'extasiait devant les jolies couleurs qui se reflétaient sur les murs. Il ne dit rien, cependant il remarquait bien le regard affecté de Léo. Ce dernier avait toujours eu un faible pour sa sœur, celle-ci étant bien la seule à ne pas l'avoir remarqué encore.

Ils discutèrent jusqu'à une heure tardive. La séparation fut déchirante. Si les larmes ne ruisselaient pas, c'était bien des torrents que venaient verser les jolis yeux bruns d'Alba. Leur sac en main, Adam veillait sur sa sœur qui semblait étrangement silencieuse. Même triste, elle se confiait toujours à son frère, ou au moins comblait le manque de conversations en racontant des choses futiles comme ses balades avec Mia ou les ragots du jour de leur lycée lui étant rapportés par Léo qui connaissait tout le monde, pendant que lui et Lucas étaient occupés à un quelconque jeu en ligne ou affairés à une partie de baby-foot endiablée. Cependant, ce soir, elle ne le fit pas. Une fois rentrés, elle courut s'enfermer dans sa chambre.

Adam comprenait qu'elle voulait son espace, mais lorsqu'il passa de nouveau devant la chambre de sa sœur, il entendit de lourds pleurs. Si lourds que son coeur lui pesait. Il essaya d'entrer, mais la porte n'était évidemment pas ouverte.

-Al... C'est Ad, ouvre moi... S'il te plaît parle moi...

Il ne reçut aucune réponse pendant de longues minutes. Il continuait de faire remarquer sa présence, adossé contre la porte. Adam ne voulait pas laisser sa sœur jumelle, son autre moitié, la personne la plus chère à ses yeux seule dans cet état. Les pleurs devenaient de moins en moins intenses, et le verrou se fit entendre.

Adam se levait, et entra automatiquement, venant s'installer sur le lit trônant au milieu de la pièce pour enlacer Alba dans une étreinte qui se voulait rassurante. Ils ne dirent rien, laissant un lourd silence et des non-dits plâner dans la pièce. Lorsqu'enfin elle se sentirait prête à parler, elle le fera. Elle connaissait son frère et il ne lui presserait jamais le pas. Elle le remerciait pour ça.

-C'est juste que cette situation... Elle est tellement injuste ! Elle renifla. Papa n'a jamais été là, ni pour nous, ni pour maman. Et maintenant il faudrait qu'on déménage à l'autre bout du pays pour le suivre ?

-C'est pas une situation idéale, mais on à pas le choix... Maman l'a décidé.

-Pourquoi tout à l'air de se passer si facilement pour toi ? Tu t'ouvres jamais à moi... Je sais jamais à quoi tu penses, comme dans cette situation. Alba ne se voulait pas un ton si dur, mais les reproches qu'elle lui adressait étaient justifiés.

-Alba, tu te sens déjà assez mal comme ça... Tu devrais dormir et on en reparlera demain, d'accord ? Il tenta de la calmer, mais ce fut en vain. Alba était si furieuse, et pas vraiment après son frère, qu'elle n'avait pas entendu ce craquement dans sa voix.

Adam n'était pas ce garçon fort et intimidant qu'il paraissait être. C'était une âme sensible, mais pourtant, il se faisait un devoir de protéger sa sœur à tout prix. Il se gardait bien de le lui dire, pourtant, tout le monde le remarquait. Il la suivait comme son ombre.

-Non Adam ! Je veux savoir, je mérite de savoir... Elle l'implora presque.

-Tu veux savoir quoi, Alba ? Tu veux entendre quoi ? Je me déteste ! Je me déteste à m'en rendre malade ! Je préférerais être comme Lucas et savoir quoi faire, où et quand ! J'aimerai avoir la réponse à chaque situation pour ne plus avoir à te voir souffrir ! Mais j'y arrive pas, je suis pas comme ça...

Ils étaient à présent tous deux en larmes, dans les bras l'un de l'autre. Ils n'étaient peut-être pas parfaits, mais au moins ils pouvaient compter sur leur double, et à partir de maintenant ils le savaient : ils devront être honnêtes l'un envers l'autre...

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1003.
Nymphelix.

AND IT SWALLOWS TIME LIKE CRAZY ⦙ ʳᵉᶜᵘᵉⁱˡOù les histoires vivent. Découvrez maintenant