Chapitre 27

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Narrateur
Nous sommes le vendredi 12 octobre, Benjamin va commencer la rééducation. Eléa lui envoie un message à cette occasion puis replonge dans son dossier. Les parents du nordiste sont toujours chez leur fils et lui sont d’un grand soutien, tant moral que physique. Malgré cela, Benjamin s'ennuie un peu d’Eléa mais, il ne lui dit pas. Pour l’instant. Sûrement par fierté.
Du côté de l’équipe, le match de mercredi s’est très bien passé avec une large victoire à la clé. Robert Lewandowski, Jamal Musiala, Josip Stanisic, Bouna Sarr et les autres auront une séance de récupération dans la matinée.

Mercredi 17 octobre

En me réveillant ce matin, je me suis rendue compte qu’il y a deux semaines, nous étions au Portugal. Et que Ben c’était blessé par la même occasion. On ne se parle plus en ce moment. Je lui avais dit que j’allais le laisser tranquille et je m’y tiens. Je m’y tiens aussi par principe et par désir de contredire ce qu’Andréa, et Ambre par la suite ont dit. Selon elles, je serai accro…

Je m'investis encore plus dans mon travail, ayant mes soirées de libre. Je déborde des horaires de bureau mais cela en vaut la peine. Kathleen m’a donné une après-midi avec les joueurs du Campus. J’ai carte blanche pour faire leur “promotion” : Photos, vidéos, articles, à moi de voir. J’ai hâte. D’autant plus que c’est le 22, un jour triste d'habitude mais là, je n’aurai que peu de temps pour y penser.

Message de Ben Pavard :
Elé ? Si mes parents restent jusqu’à Noël tu comptes vraiment ne pas me voir jusque là ?

Je prenais ma pause de 10h quand j'ai reçu son message. Je ne sais pas comment le prendre. Comme un reproche ? Ça en a tout l’air. Ou alors il plaisante juste. J’envoie une capture d’écran à Andréa et Ambre pour avoir leur avis.

Message de Ambre :
IL VEUT TE VOIR et tu es trop bête pour comprendre par toi même

Message de Andréa :
Je pensais que tu craquerais en première, apparemment c’est lui…

Après avoir lu leurs messages, je réponds à ma sauce. Avec un peu d’humour car je ne prends pas au sérieux notre conversation lorsque l’on parle “sentiments”. Je n’assume pas forcément tout ce que je dis par rapport à ça.

Message à Ben Pavard :
Je te manque déjà ? Fallait me le dire avant, ce n’est pas bon pour ton genou la sensation de mal être
-Pas trop dans l'abus Eléa…
-J’aime pas quand tu m’appelle Eléa c’est pas normal
-A merde j’ainoublié ça fait longtemps que l’on ne s’est pas parlé
-Donc c’était un reproche ?!
-J’ai pas à te faire des reproches. Juste…
-???
–J’en ai marre de pas te voir.
-Si tu y tiens tant on peut s’arranger
-Quand tu veux. Ce midi ?
-Aller on fait ça, je passe sur mon temps de pause. Je m’en voudrai si tu tombais en dépression
Je reçois en dernier message un doigt d’honneur. Je l’ai cherché en même temps.

Je pars à la recherche d’un collègue (sans me perdre dans le centre), fini l’ajustement du planning puis me rend chez Benjamin. Au fond de moi j’espère qu’il n’y aura pas ses parents. Je n'ai pas envie de faire leur rencontre de suite. Qu’est ce que je raconte, ce n’est pas une question de maintenant ou plus tard. Je ne me sens pas de les voir tout simplement. Je n’ai pas de statut vis-à-vis de leur fils, donc aucune raison de faire des présentations solennelles.

Benjamin- Sur le pas de la porte, no stress, ils sont pas là
Eléa- Ouf ! nan vraiment ils ont l’air adorable mais…
Benjamin- J’ai bien compris t’inquiète, tu viens ?!
Il marche sans ses béquilles mais cette fois, pas besoin de le lui rappeler, il s’en est débarrassé “sous ordre du médecin”. Mon naturel revient au galop avec Benjamin. Je le taquine et insiste sur le fait que je lui ai visiblement manqué.
Benjamin- Pas de faux espoir belle brune, tu es qu’une vulgaire pote
Eléa- Tu l’aimes beaucoup ta vulgaire pote quand même ! C’est ce que je vais retenir si tu le veux bien. Je n’ai pas trop de temps, as- tu quelque chose à manger pour la belle brune ?
Benjamin- Ma mère a cuisiné des quenelles, je t’en fais chauffer ?
Eléa- Quenelles ? C’est quoi ?
Il paraît complètement choqué
Benjamin- Attends tu ne connais pas ?
Eléa- Non vraiment pas
Benjamin- C’est le meilleur plat du monde, c’est une spécialité du Nord
Eléa- Bas voilà c’est normal ne me regarde pas comme ça ! Je suis pas de ton nord où on dépasse pas les 8°C
Benjamin- Il se met les mains sur le visage, d’un air dépité, qu’est ce que je vais faire de toi Elé…
Je le fixe et hausse les épaules comme une enfant.

MiaSanMiaWhere stories live. Discover now