II: Chevalier de la garde royale

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Un petit groupe entre en trombe dans le dortoir, faisant claquer le métal de leur armure en se précipitant vers le pauvre brun assis devant un écritoire en bois massif :

« Vinz !Qu'est-ce que tu fiches ?! » s'affole une première à la chevelure blonde « Tu devrais déjà être dans la salle du trône ! »

« Hun ?! »hoquète le brun alors que, prit d'une panique soudaine, il se dresse et tourne sur lui-même, déboussolé, pour chercher sa propre armure.

« Allez dépêche-toi ! » le presse un autre arborant une tête complètement rasée.

« C'est ça que tu cherches ? »

Vinz suspend son mouvement et tourne la tête vers la grosse voix qui vient de s'interposer entre tout le monde. C'est Faucos, son partenaire, tenant à bout de bras l'entièreté de son armure qui semble minuscule tant il est grand.

Ni une, ni deux, Faucos lui balance sa côte de maille, son plastron et tout le reste en lui caquetant de se grouiller pour ne pas arriver en retard.

Le meilleur de sa promotion, hein ?

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Se tenant le plus droit possible, leur main droite aplatie contre son torse en guise de salut et l'autre bras, dont la main est dépourvue d'épée, plaqué le long de son corps, Vinz et Faucos se tiennent l'un en face de l'autre en se fixant dangereusement dans les yeux. Il faut dire que, par peur d'être en retard, le brun a du enfiler le reste de son armure en dévalant les couloirs avec le reste du petit groupe venu le cueillir. Il s'est encoublé deux fois et a failli renverser un servant portant, comme par hasard, une montagne de verres en Crystal et qui s'était trouvé malencontreusement sur leur chemin. Alors, il leur est difficile de se fixer ainsi, après ces quelques péripéties, sans pouvoir éclater de rire.

D'autres chevaliers et chevalières forment, avec eux, deux colonnes distinctes aux abords de l'allée centrale permettant au cortège royal de passer. Chacun et chacune en face de son Tsemed, se fixant mutuellement comme s'il était possible, pour tout le monde, de communiquer par télépathie pour mieux se tenir prêtes et prêts à intervenir si la reine se trouvait en danger.

Et voilà que, tout à coup, l'orchestre sur les balcons commencent à jouer alors que la gigantesque porte à l'extrémité de l'allée s'ouvre. Des pas se font entendre, ils sont légers, des petits tintements se font entendre mais ce ne sont pas ceux d'armures, on dirait plutôt des sortes de grelots. En tant que chevalier bien éduqué, Vinz ne peut pivoter la tête pour accueillir du regard le cortège qui avance sur le tapis cerise traversé par des filaments dorés. Il se doit de continuer à fixer Faucos qui l'imite jusqu'à ce qu'une masse vêtue de blanc lui coupe lentement la vue. C'est la reine Arachnéa.

Elle est pârée de sa plus belle robe de cérémonie ainsi que de sa fabuleuse couronne sertie des pierres les plus précieuses. Vinz n'en croit pas ses yeux. Elle est d'une beauté époustouflante. Bien plus que ce qu'il ne pouvait s'imaginer. Ses longs cheveux blonds flottent dans son dos, emprisonnant toute la magie qu'elle possède. On dirait des petits fils de soie qui ondulent comme des nuages. Sans pouvoir la détailler du regard, le brun devine de lourdes parures en or autour de son cou et de ses hanches. C'est elle, c'est la reine, non seulement pas de Prokis, mais de Chrono-Lia toute entière !

Alors qu'elle s'avance vers les quelques escaliers menant à son trône, une jeune fille, à la chevelure turquoise, la suit de près :la princesse Sango. Vinz devine une imposante épée accroché à sa taille alors que, également vêtue d'une robe blanche, la princesse semble porter bien moins de bijoux que sa mère. Elle ose même scruter les visages des chevalières et chevaliers se tenant le long de l'allée certainement à la recherche de camarades de combat qu'elle pourrait reconnaître.

Prokis I: L'aube de notre histoireWhere stories live. Discover now