Chapitre 19 : Ava

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Comment avais-je pu imaginer que mon petit frère la protégerait correctement. Elle s'est blessée, on s'est introduit chez elle et il semble que nos ennemis est déjà découvert qui elle était. Je n'appelle pas ça "la protéger". La porte s'ouvrit avant que je ne puisse la défoncer. Mon frère se tenait sur son habituel bureau d'un noir terne. Il n'était pas si surpris de me voir mais plutôt exaspéré. Je m'avança jusqu'à être devant son plan de travail en désordre.

- Tu l'as super bien protégée ! Bravo mon cher petit frère je suis si fière de toi ! dis-je sur un ton ironique.

Son visage se durcit à ma remarque.

- Je ne peux pas être toujours sur elle. Pour elle je ne suis plus qu'un assistant ! Elle ne se rappelle plus rien.

- Alors rappelle lui ! Dis-lui tout comme tu l'a toujours voulu !

Ma remarque le surprend. Ses yeux deviennent tristes avant de se poser sur les miens avec colère.

- Tu sais très bien que je ne peux pas faire ça.

- Alors vu que tu n'es pas capable de la protéger. Je le ferais à ta place, lâchais-je sur un ton sec.

- Et comment veux-tu t'y prendre ? Je ne pe-

- Je ne te laisse pas le choix, le coupais-je de vive voix.

- Que tu me laisses le choix ou pas, je ne suis pas responsable de ce genre de chose. Tu dois t'adresser à sa sœur, comme moi je l'ai fait.

Il n'a pas besoin de prononcer le nom que je sais déjà de qui il parle.

- Maintenant, sors, dit-il furieux.

Son regard exprimait une colère profonde mais je jurerais qu'en partant je vu juste une tristesse immense remplir ses yeux de larmes. Cet accident l'avait blessée, lui laissant une plaie qu'il ne pas soigner. Qui s'est infecté et qui le ronge jour après jour. On n'est pas si différent, après tout, nous sommes frère et sœurs.

Mais il avait raison : j'avais besoin de lui parler. Je pris la voiture et conduit sur une route que je connaissais que trop bien. Une fois arrivée je me stoppai devant ce grand bâtiment qu'était sa maison. Le plus douloureux était qu'elle n'avait pas changé son code. Et que moi je ne l'avais pas oubliée. J'ouvris la porte et trouvai le chemin de son bureau rapidement me rappelant de chaque pièce, de chacun des moments que j'ai passé ici. Ce n'en étais que plus douloureux. Dans la cuisine se trouvait d'énormes sac de course remplit à ras bord. Dans la plus grande discrétion, j'ouvris la porte au fond du couloir celle ou se trouvait très certainement Rhéa. Son visage se fige sur le mien, d'abord surprise son regard se porte sur mes cheveux et des larmes remplissent ses yeux.

Je ne l'avais rencontrée qu'une fois, le jour de son enterrement. Il avait dû sûrement lui parler des mes cheveux d'argent, comme il aimait les appeler, car elle m'avait reconnu. Elle avait essayé de m'intercepter mais je suis partie comme une lâche, étant trop bouleversée parce qui s'était passée. J'étais en partie responsable de la mort de son frère, et peu m'importait si elle me pardonnée.

Mais maintenant, la situation est différente. Elle se lève d'un bond et je recule. Je sais me battre mais mes muscles refusent de bouger. Je sais parler mais les mots ne viennent pas. Je sais protéger mais je n'ai pas réussi pour lui. Je me sens si honteuse d'être vivante à sa place qu'elle pourrait me frapper, j'accepterai. Elle s'approche de plus en plus, je ferme les yeux prise d'une peur irrationnelle, mais rien ne vient seulement ses bras chauds qui viennent entourer ma taille. Elle se met à s'excuser et moi je reste sans bouger, interdite au creux de ses bras réconfortant.

- Je suis désolée, je n'ai pas su t'aider, chuchote-t-elle. Je sais ce que tu as pu ressentir. Et je sais que tu ne l'a pas tuée, tu l'aimais.

- Je..j..

- Ce n'était pas ta faute. Ce n'étais pas ta faute. Insista-t-elle.

Je reste muette et lui rends son câlin. Cela faisait si longtemps que j'appréhendais ce moment. Me repassant les pires scénarios, jamais les meilleures. Parce que les meilleurs me semblait être impossible, un songe, un mirage, un simple rêve d'enfant innocent. On se détache l'une de l'autre et ses yeux verts me toisent. Je ne veux pas savoir ce qu'elle pense de moi, son seul pardon me suffit.

- Tu veux un café, proposa-t-elle un léger sourire ornant son visage.

- Avec plaisir.

Sous la machine à café, je pu voir un vieux bout de papier, tout froissé. Il semblait prêt à se décoller à la moindre brise. J'aurais pu reconnaître cette écriture entre mille. Elle me vit contempler avec tristesse, si ce n'est les larmes aux yeux, le petit bout de papier.

- Il m'en remettait un chaque matin pour me rappeler de faire les courses. Et quand je le voyais le soir il me sermonnait sur le fait que j'avais encore oublié de le faire. Et ensuite il m'expliquait les multiples raisons de pourquoi il t'aimait.

Je rougis à cette remarque. Je devais en avoir certainement plus que lui. Son seul défaut était qu'il ne m'écoutait jamais, toujours trop obstiné par son objectif. Un défaut qui lui aura couté la vie.

- Achille t'aimait vraiment. Il t'aimait plus que tout.

Son nom résonna comme une vielle musique aux air nostalgique. Trois ans que je me refuse à le prononcer à l'oral. Trois ans qu'il est parti par leur faute. Une colère me submerge en parlant d'eux avant de se vider lentement à l'intérieur de ma tasse. Elle se pose et me regarde à nouveau droit dans les yeux.

- Tu n'es pas venu parler du passé pas vrai ?

- Non effectivement. Tu dois connaître Nyx et mon frère.

- Bien sûr que je les connais. Je travaille avec eux. Que veux-tu ?

- Met moi sur l'affaire. Mon frère ne sait pas correctement protéger quelqu'un. Je ne peux me permettre de perdre quelqu'un à cause d'eux à nouveau. Je ne veux pas que mon frère souffre comme j'ai pu souffrir.

Elle vide sa tasse d'une traite et son corps prend soudainement une posture plus sérieuse. Elle s'en va dans son bureau et reviens quelques minutes plus tard. Elle me montre du bout du doigt sa pile de papier.

- Signe-moi ça et tu pourras l'intégrer. En souvenir de ce que tu as fait pour mon frère. Mais je ne ferais plus rentrer personne.

- Entendu, je n'oublierai pas.

L'enquête De Sa VieWhere stories live. Discover now