/🌕/ Promenons-nous, dans les bois...

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On a beaucoup discuté tous les trois, entourés de la sagesse centenaire de ce lieu. Nous sommes arrivés à la conclusion qu'il faut aller voir de nos propres yeux ce qui se passe au quartier général des Wakizas, là où disparaissent les Ohanzees.

Cette idée vient d'un constat des plus simplistes. Le père de Charly l'a élevée comme si elle était une recrue des Wakizas. Ironiquement, je ne pense pas qu'il ait réellement envie qu'elle rejoigne la garde de la ville. Je dirais plutôt qu'il n'avait pas la moindre idée de comment s'occuper d'un enfant, surtout sans compagne à l'instinct maternel pour l'aider. Donc il a fait ce qu'il savait faire, c'est-à-dire entrainer ses recrues.

Exercices physiques, combat et tir à l'arme à feu saupoudré d'un peu d'amour. J'imagine que ça explique son côté garçon manqué. Il l'a emmené à toutes les réunions des gardiens, lui a expliqué les techniques de chasse et l'a même emmené de nombreuses fois sur le terrain. La guéparde est même devenue la mascotte des Wakizas dans sa jeunesse.

Mais il y a un endroit où il ne l'a jamais emmené. Leur quartier général.

Charly nous a expliqué que d'après son père, c'est juste un endroit où ils tuent les démons puis brûlent leur corps. Ce n'est même pas vraiment un quartier général, plutôt un incinérateur qui fait aussi office de réserve pour leur équipement. Mais je ne peux m'empêcher de me demander si tout cela est bien vrai. Je veux dire, il m'a quand même menacé pour que je ne mette pas mon nez dans ses affaires ! C'est bien qu'il doit avoir des choses à cacher !

Et quoi de mieux qu'un bâtiment au milieu de nulle part ultra surveillé pour cacher ses secrets.

« Okay les filles commence Charly. Si on veut rentrer, il va falloir y aller cette nuit.

— Pourquoi ? l'interroge Adam, pas spécialement emballé par cette mission.

— Tous les Wakizas sont au garde à vous dans la forêt vu le bordel qu'il y a eu hier. Donc ça veut dire moins de chance qu'il y ait des gardes dans le bâtiment.

— Mais plus de chance qu'ils fassent des aller-retour pour brûler des Ohanzees dis-je.

— Non, ils vont pas s'amuser à faire des vas et viens. J'pense qu'ils vont rester dans la forêt. Ils ont peur qu'il y ait une grosse attaque, c'est pas trop l'moment de lâcher son poste pour cramer un enfoiré.

— Vous êtes sûres que vous avez besoin de moi ?

— Tu voles, c'est quand même pratique. Mais si t'as peur, j'comprends, t'inquiètes pas. On se démerdera sans toi. »

Elle doit tirer sur sa corde sensible puisqu'il bombe le torse, telle une marionnette à qui l'ont aurait donné l'ordre de se relever. J'imagine très bien le combat qui prend place dans sa tête entre sa peur et son envie de nous aider. Ils ont l'air vraiment proches Charly et elle, suffisamment pour qu'il se mette en danger pour elle en tout cas.

« T'façon on risque pas grand-chose. Au pire on se fait choper, je dis à Paps que je voulais aider en cherchant comment battre les Ohanzees et il me met une grande tape dans le dos.

— Puis il ligote mes pieds à un parpaing et me balance dans l'océan. »

Oups. C'est sorti tout seul.

« Mais nooon... On sera déjà à l'incinérateur, ce sera plus simple pour faire disparaître ton cadavre. »

Je ne réagis même pas à la "l'humour" de Charly, habituée à ce qu'il soit non seulement pas drôle, mais en plus de mauvais goût. Mais vu le regard que lui lance Adam, la guéparde se sent obligée de s'excuser à sa manière.

Là où le diable se terreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant