Chapitre 4 - " Highway To Hell "

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[ Pour information; la version est copiée/collée de fyctia sans la réécriture. Du coup, quelques fautes sont encore présentes. Je n'ai pas encore eu bien le temps de me replonger dans la correction.
17 chapitres sont disponibles sur Fyctia. N'hésitez pas à aller ajouter un petit vote afin de m'aider à évoluer dans le concours. Les votes débloquent les chapitres suivants ;) ]

Riley

Pendant ma pause, je tente de me dégourdir les jambes. Je suis restée assise pendant un moment à plancher sur mon roman.
Je demande à « Google home » de me mettre une musique rock et dynamique.
Je me trémousse, bouge les épaules et désarticule mes bras imitant un jeu de guitare électrique tout en souriant niaisement, me laissant aller.
Je suis soudain interrompue par la sonnerie.
Je me dirige vers l'entrée et appuie sur le bouton afin de me renseigner sur la visite extérieure. Je pensais que c'était Claire, mais c'est la voix d'un jeune homme qui frôle les haut-parleurs.

Il déclare être livreur de pizzas et me demande l'autorisation de pénétrer dans l'immeuble.
Pour valider ses dires, il insiste pour que je regarde la caméra devant laquelle il semble exposer les cartons que j'imagine tachés de sauces.

On toque à ma porte. Claire est venue déjeuner avec moi ce midi pendant sa pause.
Elle me consacre deux heures tous les jeudis, ce qui me permet de me forcer à cuisiner.
Je possède quelques astuces ainsi que du matériel pour me faciliter la tâche.
Lorsque j'ouvre, une odeur de gras se faufile dans mes narines. Le livreur se trouve devant moi en tapant du pied, impatient.
Mon Dieu, j'adore cette malbouffe.

— Oh, Riley, tu as commandé des pizzas ? clame la voix de mon amie dans les couloirs.
— Non ce doit être pour le voisin. Entre, lui dis-je.

Le pizzaïolo se racle la gorge pour prendre la parole. Il a dû se perdre et va surement me demander un nom ou un numéro de porte.
Je pose ma hanche sur le chambranle et j'attends qu'il daigne poser sa question. Vite, ça m'arrangerait.

— J'ai une commande de 8 pizzas pour mademoiselle Pandora Riley, affirme-t-il.

Je me redresse, fronce les sourcils, cachés sous mes lunettes aviateurs noires, avant de grimacer.

— Tenez, chante-t-il.

Claire récupère la tour grasse et couine contre les brûlures que lui infligent les cartons chauds.
Elle pivote et me frôle pour pénétrer rapidement dans mon antre, mais je l'en empêche d'un mouvement de main.

— Il y a erreur, monsieur, puisque je n'ai rien commandé.

Je hausse mes épaules tandis que ma brune explose de rire. Elle se tourne, reste à côté de moi et demande au jeune homme de reprendre sa livraison, déçue de ne pas pouvoir sauter sur les parts dégoulinantes de fromages et de sauce qui iront se positionner directement sur nos hanches.

— Bon, écoute, tu as une commande à ton nom. Les pizzas sont faites, je me suis déplacé alors tu sors la carte et c'est tout. Sinon, je porte plainte.

Il termine dans un murmure grave et colérique. Sa voix déraille à cause de sa récente mue. Au vu de son langage, il doit être très jeune et pas du tout expérimenté.
Il pense se faire un peu d'argent de poche en montant sur son vélo, arpentant les rues parisiennes, chargé de plateaux-repas.

— Oh petit con ! Tu vas mieux parler à ma pote !

Claire tente de me défendre et prend les devants en insultant le malotru.

— Elle doit me payer. Si elle ne le fait pas, la police...

— Pauvre petite merde, renchérit-elle.

— On se calme... interviens-je pour désamorcer la dispute. Combien ça fait ?

Je capitule et sors la carte de mon sac se trouvant derrière la porte.

— 88€. T'veux une carte de fidélité ?

Mais c'est qu'il est en train de se foutre de moi en plus !
Je vais m'assurer à ce que Claire relève le numéro noté sur les cartons et je vais me faire un malin plaisir de me plaindre auprès de son employeur.
Mon avis sur Google sera sanglant.
Râleuse, mon amie abdique apportant notre repas sur la table.
Elle revient, inscrit mon code sur la machine du « p'tit con » avant de repartir dans la cuisine .
L'homme valide le paiement, déchire le ticket de caisse en me remerciant pour mon achat.
Je me retiens de lui balancer une droite dans son visage que j'imagine narquois.
Avant de tourner les talons, il fouille dans sa poche, faisant tintinnabuler ses clés, et en sort un papier qu'il pose dans ma main.

— On m'a demandé de te remettre un petit mot après le règlement.

Il quitte le palier en pressant le pas.

— Qu'est-ce qui est écrit ? j'interroge mon amie en déposant le mémo sur la table.

J'ouvre ensuite le carton d'une pizza afin d'en humer le contenu.

— « Bienvenue sur l'autoroute de l'enfer, miss Pandora ! » Tu sais de qui ça provient ?

Je rabats énergiquement le haut de la boîte dans laquelle j'étais en train de m'enivrer.
Comment est-ce qu'il connaît mon nom ?
Il n'est notifié à aucun moment sur ma boîte aux lettres, ni ailleurs dans l'immeuble.
Soudain, la musique « Highway to hell » explose le mur du son. Cette mélodie rock émane de l'habitation voisine, c'est clair comme de l'eau de roche, il me cherche. Je fulmine, et si j'étais dans un dessin animé, c'est de la fumée qui s'échapperait de mes oreilles ainsi que de mes narines.

— Quel connard ! éclaté-je. Oh je ne vais pas me démonter, crois-moi ! Il veut jouer ? Très bien. Claire, on mange rapidement et ensuite, on sort.

— Pour faire quoi ? s'inquiète la jeune femme.

— Je vais transformer ce « petit » incident en bonne action. Nous allons distribuer les restes aux SDF de la rue d'en bas. Je laisse le karma prendre possession de l'âme de mon bourreau, ricané-je.

❄️

Dehors, le froid sibérien peut défier les températures présentes au pôle nord. Je suis certaine que les pingouins se plairaient ici à glisser sur la neige et les plaques de verglas.
Afin de ne pas tomber lamentablement, Claire me tient fermement le bras et m'aide à avancer avec confiance sur la chaussée.
Ça fait quelques années que nous n'avons pas eu autant de flocons dans la ville. Cette année est particulièrement fraîche.
Nous foulons les rues agentes à la mienne, à la recherche de personne se trouvant encore à l'extérieur.
Claire tapote ma main gantée pour me signifier avoir repéré une cible.
D'après les aboiements du chien à ses côtés, je devine que c'est Arthur qui a encore refusé d'être pris en charge par une association afin de se mettre à l'abri des gelées matinales.

— Arthur, pourquoi n'acceptez-vous pas de vous rendre dans les abris collectifs ?

Je m'agenouille et sors des parts de pizzas enroulées dans un papier d'aluminium pour les lui tendre.
Il attrape ma main entre les siennes et caresse mon poignet en me remerciant avant de se lancer dans ses explications.
En réalité cet homme a peur d'être séparé de son chien « Wouafi ». Un berger allemand qu'il a trouvé errant en bord de la route. La bête était blessée et boitait à proximité des voitures roulant à toute allure. Personne ne semblait s'inquiéter pour l'animal.
Il finit son monologue en pestant après son chien qui vient de se lâcher à côté de moi sur le trottoir.
J'éclate de rire quand il me conseille d'éviter la crotte malodorante de son ami à quatre pattes.
Mes lèvres s'étirent dangereusement suite à l'idée qui traverse mon esprit.

I'm on the highway to hell.
On the highway to hell.
Highway to hell.

Ouvre les yeux - [SOUS CONTRAT D'ÉDITION Chez &H]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora