𝚇𝚇𝙸𝙸𝙸. 𝙲'𝚎𝚜𝚝... 𝚏𝚒𝚗𝚒 ?

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Je suis toute étourdie quand je me réveille.

Ma tête est lourde et j'ai mal partout.

Quand j'abaisse mon regard vers mon corps, je distingue quelques blessures ici et là superficielles à première vue. Même si elles ne sont que superficielles, elles font un mal de chien.

Je retire la couverture de mon corps, du sang sec est collé dessus. Ça m'arrache un gémissement de douleur. J'en ai partout. Que ce soit sur mes jambes, entre mes seins, près de mon cou, dans mes ongles, partout. Il me faut quelques secondes pour me reconnecter avec la réalité et me remémorer les heures qui viennent de s'écouler.

Au final, je pense que les 72 heures n'étaient pas nécessaires.

Je plonge mon regard dans l'obscurité de la pièce, je suis dans ma chambre. Ma chambre. La mienne. Pas celle de la S.I.C.E, non la mienne, celle de mon appartement. De mon chez-moi.

Je me lève douloureusement et ouvre les rideaux d'une traite pour apporter un peu de lumière à cette chambre, mais je découvre que le soleil commence à se coucher. J'ouvre la fenêtre pour aérer un peu malgré le temps glacial de fin décembre.

Quand je me retourne, je jette un œil à mon dressing en passant devant. Je tends une main, mais m'arrête aussitôt. Il est tout détruit. Mes affaires, mes habits, mes sacs, tous détruits. Seuls quelques rescapés ont échappé au massacre. Je ravale la boule de rage qui s'est formée dans ma gorge.

C'est fini maintenant, ils sont morts. Et à cause de moi, de moi et de Mickaël. Où est-il en parlant de ça ? J'ai laissé ce presque inconnu chez moi ! Comment suis-je arrivée chez moi déjà ? Il a sans doute dû me porter. Je n'ai aucun souvenir d'avoir marché et de m'être rendue toute seule dans mon lit. Sûrement lui également.

Je quitte ma chambre et me rends dans le salon que je trouve propre. Il est propre ? Plus aucun débris et de meubles détruits ne jonchent le sol. Tout est propre. L'odeur du savon et de la javel emplit mes narines. Je suis presque sûre que mon appartement ne ressemblait pas à ça quand j'étais venue la dernière fois.

Je sursaute quand la porte d'entrée claque brusquement derrière moi. Je me retourne et fais face à Mickaël, des sacs blancs en plastique en mains.

— Vous êtes enfin réveillée, dit-il en s'approchant de la cuisine.

— Vous avez nettoyé l'appartement ?

— Oui pourquoi ?

Il me regarde comme si ma question était débile, alors qu'elle est légitime. J'aimerai le remercier, mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Il disparaît dans la cuisine pour faire je ne sais quoi tandis que moi je reste debout ne sachant pas quoi faire d'autre. Quand il revient, dans ses mains se trouvent à présent des cotons et du désinfectant ?

— Asseyez-vous.

— Pourquoi faire, dis-je sur la défensive.

— Pour vous soigner peut-être ?

Il s'avance vers moi, mais je me recule. Je ne veux pas qu'il me touche. Je ne veux plus que personne ne me touche.

— Je peux le faire moi-même.

Je m'approche de lui, prête à lui prendre les affaires des mains, mais me stoppe dans ma lancée.

Il me dévisage d'incompréhension face à mon changement d'émotions. Sans faire attention à lui, je saute une fois, puis une deuxième fois.

Je suis concentrée tandis que je recommence une nouvelle fois et voilà que je sens de la moiteur entre mes jambes. Putain.

— Vous allez bien ?

𝐴𝑙𝑙 𝑟𝑜𝑠𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑡ℎ𝑜𝑟𝑛𝑠Where stories live. Discover now