𝚇𝚇𝙸𝚅. 𝙱𝚘𝚗𝚗𝚎 𝚊𝚗𝚗𝚎́𝚎 𝙻𝚊𝚗𝚊 !

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Elle dort toujours ?

Quand j'arrive à l'appartement, je surprends le calme inattendu dans lequel je suis plongé quand je passe la porte d'entrée.

Un calme inattendu venant de sa part.

Après tout, elle est si... comment pourrais-je la décrire ? Je l'ignore.

C'est encore trop tôt pour mettre un mot sur elle.

Elle change d'émotion si rapidement que j'arrive très peu à la suivre.

Passé moins de 24 heures avec elle et je crois bien avoir assisté à au moins cinq émotions : la colère, la tristesse, la joie, l'hilarité et cette émotion-là, celle où elle est parfaitement neutre, les yeux rivés dans le vide, les lèvres naturellement entrouvertes. Elle réfléchit. Mais à quoi ? Je l'ignore.

La seule chose que je sais est qu'elle a assassiné cet homme et qu'elle ne semble pour rien au monde s'en soucier, j'ai l'impression qu'elle s'en fout.

A-t-elle déjà tué auparavant ? Je l'ignore, mais je mettrais ma main à couper que non.

L'autre chose que je sais d'elle est qu'elle a vu mon torse, elle a vu mes cicatrices. Et elle n'aurait pas dû. Comme je n'aurai pas dû voir la sienne sur son cou.

Et comme je n'aurai pas dû rester dans son appartement hier, on aurait dû directement rentrer à la S.I.C.E. Mais il a fallu qu'on lui donne 72 heures. 72 heures de quoi ? De vengeances ? De congé ? De quoi Lana ?

Quand j'entre dans sa chambre après avoir toqué à sa porte, je l'aperçois en train de dormir paisiblement dans son lit où je l'ai déposé ce matin avant de sortir.

Hier soir, elle avait insisté dormir sur le canapé avec moi pour comme elle dit "être sur le même bâteau que son invité". C'était soit ça, soit dormir dans son lit à elle. Mais cela n'aurait pas été correct.

Cela aurait été trop intime pour des inconnus que nous sommes.

Je remonte ma vision quand mes yeux voient son postérieur vêtu d'une simple culotte noire. Le short qu'elle portait hier était encore là ce matin, il n'a donc pas tenu en place.

Je pose alors mon regard sur son visage. Il est caché par son bras et ses cheveux noirs et lisses.

Je me demande quand elle les a changés. Sans doute après mon départ. Elle dort sur le ventre et une de ses cuisses est remontée vers le haut. Elle dort... bizarrement.

Je reste un moment à ne faire qu'à la regarder avant de me résigner à la réveiller. Il est déjà 14 heures. Je ne savais pas qu'il était possible de dormir autant, surtout que la veille, elle avait déjà dormi pendant quelques heures en plein après-midi.

Je m'approche doucement d'elle et avance une main vers elle. Comment devrais-je la réveiller ? Elle semble dormir si paisiblement. Je souffle et passe ma main sur son épaule. Même en dormant elle me repousse directement. Elle n'aime vraiment pas qu'on lui touche l'épaule à ce que je vois. Où peut-être n'aime-t-elle pas que je lui touche l'épaule ? C'est une autre possibilité.

— Lana... essayé-je une première fois, mais en vain.

— Lana, il faut se réveiller maintenant. Il est 14 heures.

Je l'entends grogner tandis qu'elle se retourne enfin et se met sur le dos. Un bras toujours sur son visage comme pour cacher son visage, elle grogne encore et me prit de la laisser dormir. Sauf que trop dormir n'est pas bon.

— Lana, réveillez-vous maintenant.

Elle ne m'écoute pas et je l'entends replonger dans son sommeil. C'est pas vrai. Voyant bien qu'elle n'est pas prête à se lever de sitôt, je m'approche des rideaux que j'ouvre d'une traite avant d'ouvrir la fenêtre. Sa chambre a bien besoin d'être aérée. Quand la lumière arrive à hauteur de ses yeux, je l'entends grogner beaucoup plus cette fois et presque gémir contre son bras.

𝐴𝑙𝑙 𝑟𝑜𝑠𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑡ℎ𝑜𝑟𝑛𝑠Where stories live. Discover now