Gola

53 10 16
                                    



Sahar et Nero débouchèrent à l'extérieur de leur cellule en laissant les sarcophages derrière eux. La première était guidée par une volonté farouche, là où le second semblait plus retenu et calculateur. Mais tous deux savaient qu'ils devaient profiter de l'exploit de leur tempétueuse acolyte au plus vite.

Remplis de crainte et d'espoir mêlé, ils gagnèrent la seconde partie de l'avion, qui ressemblait davantage à un espace aménagé classique de ce genre d'appareil. Cela aurait pu être un Boeing, ou un Airbus, pour ce qu'ils en savaient.

Il y avait d'abord un vestibule spacieux, contenant des étagères, des emplacements pour bagages, une petite cuisine, ainsi que sur la droite, le SAS principal, barré par une lourde porte pressurisée. Tandis que sur le côté gauche, se trouvait le corps de Zeke, inerte sur la moquette.

Faute de temps, ils ne s'attardèrent pas auprès de leur compagnon inconscient et poursuivirent dans la salle suivante. Là, ils distinguèrent de nombreuses rangées de sièges. L'avion était large, permettant d'aligner huit sièges par rangée, plus deux allées séparant ces sièges en trois colonnes. Ils étaient éclairés par des plafonniers, mais la lueur du jour pointait au travers des hublots, ainsi qu'un paysage lointain qu'ils n'eurent pas le loisir d'étudier.

Tout au bout de ces rangées, la porte donnant sur le cockpit de l'appareil était grande ouverte, sans qu'il soit possible de distinguer si quelqu'un ou quelque chose se trouvait là-bas.

Quant au colosse projeté en arrière par Divine, il avait enfoncé une ligne entière de fauteuils dans son sillon, témoignant de la puissance de l'onde de choc. Néanmoins, en dépit des dégâts produits par cette envolée, il semblait déjà se relever au milieu des débris.

Nero déglutit en voyant que le colosse était encore conscient. Le garçon se trouvait dans un équilibre précaire, entre la peur et la nécessité de l'urgence, prêt à basculer. Le fait qu'une onde de choc d'une telle puissance n'ait pas suffi à neutraliser leur adversaire n'était pas bon signe pour la suite des événements. Au regard de leurs propres capacités, ni Sahar ni lui ne semblaient capables de faire mieux que leur camarade blonde.

Le gardien se redressait en effet, certes avec lenteur, mais visiblement sans le moindre dommage. Son costume était couvert de poussières, déchiré, mais l'espèce de matière solide qui lui servait de peau s'affichait totalement intacte.

  – Qu'est-ce que c'est, un robot ?! souffla Sahar en partageant le même effroi que son compagnon.
  – J'en sais rien, on dirait pas du métal, mais il réagit comme s'il s'agissait d'une machine.
  – Qu'est-ce qu'on peut faire contre ce genre de monstre ?!

A présent que le colosse se redressait de toute sa carrure, les jeunes gens purent le distinguer plus précisément. Alors Sahar s'exclama :

  – Son Tube ! Il l'a perdu dans la bagarre !

La jeune femme parlait de l'arme cylindrique qui lui permettait d'envoyer des décharges d'électricité... A ces mots, Nero se mit à fouiller autour de lui et repéra justement le cylindre à terre, non loin du corps de Zeke. Il se précipita pour le ramasser.

Pour ce faire, l'adolescent avait dû retourner dans le vestibule. En faisant volte face, il réalisa alors la présence de la porte extérieure, juste devant lui. Il interpella Sahar en désignant le SAS pressurisé.

  – Tu crois ? répondit la jeune femme en comprenant son intention avec au moins autant de crainte que d'espoir.

Leur adversaire était intact, comme ils l'avaient deviné. Après un regard à la ronde, le colosse s'extrait des rangées de sièges détruites pour se mettre à avancer dans leur direction.

Gods Versus AliensWhere stories live. Discover now