- GenesiX -

58 9 41
                                    


C'est dans les profondeurs de la jungle centrafricaine que le Sanctuaire GenesiX s'était implanté. Il était difficile de déterminer exactement quand cela s'était produit, ou comment. Un jour, il était là, comme s'il avait toujours été présent. Et pourtant, sa nature même rendait sa présence inconcevable, comme une sorte de blasphème affligé à la réalité.

Dans ce territoire situé aux confins du monde, la forêt était épaisse, étouffante. Dense, humide, une végétation luxuriante couvrait des hectares de terrain accidentés, avec de nombreux versants rocheux camouflés derrière d'épais feuillages, de petites déclivités, des cascades et des ruisseaux qui serpentaient dans la jungle.

Le sol était couvert de feuilles mortes et de lianes enchevêtrées. Des fougères géantes et des plantes exotiques s'entrelaçaient. Le soleil ne parvenait pas à pénétrer à travers la couverture foisonnante. L'atmosphère était imprégnée d'humidité et de l'odeur de la végétation en décomposition. Des cris surgissaient régulièrement, que ce soient ceux de singes hurleurs ou de perroquets aux couleurs flamboyantes.

Le Sanctuaire GenesiX se dissimulait dans ce décor, comme s'il lui appartenait. Il avait réussi le prodige de se fondre dans la jungle tout en gardant ses habitants éloignés. Nul individu ni animal ne s'en approchait, aucun même ne pouvait deviner sa présence : il existait mais n'était pas visible. Seule le hasard aurait permis de l'approcher, et même alors, il était impossible de franchir ses barrières. L'accès était protégé par des champs de force à l'épreuve de toutes les technologies terrestres connues.

Des sentinelles furtives sillonnaient cet espace délimité. Elles étaient vêtues de combinaisons hautement technologiques, pourvues de systèmes de camouflage et d'armement de pointe. Elles patrouillaient en silence, reliées entre elles par un réseau de communication avancé.

Dans cet espace protégé se dressaient les structures géométriques constituant le sanctuaire. Le complexe en effet ne semblait pas conçu d'un bloc, mais d'unités multiples, isolées les unes des autres à distance dans la jungle : comme des tours, qui s'élevaient au-dessus du sol, au niveau des arbres les plus hauts, en formant des disques dans les hauteurs, eux-même recouverts de végétation.

Au sommet d'une de ces structures circulaires, un avion à la géométrie futuriste attendait en vol stationnaire, dissimulé sous un épais couvert. Des silhouettes mystérieuses allaient et venaient tout autour, en préparant du matériel pour un proche embarquement. Aucune créature en ce lieu n'était humaine, ni même animale : ils appartenaient à une autre espèce, qui avait élu résidence en ce lieu improbable, loin des regards des habitants de ce monde.


Une sentinelle surgie de la jungle pénétra à l'intérieur d'une colonne du complexe, et descendit dans les profondeurs du sanctuaire. Les tours n'étaient que ses excroissances, utiles à des fins de communication ou de surveillance. C'est sous la terre que se trouvait GenesiX.

A l'arrière du crâne de cette sentinelle au comportement discordant, derrière ce qui lui servait de masque, surgissait une chevelure constituée de longues tiges végétales, indiquant une forme de symbiose avec l'environnement. Elle ne donnait pas l'impression de respirer et se déplaçait avec une démarche hachée.

Elle parvint dans une salle sombre, éclairée seulement par une lueur bleue, pâle et froide, produite par des faisceaux d'énergie à basse intensité. Des machineries émettant des ronronnements lancinants témoignaient d'une activité dont l'essence même semblait impossible à déterminer. Qu'il s'agisse de dispositifs énergétiques, d'analyse, de production ou de calcul, rien dans leurs formes courbes et leurs reflets métalliques ne permettait de les relier à des technologies terrestres.

Gods Versus AliensWhere stories live. Discover now