Prologue

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Je me demande parfois, ce que ça fait d'être une jeune fille banale. Une de ces filles qui peuvent aller au collège, qui peuvent se déplacer sans qu'on la prenne en photo sous tous les angles. Il m'arrive de penser à ce que ça ferait, si je n'étais pas moi, si je n'étais pas Adélaïde, princesse du royaume du bois des rêves.

J'ai grandi parmi les nombreuses règles depuis que je suis en âge d'apprendre. Il m'arrive parfois d'entendre encore, ces phrases qu'on me répétait si souvent. « Adélaïde, tiens-toi droite » « Il faut que tu souries, sinon on va croire que tu es malheureuse » « pense à toutes ces jeunes filles qui rêveraient d'être à ta place ». Si seulement ces filles savaient ce que c'était de devoir subir toutes ces règles, mais si elles le veulent vraiment, je leur donnerai volontaire ma place. Et plus je grandissais, plus la pression augmentait. Chaque matin et chaque soir, on me répétait la même chose, que l'avenir de notre royaume est entre mes mains. Un jour, c'est moi qui dirigerai ce royaume, mais je ne m'en pense pas capable.

Je suis seule, à chaque moment de la journée, les seules personnes que je vois sont mes professeurs ou d'autre personne travaillant pour mes parents. Il m'arrive de songer aux autres enfants de mon âge, ceux qui sont entourés d'amis. Ceux qui autour d'eux, ne sont jamais vraiment seuls. Je ne me souviens pas de la dernière fois où j'ai parlé à un enfant de mon âge, parfois c'est cela qui me manque. Un ami de mon âge, un ami à qui je pourrai tout raconter, regarder des films, se balader et même faire des bêtises quelques fois. Oui, je crois bien que c'est ce qui me manque au royaume. Mes journées sont, certes, chargées mais je suis sûre que je trouverai, chaque journée, un petit peu de temps, pour rigoler ou pleurer avec cet enfant et puis, qui sait ? Il pourrait peut-être m'accompagner dans mes journées. Pourtant, je suis seule.

Bien sûr, il y a les animaux du palais pour me tenir compagnie, pour me permettre de m'évader quelques instants. Et très vite, lorsque le silence est devenu trop lourd à porter, que j'avais besoin de me confier, je me suis mise à écrire. Ecrire puisque c'est tout ce que j'ai, je me suis mise à confier ma solitude, mes obligations et tout ce que je ressens.

Vivre dans un palais, est souvent compliqué pour une petite fille de 13 ans comme moi, une fille qui rêve du dehors, une fille qui rêve de ce qui peut y avoir en dehors des grilles du royaume.

Ce soir, se déroule l'une des plus grandes soirées du royaume. Une soirée où chaque palais se réunissent pour passer un moment ensemble, à parler de tout et de rien. Pour moi, c'est l'occasion de voir des personnes et peut-être même des gens de mon âge. Et je ne saurais l'expliquer mais j'ai en quelques sortes, hâte d'être ce soir, pourtant je ne suis pas forcément une grande fan de me montrer en public. J'ai l'impression qu'à chaque fois que les gens apprennent que je suis une princesse, ils arrêtent de me regarder comme une simple personne, ils ne voient plus que ce que je représente. L'héritière du bois des rêves. Lorsque j'étais petite ces noms de territoire me faisaient rêver, ils semblaient si poétiques... Comme si derrière le portail d'un royaume, tout ce qu'on voulait pouvait se réaliser.

Lors de cette soirée, je ferai mon premier discours, et je devrai me présenter devant tous ses visages qui me sont inconnus.

Je monte les escaliers me menant à ma chambre et regarde autour de moi. Mes dames de compagnie sont déjà là. Mary, tient dans ses mains, une magnifique robe rose pâle. Il me reste deux heures pour me préparer et descendre à la salle de bal. Mary m'aide à mettre ma robe et Anaïs commence déjà à s'occuper de mes cheveux. J'ai vraiment de la chance de les avoir, elles sont comme de ma famille. Lorsqu'elles ont finis, je vois dans leur yeux qu'elles sont fière du résultat alors je m'observe dans le grand miroir à l'entrée de ma chambre et oui, elles ont réussi. Je ne me reconnais pas, la robe est sublime et mes cheveux sont relevé en une queue de cheval plaqué et elles ont bouclés mes cheveux. Leur travail est juste magnifique. Je ne sais comment les remercier alors je m'approche et les sers dans mes bras. Aujourd'hui, même si j'ai 13 ans, je peux enfin dire, oui, je suis une princesse et c'est dans ces petits instants que je suis fière de faire partie de ce royaume.

Prenant une inspiration, je retrouve mon père et c'est à ses côtés que j'entre dans cette magnifique salle. Je crois que mon père se rend compte que je suis inquiète, car il pose délicatement la main sur mon épaule et me dit que tout va bien se passer. Je me détache de mon père et je monte alors sur l'estrade, je regarde la foule immense, le silence m'accueille comme un signe de me dire de débuter mon discours.

« Cher peuple du royaume du bois des rêves ou royaumes alentour, je vous souhaite la bienvenue à cette sixième soirée annuelle dans laquelle les royaumes se retrouvent et vous remercie d'être présent. C'est la première fois que je prends la parole devant vous, alors excusez-moi si mon discours n'est pas toujours très clair. Je suis la princesse Adélaïde, héritière du royaume du bois des rêves dans lequel vous vous trouvez. Je n'ai que 13 ans, mais je suis heureuse d'être la fille de ce palais. Ce soir est important pour nous, parce que c'est la première fois que je fais un discours devant vous. J'ai toujours aimé parlé, mais aujourd'hui, je prends conscience de l'importance des mots. Derrière chaque mot, se trouve un sentiment, un message alors en vous adressant ses mots, je vous souhaite de passer une agréable soirée. »

A la fin de mes paroles, les gens applaudissent, je me dis qu'ils ont aimé, je cherche mes parents du regard et voient qu'ils ont les larmes aux yeux. Je descends et vais prendre ma mère dans mes bras, elle me chuchote à l'oreille qu'elle est fière de moi, et ça me fait bizarre car c'est la première fois qu'elle me le dit et je sais que c'est un moment important. Quand je lève la tête, mes yeux heurte ceux d'un garçon qui doit avoir mon âge. Il a les yeux d'un vert si beau, mais il y a également autre chose, comme s'il était tourmenté, comme s'il était prisonnier de quelque chose. Il me sourit légèrement et détourne le regard.

Des hommes viennent vers moi et me tendent un verre. Ils ont les yeux sombres, et me font une révérence. Je n'ai pas encore l'habitude de ce geste. Ça me surprend, et au moment où je m'apprêtais à boire, le garçon de tout à l'heure me prends le verre des mains, le pose et me prends par la main.

-Je suis désolé princesse pour le retard

Je ne comprends pas tout à fait ce qu'il se passe alors dis au revoir aux hommes et me laisse entraîner par ce mystérieux garçon.

-Pourquoi m'aviez-vous emmené loin de ces hommes ? Je n'ai pas le droit de refuser un verre qu'on m'offre et d'abord comment vous appelez-vous ? Je ne vous connais même pas.

-Croyez-moi princesse, ce n'est pas avec ce type de personne que vous aimeriez passer du temps. J'observai la foule, et ces hommes m'ont paru étrange, donc je les suivais du regard quand je les ai vu mettre quelque chose dans votre verre. Je vous ai juste empêcher de boire un liquide qui aurait pu vous tuer. Quan-à mon nom, vous n'aimeriez pas le savoir.

-Donc si je comprends bien, vous m'avez sauvé et je ne peux pas vous appeler, c'est plutôt étrange. Merci pour avant.

-C'était un plaisir princesse.

Il me fit la révérence et disparu dans la foule et soudain je me sentis vide.

Les jours qui suivirent le bal, je revis ce mystérieux garçon, et notre relation évoluait. Un soir, il m'a embrassé, et j'ai pris goût à ce baiser. C'était mon premier baiser, mon premier amour, une de ces personnes qu'on est incapable d'oublier.

Un soir, il n'est pas venu, ni aucun soir d'après. Il me manquait. Et malgré son absence, je continuais de penser à lui. Parfois, je me demandais même, si je n'avais pas rêvé ce qui m'était arriver avec lui. Mais si ce n'était qu'un rêve, pourquoi cette sensation dans mon cœur me semblait-elle si réelle ? Alors j'écris.

Notre histoire ne s'éteindra pas avec nous.

On dit que l'amour est une maladie, il était pour moi un amour adolescent, pourtant je crains de guérir. Peur de réparer mon cœur car je ne veux pas l'oublier, je ne peux pas aimer un autre cœur que le sien.

J'aime quelqu'un, il est le premier pour qui j'ai ressenti quelque chose, il est de ces personnes auxquelles on s'attache. L'amour m'a fait tomber, et je me suis perdu dans ses yeux aux différentes nuances de vert. Gabriel.

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⏰ Last updated: Feb 16, 2023 ⏰

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L'ombre de nos cœursWhere stories live. Discover now