Chapitre XXVIII

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-Comment vous vous sentez les bléssés? 

Mon coéquipier et plusieurs pilotes avaient décidés de venir nous rendre visite à Charles et moi. Lando avait toujours son petit air sarcastique et Lewis lui tapa l'épaule. Mes parents pouffèrent de rire. 

-Ah ouais vous me défendez même pas, m'indignais je. 

-Tu peux encore rigoler donc je pense que tout va bien crapaud, rétorqua mon papa.

-Crapaud, ricana Charles. C'est quoi ce surnom pourri Jean Jacques? 

-T'es trop à l'aise avec notre père Charles, déclara mon frère. 

Charles lui tira la langue et se tourna vers sa mère, qui parlait avec la mienne.

-Ca va maman?

Elle hocha la tête et lui fit un pouce en  l'air. J'avais l'impression qu'elle s'était calmée depuis les jours précédents. Toute sa colère avait l'air de s'être adoucie et elle s'était excusée de son comportement envers moi.

Ma mère et elle étaient amies depuis nos premières courses de kart, à Charles et moi. Je pense qu'elles se voyaient plus souvent que moi et ça me rassurait. Au moins elles pouvaient se soutenir si quelque chose nous arrivait à Pierre, Charles ou moi.

-Monsieur Wolff et Binotto vont bientôt arriver, nous informa une infirmière qui passait la tête dans l'encadrement de la porte.

-Merci beaucoup, je répondis.

Toto avait essayé de m'appeler hier mais je n'avais pas eu la force de lui répondre. J'étais bien là, entourée de mes amis, ils me rassuraient. Mes points de sutures, tout frais après l'incident d'hier soir, me démangeait et je porta mes doigts aux agrafes métalliques. 

-Touche pas à ça princesse, me chuchota Max à l'oreille. 

Il me prit la main et la porta à ses lèvres pour l'embrasser délicatement. Les petites coupures qui m'entaillaient la peau me firent grimacer. 

-Mince, s'écria t-il. Désolé Apo.

-Ca va Max, t'inquiète pas. Continue à me tenir la main s'il te plaît. 

Il m'attira un peu plus contre lui et je pressa nos mains contre ma poitrine. Mon copain était debout derrière moi et écoutait nos conversations sans forcément participer. C'était la première fois qu'il rencontrait mes parents et je pouvais sentir qu'il n'était pas trop à l'aise. En même temps ce n'était pas le meilleur moment, rencontrer ses beaux parents alors que sa copine venait d'avoir un accident. 

Je voyais les petits sourires que ma mère me lançait et le regard légèrement désapprobateur de mon père face à notre proximité. 

-Papa, je m'écria en français. Arrête ces petits regard tout de suite!

Charles, Pierre et ma mère éclatèrent de rire en entendant ça. 

-Excuse moi de pas aimer que ce petit néerlandais te touche comme ça devant moi, je suis ton père quand même!

Max m'interrogea du regard quand je leva les yeux au ciel. 

-C'est rien, je le rassura en repassant en anglais. Juste une petite blague entre nous deux. 

J'appuya mon regard en direction de mon père. 

-Papa arrête avec tes remarques, me défendit mon frère. Laisse la profiter un peu avant que son boss arrive.

J'articula un merci silencieux et tira la langue à mon père.

 Max faisait des allers retours avec son pouce sur ma clavicule, geste qui me calmait à chaque fois, quand Toto et Mattia entrèrent dans la pièce. Tout les pilotes se levèrent et allèrent serrer la main des deux hommes. Sauf Max, qui serra uniquement celle de l'italien brun et fit un signe de tête au mien avant de retourner se placer derrière moi. Il était comme une ombre protectrice qui me surveillait de toute sa hauteur. Toto ignorait royalement sa présence mais serrait fermement la mâchoire en allant se présenter à mes parents. 

Une dangereuse harmonieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant