All the gossips about you ~ BellaRita

Chapitre 3

Voilà deux jours que Rita enchaînait écharpes et cols roulés pour camoufler les marques qui ont tournées au bleu sur sa gorge. Et cela faisait aussi deux jours qu'elle remarquait le regard de Bellatrix qui la suivait partout. A chaque fois elle surprenait ses yeux posés sur elle. La sensation qu'elle ressentait dans ces moments-là relevait toujours de la peur, mais ce n'était étrangement pas désagréable. Rita sentait, elle savait que Bellatrix la désirait, elle savait que la brune désirait lui faire mal encore, la blesser encore, la voir suffoquer. En attendant, elle n'avait pas tort, Rita ne révélerait jamais ce qu'elle avait interrompu ce jour-là. Mais ce n'était pas parce qu'elle était effrayée de Bellatrix.

Rita se nourrissait de la peur de ses victimes de voir leurs secrets dévoilés au grand jour. Or, Bellatrix s'en fichait complètement. Cette fille était tellement dingue, Rita voyait bien que tout ce qu'elle ferait lui passerait au-dessus de la tête.

Et d'un certain côté, si elle révélait ces informations, Bellatrix serait expulsée de Poudlard. Car si le Seigneur des Ténèbres gagnait en influence dans le monde dehors, ce n'était pas le cas à l'école où Dumbledore faisait régner la justice. Bellatrix causerait plus de dommage là dehors qu'ici. Rita avait beau être une Serpentard, elle était sang mêlé. Voldemort aura vite fait de décréter que les gens comme elle sont des débris de la société autant que les né-moldus. Elle avait tout à perdre.

Il y avait une autre raison.

Elle ne voulait pas que Bellatrix cesse de la regarder comme elle le faisait. C'était trop dangereusement agréable. La sensation que quelqu'un vous convoite, même si c'est pour une aussi mauvaise raison que celle qui motive Bellatrix.

Rita referma délicatement son carnet. Maintenant que la brune connaissait sa cachette, elle avait du l'abandonner pour écrire dans son lit. Il lui suffisait de fermer les rideaux du baldaquin après tout. Mais toutes les filles pouvaient alors entendre sa plume taper contre le papier, dont Bellatrix. Elle devait donc se faire discrète pour rédiger ses potins habituels qu'elle publiait ensuite anonymement dans le journal du lycée. Ici, elle dénonçait les pitreries de quatre premières années, qui se faisait débilement appeler les Maraudeurs. Elle avait vite appris que ces enfants n'avaient rien à lui offrir de bien croustillant, mais c'était drôle de voir leurs frimousses déçues quand ils se rendaient compte que quelqu'un mettait à la lumière toutes leurs conneries. Et aussi quand ils voyaient les heures de colle qu'ils se prenaient.

Elle rangea son carnet sous son oreiller et sortit discrètement de son lit. Elle allait prendre sa douche après tout le monde, car dans les douches communes on ne peut pas camoufler des traces d'étranglement sur son cou.

Marchant sur la pointe des pieds sur les tapis moelleux, elle se faufila dans la salle de bain. Une fois débarrassée de ses vêtements, elle put se glisser sous l'eau chaude. C'était brûlant, aussi brûlant que le regard de Bellatrix sur son corps.

La blonde se retourna aussitôt. Comme elle s'y attendait, son obsession du moment était là, adossée au mur, les vêtements tachés de sang. Et Bellatrix ne perdait pas une seule seconde du spectacle. Le corps de Rita se réchauffait au fur et à mesure qu'elle se faisait détailler en profondeur par la brune. Elle la détailla des pieds à la tête, passant son regard sur ses fesses, ses seins, son ventre, ses cuisses, et enfin sa gorge. La brune s'avança vers elle, quite à se faire éclabousser par la douche, révélant ses muscles saillants.

- Bah alors trésor, qui a bien pu te faire mal comme ça ? dit-elle en passant ses doigts sur le cou de la blonde. Ça doit être une très méchante personne.

Rita retint son souffle. Bellatrix était désormais complètement trempée. Sa chemise blanche ne laissait aucunement place à l'imagination. Rita maudit la chaleur de la pièce et les longs cils de Bellatrix. Ses longs cheveux noirs dégoulinaient en cascade le long de ses courbes. Rita était captivée par chaque geste de la brune. Ses doigts sur sa gorge n'était absolument pas dérangeant.

- Et toi, c'est ton sang ou celui d'une autre de tes victimes qui macule ta chemise ?

Bellatrix pencha la tête. Elle semblait lire en Rita comme un livre ouvert. Un sourire s'esquissa sur ses lèvres roses.

- Tu poses toujours beaucoup trop de question. Tellement de curiosité pour une seule personne. Non pas que ça me déplaise, je suis à disposition pour t'apporter ce que tu recherches inlassablement.

L'écrivain était stupéfaite de la douceur avec laquelle Bellatrix s'exprimait désormais. Elle était tendre dans ses gestes, son côté furibond avait presque disparu au profit d'une facette plus séduisante. La Serpentard brune glissa ses doigts vers la mâchoire de la blonde et avança lentement sa tête vers la sienne. Rita pouvait voir des gouttelettes d'eau perler sur ses cils. Elle papillonna des yeux un instant, pour tenter de reprendre ses esprits, et Bellatrix était trop proche mais jamais assez.

- J'ai tous les renseignements dont tu as si soif. Demande-moi ce que tu veux et je te répondrais.

Rita déglutit à ces paroles. Elle n'avait nul besoin d'information pour le moment, elle voulait juste toucher les lèvres qui prononçaient ces mots.

N'y tenant plus, elle voulut plonger vers celle qui l'hypnotisait tant. Elle fut arrêtée par une main sur sa bouche.

- Chut, ce n'est pas ce que je t'ai demandé. Pose-moi une question.

Rita fit non de la tête. Elle n'avait aucune question pour Bellatrix, juste une envie irrésistible de l'embrasser. C'est alors qu'une douleur d'abord passagère parcouru sa joue, puis s'accentua au fur et à mesure que Bellatrix plantait un peu plus ses ongles dans sa peau. Elle lui cisaillait la pommette, ça faisait mal, ça la déchirait. Rita était paralysée par la douleur. Comment la brune pouvait-elle passer si facilement du désir à la haine ?

Quand elle sentit que sa peau était assez tranchée pour laisser couler le sang, Bellatrix retira sa main. Rita la repoussa violemment loin d'elle.

- Mais t'es tarée espèce d'abruti ? Qu'est-ce que tu me veux à la fin ?

Bellatrix rit.

- Le sang sur ma chemise, c'est celui de Lucius Malfoy. Cet abruti n'avait qu'à pas toucher ma sœur.

- Mais t'es si... contradictoire ! Tu fais bien plus de mal à ta sœur que Lucius.

Bellatrix la scruta d'un air hautin.

- Tu penses ça ? T'as déjà été violée ? T'as déjà su ce que ça faisait de se sentir sale jusqu'à vouloir décoller ta peau de ton corps et pouvoir laver l'intérieur de toi-même ?

- Non. Je n'ai jamais connu ça. Et toi ?

- Non plus. Parce que moi je ne ressentais que de la colère envers celui qui m'avait fait ça. J'étais trop aveuglée pour m'apitoyer sur mon sort. Ma sœur est faible.

Rita espérait pouvoir un jour rejoindre tous les morceaux de la vie de Bellatrix pour pouvoir enfin saisir pourquoi celle-ci agissait toujours de manière aussi imprévisible. Elle avait néanmoins grandement avancé ce soir. Bellatrix était dictée par la vengeance ? Non, ça serait trop facile. Elle semblait tellement plus complexe que ça.

Rita voulait réparer le puzzle démonté qu'était Bellatrix. Mais est-ce que la jolie brune ne perdrait-elle pas tout son intérêt si elle était sans secret ?

Elle était perdue dans ses réflexions quand elle sentit Bellatrix s'approcher d'elle. Aussitôt, elle s'éloigna, bien que son corps soit irrésistiblement attiré par elle.

- Tu saignes, mon chou. Laisse moi arranger ça.

La brune se pencha et lécha la joue de Rita, qui frémit au contact de sa langue.

- Mhm, je n'avais jamais goûté de sang aussi bon. Et dire que c'est celui d'une sang mêlé. Comme quoi Toujours Pur n'est pas la meilleure solution.

La journaliste était bouche bée par la manière qu'avait Bellatrix de changer d'humeur avec tant de facilité.

- Je te laisse, je vais laver ma chemise ailleurs.

Et elle partit, trempée, au dehors de la salle de bain.