23) 7 mois plutôt

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- Tu es sûr que je ne devrais pas venir avec vous Côme ? Je connais quand même bien sa mère. Samy lui confia ses clefs de voiture et le regarde allumer le moteur.
- C'est mieux que tu restes ici au cas où il y a un problème, je sais que je peux compter sur toi.
   Il boucle sa ceinture sous le regard inquiet de Samarah, elle prit ma main à travers la fenêtre.
- Appelez moi si besoin.
    Nous démarrons en direction de chez moi. J'enfuie ma tête dans mes mains et essaye de m'apaiser du mieux que je peux avec le bruit de la pluie qui tombe sur la carrosserie. Je ne saurais dire si c'était l'ambiance pesante ou le stresse, mais le chemin semblait plus long qu'à son habitude. Plus que ça, je ne pensais même plus à la réaction de ma mère face au voyage, mais plutôt a sa réaction face à Malcom. Ma mère a réagi étrangement toute les fois où je l'avais évoqué. Je sais ce qu'elle pense des relations en général, elle a tendance a projeté sa relation sur celle des autres. J'angoisse donc d'avance à l'idée de sa réaction fasse à lui.
   Côme met sa main dans la mienne et je lève ma tête vers lui.
- T'inquiète pas, on fera de notre mieux pour que ça se passe bien.
- Côme, je connais ma mère, j'ai toutes les raisons du monde à m'inquiéter. Dis-je encore la boule au ventre.
   Il fronça les sourcils en relevant la tête et serra ma main plus fort dans la sienne.
- On est arrivé.
   Il se gare devant chez moi, descend de la voiture et ouvre ma portière. Comme tétanisé, mon corps refuse de sortir de la voiture.
- Ally, tu n'as plus à le faire par toi-même, je ne te laisserai plus jamais seul.
   Il me tend sa main à nouveau et je l'accepte.

   Devant la maison, j'active le mécanisme de la poignée et tombe nez à nez avec ma mère.
Elle scruta Côme et son regard passait de lui à moi en une fraction de second.
Côme n'eu rien le temps de dire que ma mère prit la parole.
- Il faut que tu partes jeune homme, cette maison n'a rien à t'offrir.
- Arrêté maman, il n'a encore rien dit !
- Par ce que tu prends sa défense maintenant ?
- Je ne prends la défense de personne, je disais juste que tu n'as pas besoin de-
- Oh, arrête Lily. Pas maintenant.
   Elle me fixa d'un regard noir et je sentis la colère monter à peine arriver dans la maison. Côme resserre ma main dans la sienne et je le regarde me rappelant ce pourquoi, nous étions là, je vis ma mère s'apprêter à réagir, mais cette fois, ce fut Côme le plus rapide.
- Madame, je suis là aujourd'hui par ce que nous ses amis aimerions partir en voyage scolaire avec votre fille.
- Tu ne vas pas me prendre ma fille !
    Ma mère m'agrippa le poignet et m'enfonça plus à l'intérieur de la maison.
Côme qui me tenait déjà la main et ne bougea pas d'un pouce.
- Je ne vous prends pas votre fille si elle décide de partir d'elle-même.
   L'entièreté du visage de ma mère montrait la haine qu'elle ressentait à cet instant précis. Les sourcils froncés, les dents dehors et le rouge qui lui montait aux joues. Côme ne se laissa pas intimider et froncer également les sourcils en prenant bien soin de ne pas la lâcher du regard.
- Laisse ma fille tranquille !
- MAMAN ARRÊTE !
    Elle me prend violemment par les épaules et me pousse sur le sol. Ma tête heurte quelque chose et j'eu l'impression de trépasser un court instant.
- ALLY !
- LILY !
    Malcom court en ma direction les yeux écarquillés, me soulève délicatement la tête comme s'il avait peur de me briser. Il scruta mon visage. Mes yeux, embuer de larme, m'empêchait de le voir distinctement.
- Je suis désolé, ma voix tremblait sous l'émotion, tellement désolé Malcom. Je ne voulais pas que tu me voies comme ça. J'aurais tellement voulu paraître plus forte devant toi.
- Tu n'as pas à t'excuser, et jamais, même à cet instant, j'ai cessé de me dire que tu es forte. Tu n'as pas à paraître devant moi, j'aime la personne que tu es Allysone.
   Ma mère nous rejoignit et propulsa en arrière la main que Côme avait posé sur moi.
- TOUT ÇA, C'EST DE TA FAUTE ! TU AS VOULU ME VOLER MA FILLE ! TU L'AS CHANGÉ, TU LUI AS MIS DES TRUCS DANS LA TÊTE POUR L'ÉLOIGNER DE MOI !
- MAIS ARRÊTE MAMAN ! Ma voix se brisait sous mes mots. Ma mère me prit dans ses bras.
- Ma chérie, il ne t'aime pas, c'est comme ça que sont les hommes ne te laisse pas avoir. Il n'y a que moi pour voir qui tu es vraiment, que moi pour réellement t'aim-
- Je ne l'aime pas ?
   Malcom, qui était parti prendre une compresse pour la mettre sur la bosse qui s'était formée sur mon crâne, était revenu la déposer sur ma tête.
- Tu ne la connais pas comme moi.
- Et vous en déduisez que je l'aime pas ?
- Oh, arrête. C'est avec elle que tu peux faire ton petit truc pas avec moi. C'est parce qu'elle est jolie, c'est ça ? Je suis sûr que tu ne sais même pas, qu'elle est allergique aux cacahuètes, qu'elle ne supporte pas le soleil et que sa peau brûle facilement ou qu'elle a un léger strabisme qui l'empêche de voir droit. Elle rit et essuya une larme de joie qui s'échappait de son œil. Tu ne la connais que depuis quelques mois et tu essayes de me faire croire à moi, sa mère, que tu l'aimes ?
- Ah ouais ? Et vous, vous avez remarqué que lorsqu'elle sourit elle a qu'une seul fossette ?
- Pardon ?
- Que lorsqu'elle a froid, elle frotte ses deux mains l'une contre l'autre et souffle sur les extrémités rougie ?
- Quo-
- Qu'elle préfère dormir debout que d'admettre qu'elle a sommeil ? Qu'elle retrousse son nez en signe de désaccord ? Qu'elle regarde toujours ses Giblis comme si c'était la première fois, les yeux écarquillés et son sourire qui laisse voir toutes ses dents ? Il prit une serviette qu'il imbibe d'eau et s'approche de moi. Vous savez qu'elle regarde ses pieds quand elle a honte, qu'elle ne joue avec ses cheveux, seulement pour cacher son embarras ? Qu'elle a un sourire crispé quand elle est gênée, qu'elle joue avec le lobe de ses oreilles quand elle écrit ? Qu'elle prétend préférer les chiens au chat par ce qu'elle est triste d'en être allergique ? Il dégage une mèche de cheveux devant mon visage et pose délicatement la serviette humide sur ma plaie. Qu'elle a les plus beaux yeux que je n'ai jamais vus, qu'elle est la personne la plus gentille et intentionnée que je ne connaisse. Alors, oui, je peux vous l'affirmer madame, je l'aime.
    J'eu l'impression que mes larmes n'allaient jamais s'arrêter de couler, mais surtout, jamais je ne me suis sentie plus inutile qu'à cet instant.
- Vous pensez savoir qui elle est alors que vous ne savez même pas ce qu'elle aime, vous êtes sa mère pas un carnet de santé, il s'approche de moi et me sourit, moi je sais davantage de chose qu'elle aime et qui la rend si différente des autres. Et ça n'a pas été si difficile, la preuve est comme vous l'avez si bien dit que je ne le connais que depuis quelques mois.
   Malcom m'aide à me relever.
- Tu permets ?
   Il me prit dans ses bras et nous nous dirigions vers la sortie.
- Où est-ce que vous allez ? OÙ EST-CE QUE TU EMMÈNES MA FILLE ?
   Ma mère jetait tout ce qui lui passait sous la main. Côme, lui, ne flanchait pas et ne se retournait pas non plus. Il m'aida à m'installer dans la voiture après m'avoir demandé comment je me sentais puis s'installa à son tour avant de démarrer. J'appuie mon visage sur la fenêtre, ma mère elle, étais sur le seuil et en larme. Elle hurlait de nous arrêter et elle s'écroula. Ce fut la dernière fois que nous nous sommes vues ce mois-ci.

PS : Je t'aime mamanWhere stories live. Discover now