2 : Premier meurtre

15 3 6
                                    

Média : Miyû Akabane


Quelques jours plus tard, ils avaient fini d'inspecter le rez-de-chaussée. Il y avait une chambre pour chacun, le gymnase bien sûr, une cuisine et une espèce de salle à manger avec une grande table en plastique. Ils avaient aussi trouvé dans les placards de leur chambre des couteaux et d'autres instruments de meurtre.

Ce matin, les lycéens s'étaient levé à l'appel de Monokuma, dès sept heures. Ils s'étaient alors rendu compte qu'il y avait des caméras de surveillance partout.

-Les gens..., commença Miyû en se levant de sa chaise.

Les autres se tournèrent vers elle, étonnée qu'elle dérange comme ça le petit-déjeuner. D'habitude, elle mangeait sans parler.

-Non...Non, je...Non..., balbutia-t-elle avant de se rassoir.

-Vas-y, parle maintenant que tu nous as dérangé, insista Gakushû.

La fille baissa ses yeux rouges et joua avec ses cheveux, mal à l'aise. Elle jeta un coup d'œil aux caméras de surveillance et fit non de la tête.

Le reste du déjeuner se passa en silence, personne n'osant parler après la courte intervention de la sœur de Karma.

-Okuda, Kayano, ça vous dirait de cuisiner un peu ? proposa Kanzaki.

En effet, c'était bientôt l'heure du repas et, vu les talents culinaires de certains, il valait mieux que ce soit ces trois-là qui fassent à manger.

-FAITES DES MOCHIS ! hurla la fille Akabane depuis une autre pièce.

-FAIT-LES TOI-MEME ! répliqua Rio.

-Je te rappelle qu'elle a interdiction de s'approcher de la cuisine, lui rappela l'Ultime Génie.

-Vous soûlez, grogna la fille aux cheveux blancs. C'est pas comme si j'avais foutu le feu.

-Mais tu AS foutu le feu !

Elle marmonna quelque chose à propos d'injuste avant de croiser les bras et de gonfler ses joues.

Quelques minutes plus tard, la fille aux cheveux verts et la fille aux cheveux noirs revirent, des plats dans les mains. Tout le monde se précipita dessus pour les manger.

-Où est Okuda ? demanda Isogai.

-I-Ici, bégaya celle-ci.

Elle était allée chercher une carafe d'eau qu'elle posa sur la table avant de s'assoir avec les autres.

Le soir, quand les élèves allaient se coucher, Miyû les retint. Elle jeta un œil dans le couloir, comme si elle avait peur que quelqu'un apparaisse.

-Je...Danganronpa, dit-elle.

-Hein ?

-C'est un anime, expliqua-t-elle. Un anime où quinze lycéens sont enfermés dans un lycée. Pour sortir, ils doivent s'entretuer.

-Tu voudrais dire que... ? commença Sumile.

-Tu m'en avais parlé, se souvint Gakushû. Tu m'avais dit que Monokuma était ton personnage préféré.

-Et comment ça se finit ? l'interrogea Karma.

-Monokuma était en fait...

-Po, po, po.

Ils se retournèrent vers l'écran. Monokuma ne semblait pas apeuré du tout, même si une goutte de sueur coulait sur sa partie blanche.

-Que tout le monde aille se coucher. C'est l'heure d'aller dormir.

Ils obéirent à contre-cœur. La plupart alla se coucher directement, épuisé. Mais pas la sœur de Karma.

Sur son lit l'attendait une lettre. Une lettre à l'écriture qu'elle ne connaissait pas. Elle la lut et son visage passa de la surprise à une peur profonde. Elle tomba à genoux par terre. Comment... ?

Un hurlement de terreur pure se fit entendre, réveillant ceux qui faisaient encore la grasse matinée. Tout le monde se précipita vers le cri.

C'était Kayano qui avait hurlé. Elle était dans la cuisine, et, devant elle, le cadavre de Chiba gisait par terre. Sa tête tombait en avant et un couteau était planté dans son cœur.

-Po, po, po. Un cadavre a été découvert, annonça le nounours. Fouillez autant que vous le voulez avant le tribunal.

Isogai, un de seuls à garder encore son sang-froid, s'approcha du cadavre et l'examina. Il se tourna vers les autres.

-Il a des traces de mains sur la gorge, affirma-t-il. On ne l'a pas seulement poignardé, on l'a étranglé.

-Regardez ! cria Kanzaki.

Elle tenait dans ses mains son agenda électronique. Sur l'écran était apparue une photo en noir et blanc de Chiba, barrée d'une croix rouge, ainsi que des informations sur sa mort.

-Mort à minuit, lut-elle. Marque de mains au cou et poignard dans le cœur.

-La cuisine est vraiment en désordre, remarqua Itona.

Des pots étaient mal rangés, des casseroles étaient à terre. Il y avait même des traces de lutte sur les murs et sur les meubles.

En fouillant le reste de l'étage, ils découvrirent du sang devant la chambre du décédé. Ça n'avait aucun sens !

-Le tribunal des classes va commencer ! s'exclama Monokuma.

Stressés, les quatorze survivants se dirigèrent vers l'ascenseur qui les mèneraient à cette salle. Treize voulaient trouver le meurtrier tandis qu'un voulait tout faire pour ne pas être démasqué.

Après s'être installés dans la salle, les élèves échangèrent un regard. Tout le monde se méfierait de tout le monde. Chaque défense paraitra suspecte, chaque justification une piètre défense. Comment allait-il s'en sortir comme ça ?

-Le tribunal des classes peut commencer !

-Chiba a été retrouvé dans la cuisine, commença Miyû. Kanzaki, Kayano et Okuda sont donc suspectes.

-Faux, la contredit Gakushû. A minuit, c'est la nuit. La cuisine était donc fermée à clé. Il n'est donc pas mort là-bas.

-Où est-il mort alors ? demanda Kirara.

-Devant sa chambre, c'est évident ! répondit Sugino. Donc ça doit être...

-Et le couteau ? le coupa Ren. Nagisa est l'Ultime Assassin, et il me semble que ce soit ton arme de prédilection.

-Il n'a pas été poignardé, répliqua Karma. Il a été étranglé. Puis ensuite on l'a poignardé pour maquiller le meurtre et accuser à tort Nagisa.

Le coupable, en son for intérieur, avait peur. Tout le monde accusait tout le monde. Et s'il était démasqué ?

-Ce meurtre était grotesque, affirma l'Ultime Ingénieur. Nous forcer à accuser Kanzaki, Okuda et Kayano avant d'accuser Nagisa...

-Que veux-tu dire ?

Personne ne semblait vraiment comprendre ce qu'il venait d'annoncer. Ses yeux jaunes balayèrent la salle.

-Pour faire court...Le tueur n'y connait rien en meurtre.

-Ce qui veut dire que tout est clair à présent, réenchérit l'Ultime Génie. Le meurtrier est...

Il pointa du doigt la personne qu'il pensait coupable. Tout le monde était choqué.


Nombre de survivants : 14

Les Quinze UltimesWhere stories live. Discover now