Winterfalcon : La peur au ventre

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La nuit était tombée depuis de longues heures déjà, pourtant, dans l'immense complexe Avengers, certains ne dormaient pas. Enfin, ça, Bucky n'en savait rien. Lui, en tout cas, ne s'était pas endormi malgré l'heure avancé du soir, du matin même.

Il devait être trois heures, ou cinq, qu'est-ce que ça importait. Une nuit de plus à ne pas dormir, il en avait l'habitude au final. Il était hanté par ses traumatismes, alors, il se retrouvait a errer sans but la nuit.

Le QG Avengers était désert, les couloirs vides. Les pièces communes aussi d'ailleurs. Stark avait fait une grosse soirée hier soir, comme à son habitude. Les pièces communes étaient dans un désordre monstre et Thor et Tony s'étaient même endormi l'un contre l'autre sur l'immense canapé du salon. Aucune trace des autres, surement monté se coucher dans leurs chambres, seul ou à deux, en tout cas, Bucky est certain qu'il ne les verra pas réapparaître avant au moins 10 ou 11 heures du matin, avec, pour la plupart, une bonne gueule de bois.

James n'avait pas bu ce soir. En réalité, il ne buvait plus du tout. Il évitait en tout cas. Alors il était sobre.

Le soir, il se pose sur le toit du complexe, d'où il peut regarder les étoiles. Tout en haut de l'immense bâtiment, il a une belle vue dégagée et les lumières des lampadaires en contrebas lui paraissent bien loin. D'ici, il peut voir tout autour de lui, les montagnes au loin, la forêt de l'autre côté, leurs silhouettes dans le noir.

En quittant les pièces communes à nouveau, Bucky emprunte l'escalier pour rejoindre le toit, l'obscurité l'étouffe, il a besoin de respirer. Il monte de nombreux étages.

Le vent lui fouette le visage violemment quand il pénètre sur le toit. Il pleut. Il ne s'en était pas aperçu. Ça ne le dérange pas plus que ça d'habitude. C'est surtout quand son regard croise une silhouette debout au bord du vide, une silhouette bien trop familière.

Son cœur manque de s'arrêter quand il comprend ce qu'il s'apprête à faire et il se précipite vers lui.

Il glisse violemment dans sa course, il s'arrache la peau, se déchire les genoux, le sang se mélange à l'eau.

- Sam !

Son hurlement déchire le silence de la nuit, noyé dans les larmes du ciel, quand il fait un nouveau pas, mais que plus rien n'est là pour le retenir.

Bucky crie à s'en déchirer les poumons et saute en avant, attrapant le bras de Sam, de sa main valide. Un craquement sourd lui fait tirer une grimace. Sous le poids du faucon, il a sûrement dû se péter le bras, mais Sam est en vie, il le tient, c'est tout ce qui importe.

Le faucon grimace à son tour, les larmes inondent ses joues, et du sang coule le long de ses bras le faisant surement souffrir.

James ne sait pas comment il l'avait remonté mais il ne remerciera jamais assez son bras métallique pour le coup de main.

Buck s'écroule en arrière, sur le gravier du toit, Sam contre lui, le serrant de toute de ses forces dans ses bras.

- Merde...

Le soldat de l'hiver ne se souvenait pas de la dernière fois où il a pleuré, il y a des centaines d'années sûrement. Mais ce jour-là, les larmes avaient noyés son regard froid. La peur lui broyait toujours les entrailles, violemment. Mais sentir le cœur du faucon battre contre son propre torse était mieux que toutes les récompenses du monde.

Quand Sam peut de nouveau respirer correctement et que les larmes se font plus rares sur ses joues, il décide qu'il est temps de se lever. Les premières lueurs du jour se dessinent déjà à l'horizon et d'ici quelques heures tout le monde sera réveillée.

Bucky serre fort la main du métisse dans la sienne sur le chemin, comme si il avait peur qu'il ne disparaisse à nouveau et le trajet se fait silencieusement jusqu'à sa chambre.

L'adrénaline retombe doucement et bientôt la douleur dans son bras devient insoutenable. Il décide tout de même de s'en occuper plus tard, il a d'autres choses à faire actuellement.

Il fait doucement asseoir Sam au bord de son lit avant de revenir avec de quoi le soigner.

Buck panse doucement ses bras. Il voit bien que les plaies ont été faites à la main, elles sont bien trop nettes pour être un hasard et il sent son cœur se serrer. Sam va mal, très mal, et il ne s'en était même pas rendu compte.

Ensuite, il se laisse tomber sur le lit, à côté de lui, effleure doucement sa joue de sa main robotique.

- Sam... Il murmure.

L'autre secoue violemment la tête.

- J'suis désolé James... Je voulais pas... J'en peux plus...

Les larmes se remettent à couler brusquement sur ses joues et le centenaire vient l'attraper par les épaules pour le serrer contre lui.

- Chut... Je suis là, c'est terminé Samuel... Je vais t'aider, je te promets, je te lâcherais plus.

Le métisse enfouit son visage dans son torse, et se laisse croire à ces mots rassurants. Parce qu'il en a vraiment besoin.

Micro OS MarvelWhere stories live. Discover now