Chapitre 17

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(A écouter pendant votre lecture : Cry de Rihanna, voir média)


Je fais un sursaut, manquant de tomber de ma chaise puis je me lève, me retrouvant à présent face au groupe d'amis d'Harry. Je remarque très vite que Styles n'est pas présent et qu'ils rigolent comme jamais, se foutant littéralement de moi. Je suis partagé entre l'envie d'hurler au monde entier à quel point ces gamins sont de vrais psychopathes et l'envie d'aller me cacher. Je reste devant eux sans rien dire, les mains commençant à trembler sous la colère. Je regarde mon café à moitié plein puis ce gars que j'ai appris à détester depuis le début, celui qui n'avait pas voulu coopérer avec Clayton le jour de l'évaluation. Je décide donc de m'emparer de mon verre, puis lui jette en plein visage.

Là il rigole moins et fait moins le fière après la connerie qu'il venait de m'infliger. Ses amis, au lieu de se taire comme je l'aurai pensé, incitent le jeune à rétorquer après lui avoir mis mon café en pleine tronche.

-Qu'est-ce que tu viens de faire là? (Il dit sur un ton menaçant)

-Je viens de gaspiller mon café juste pour un débile comme toi. Mais tu veux peut-être que j'en commande un autre pour te le verser une fois de plus sur le visage?

-Oh crois-moi que tu vas le regretter salle conne. (Il s'approche dangereusement de moi)

-Tu peux garder ta salive et tes menaces pour quelqu'un d'autres, car tu perds ton temps avec moi. Tu pensais peut-être que j'allais rien dire? Et bien c'est bête parce que au lieu de me ridiculiser seule devant tout le monde, tu viens de te joindre à moi. (Je hausse les épaules)

-Tu vas me le payer.

-Non, tu viens de me le payer, alors il n'y a aucun compte à rendre pour personne. (Je termine en prenant mes affaires et sortant au plus vite de cet endroit)

Je traverse la rue dans mon état pitoyable et je sens le café me dégouliner dessus à chacun de mes pas. C'est bouillant, ça me brûle la peau et mes vêtements sont entièrement tachés. Quand je regarde ma veste en laine beige qui s'est imprégné de la boisson marron, et que les images tournent dans ma tête les unes après les autres, je me sens soudainement rabaissé. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti cette sensation d'humiliation et ça me blesse. Je sens maintenant une boule se former à l'intérieur de ma gorge, ne demandant qu'à me faire craquer. Mais je ne peux pas, pas ici en pleine rue surtout que je viens tout juste de rejoindre le campus, où une cinquantaine d'étudiants me dévisagent. Certains rient, d'autres me regardent avec pitié tandis que je rejoins le réfectoire. J'accélère le pas en baissant ma tête, retenant certaines larmes qui montent à pleine vitesse...

Je viens d'entrer dans ma chambre et je claque soudainement la porte avant de m'enfermer, puis j'enlève mes converses en les jetant à travers la pièce. Je retire mon gilet en le posant sur la chaise de bureau, avant de fermer mes volets puis mes rideaux. Je vais dans la salle de bain où je commence à faire couler l'eau de la douche puis je me dévêtis pour ensuite entrer sous l'eau chaude. Les jets s'écrasent brutalement sur moi, me donnant des frissons au premier contact avec l'eau. Je me mords la lèvre pour éviter que les larmes ne s'échappent, je ne veux pas pleurer par leur faute, ils ne méritent pas cet honneur. Malheureusement je n'y parviens pas, les gouttelettes salées viennent se joindre au liquide défilant sur mon visage, je ne peux plus arrêter mes pleures qui sont de plus en plus abondantes. J'essaie de contenir les bruits que je peux produire en pleurant, et je sens que mes mains se remettent à trembler. Je colle mon dos contre la paroi de la douche me laissant m'écrouler jusqu'au sol, m'asseyant dans la douche en me recroquevillant sur moi-même.uJ'ai horreur me faire rabaisser et jusqu'ici je leur ai toujours tenu tête mais plus les jours avancent et plus je me dis que je ne vais pas rester forte encore très longtemps. La preuve je suis en train de craquer dans ma douche, fondant en larmes comme je le faisais quand j'étais au collège et qu'on m'insultait. Pourquoi faut-il qu'on s'en prenne toujours à moi? Qu'est-ce que j'ai fait? Je ne pose aucun problème à personne et c'est ici dans cette ville que tout recommence...

J'ai cessé de pleurer après une bonne vingtaine de minutes, me convainquant qu'il fallait que je fasse face aux gens qui me veulent du mal, même si pour eux tout cela n'est qu'un jeu. Je ne dois pas leur montrer que je suis en train de craquer à cause d'eux, donc je me relève pour sortir et m'enrouler dans une serviette bien chaude et bien douce. Je passe à côté du miroir qui me montre à quel point je suis mal, découvrant mes yeux rougis. Je baisse la tête puis je vais prendre des affaires de rechange. Je suis maintenant de nouveau prête, ayant refait parfaitement mon maquillage et portant des vêtements propres. Je jette un coup d'oeil par la fenêtre où je vois tous ces étudiant heureux, et même Harry qui est en bas en train de rire avec ses amis. Ils doivent probablement lui raconter ce qu'ils ont fait, à quel point ils m'ont humilié devant les clients du Starbucks. Je détourne maintenant je regard quand j'entends quelqu'un frapper à ma porte de chambre. Je vérifie une deuxième fois que mon visage est redevenu normal et c'est le cas donc je vais ouvrir.

-Tu es prête pour retourner en cours? (Demande Clayton en me souriant tendrement)

-Oui. (Je lui souris faussement, en prenant mon sac pour le suivre à l'extérieur.

Nous arrivons devant le salle de cours où plusieurs personnes attendent l'arrivée du professeur. La bande de Styles est là contre le mur à rire avec des filles de la classe, qui me semble, sont en train de les charmer. Ils me dégoutent tous, ils sont tous hypocrites que ça me donne envie de tous les assassiner les uns après les autres.

Je fusille du regard l'auteur du café qui m'a pourri ma journée, et lui ne me lâche pas non plus. Ses yeux sont ancrés dans les miens comme si nous étions en confrontation, ce qui s'avère être le cas jusqu'à ce qu'il se mette à sourire au coin. Je me contente de ne pas lâcher prise tandis qu'il arrête le duel et au moment où je détourne les yeux vers le prof qui arrive, je croise les yeux du bouclé. Il me regarde en fronçant les sourcils avant de retourner son attention sur son ami puis une fois de plus sur moi, et il rentre dans l'amphithéâtre. J'emboite le pas à Clayton, puis nous rentrons à notre tour dans la salle.

Pendant tout le cours je me mets à penser tandis que je remarque qu'Harry m'observe à plusieurs reprises. Je ne sais pas ce qu'il me veut lui aussi, mais ça ne me plaît pas la manière dont il me toise. C'est comme si qu'il préparait un sale coup ou bien qu'il me surveillait? Non c'est insensé, pourquoi est-ce qu'il se mettrait à faire ça? C'est stupide. Bon allez, arrête un peu de penser Vicky... Je pose ma tête entre mes bras, puis je sens qu'on commence à jouer avec mes cheveux. Je relève la tête et je vois Clay qui me souris doucement...

-Je sais que les filles aiment bien qu'on joue avec leurs cheveux. (Il me chuchote)

Je lui souris et le laisse faire. Je repose ma tête entre mes bras et j'avoue que ça me fait plutôt du bien, c'est relaxant j'adore ça. J'aime tellement cette sensation que je finis par m'assoupir en plein cours...


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