Chapitre 11

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Je me réfugiai dans ma chambre et ruminai longtemps avant d'enfin sombrer dans un sommeil sans rêve.

Les jours suivants furent épouvantables. Tous mes camarades avaient bien vu la tension entre leur capitaine et moi. Lorsque nous nous trouvions l'un à côté de l'autre, il régnait une atmosphère pesante, si bien que tout le monde nous fuyait dans ces moments. Moi aussi je m'efforçai à l'esquiver. Ce qui n'était pas compliqué au vu de son emploi du temps.

Mais notre éloignement me fis tout de même un peu mal au cœur. Nous qui nous étions vite rapprochés en discutant souvent nous nous retrouvions maintenant en froid et tout ça par ma faute.

J'avais essayé de me convaincre à tout lui dire mais je n'avais jamais le courage d'aller au bout des choses. J'en avais beaucoup parlé avec Ikkaku qui m'encourageait énormément ce qui m'attristais encore plus lorsque j'échouais.

A chaque fois que je m'imaginais Law, je ne me rappelais que de ses yeux bouillant de rage, puis de comment je l'avais déçue. Et vite, je me terrais dans le silence même en présence de mes amis.

Ce matin, Bepo nous annonça que suite à une requête de la marine. Nous devrions changer de cape pour nous rendre sur une île où une alliance de quatre équipages de pirates auraient décidé d'accoster et nous n'en connaissions pas encore la cause. Il semblait aussi qu'une équipe composée de soldats soit déjà sur leur trace et que nous devrions les aider à mettre cette alliance hors d'état de nuire afin de connaître les raisons de leur association.

Jean Barthe qui se trouvait non loin de moi commenta.

- Eh bien ça faisait un moment qu' ils ne nous avait pas envoyé en mission.

- Ça arrive souvent? Le questionnai-je.

-Non en vérité c'est assez rare. Il faut dire aussi que le capitaine est grand corsaire depuis peu.

- Tu le sens comment ?

- Ça ne devrait pas être trop difficile.

- Surtout quand on a le capitaine avec nous, intervint Clione arrivant de nul part.

Je discutai brièvement avec eux. C'était toujours intéressant de parler avec eux. Jean Barthe était quelqu'un d'assez posé et qui avait un certain vécu.

Il m'avait raconté une fois comment il avait rencontré notre capitaine. Celui-ci l'avait libéré alors qu'il était l'un des esclaves d'un dragon céleste en visite sur Sabaody il y a un an et demi. C'était lorsque les supernovas de la génération terrible s'étaient tous retrouvés sur l'archipel et qu'il y avait eu du grabuge après l'arrivée de l'amiral Kizaru et de ces étranges robots ressemblant au grand corsaire Kuma.

Après l'avoir libéré, Law lui avait proposé de rejoindre son équipage et il avait accepté. Jean Barthe était très reconnaissant envers celui qu'il appelait son bienfaiteur.

Je me remémorai le jour où j'avais appris les événements de Sabaody. Je me trouvais sur l'une des nombreuses îles de Grand Line, toujours à flâner comme à mon habitude lors de mes jours de repos. Ce matin-là, je fus plus que surprise d'apprendre les actions de toute la génération terrible en parcourant les pages du journal. Mon ami Luffy, que je n'avais pas vu depuis au moins trois ans, avait enfin pris la mer et faisait parler de lui comme le pirate ayant osé frapper l'un des dragons célestes et, qui plus est, afin de venger un homme poisson.

S'ensuivit le grand combat de la marine conduit par l'amiral Kizaru contre des centaines de pirates avec le trois inattendu de Eustass Kid, Trafalgar Law et Monkey.D Luffy. Le second événement fut la disparition de l'équipage de Luffy.

Bepo me sortis de ma rêverie en m'appelant à l'accompagner pour les manœuvres de changement de cap. Je le suivais tranquillement et nous entamâmes une discussion posée comme souvent avec l'ours.

Ce fut vers la fin de la matinée que nous aperçûmes la silhouette d'une île. Nous accostâmes sur une plage déserte au sable étonnamment noir. La plage était cachée derrière une forêt luxuriante d'où sortirent des soldats en voyant notre vaisseau arriver.

Je ne fus pas la plus heureuse à l'idée de devoir les aider et travailler avec la Marine. Mais il valait mieux ça que d'être pourchassé par cette dernière.

Les hauts gradés nous expliquèrent que plusieurs navires pirates étaient postés de l'autre côté de l'île et que nous irions les cueillir lorsque le dernier escadron de renfort arriverait. Nous devions juste nous préparer à partir pendant ce temps.

Rapidement, tous vaquèrent à leurs occupations, un petit groupe de haut gradé, le capitaine et son second discutaient des tactiques à appliquer. Certains se reposaient et d'autres comme moi se préparaient comme ils le pouvaient.

Sur ma lame je n'avais rien à faire puisque je ne l'avais pas du tout utilisé depuis qu'elle était partie chez Machin. J'affûtai mes petits couteaux se trouvant normalement sur mon porte-jarretelles et essayai d'être la plus en forme possible. Les ennemis étaient nombreux et si je voulais faire le plus de dégâts je devrais former d'énormes sphères avec mon pouvoir pour être efficaces. J'informai aussi mes camarades de rester dans mon périmètre pour qu'ils puissent attaquer pendant que nos ennemis seront piégés dans mes illusions.

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Vers midi, on aperçut enfin le deuxième bâtiment de la marine s'approcher. Je n'y prêtai pas vraiment attention jusqu'à qu'une main vint se poser sur mon épaule. Je me retournai vivement pour me retrouver en face de ce bâtard de Ron'. Cet idiot se pointait une nouvelle fois devant moi alors que j'avais – à tors visiblement- crus ne plus le revoir après les évènements passés sur la dernière île.

Aujourd'hui il s'était enfin décidé à porter son uniforme d'officier de la marine avec à sa ceinture son éternel sabre à la lame rouge écarlate. Malgré le faible écart de taille, il s'amusa à me regarder de haut tendis que je lui offris mon regard le plus noir.

- Et bien on ne fait que ce croisé ? Ria-t-il

- Qu'est-ce que tu fous ici ? Lâchai-je froidement.

J'avais l'horrible impression que les rôles du jeu nous jouions depuis des années étaient en train de s'échanger et que je menai de moins en moins la danse. Mon regard s'attarda sur une ombre derrière Ron'. Je fus étonné d'y reconnaître Law. Il regardait la scène avec un air impassible. La voix de Ron' résonna à nouveau.

- Qu'est-ce que tu crois je viens faire mon boulot d'officier ça ne se voit pas. Il s'approcha plus près. Je t'avais dis que ça ne s'arrêterait pas aussi facilement. Une fugitive telle que toi n'as pas le droit de rêver à la liberté.

Nous nous échangions des regards plus sombres l'un que l'autre. Il me poussait vraiment à bout et je dus faire preuve d'une force surhumaine pour ne pas lui coller mon genoux dans les bijoux de famille.

Au lieu de ça, je le poussai juste et passai devant lui sous ses petits ricanements intolérables. Mes yeux habitaient une grande rage, tout mon être me hurlait de me retourner et de me rendre justice. Mais je le savais, si je lui assénait un coup devant tous ces témoins. Ma place confortable me serait retirée et je reviendrais à la case départ. Il n'empêche qu'il me fallu plusieurs minutes pour me calmer complètement.

Une fois revenue à la situation actuelle, j'apprenais que les gradés s'affolaient de ne pas voir revenir les éclaireurs envoyés depuis plusieurs heures. J'étais certaine qu'ils avaient été repérer minables qu'ils sont. Notre attaque surprise semblait maintenant impossible et si nous n'agissions pas rapidement, ce serait nous qui serions pris en embuscade pour peu que les pirates connaissent notre position. Nous décidâmes tout de même d'exécuter le plan convenu.

En estimant que leur camp se trouvait sur toute la plage du versant est de l'île, sans forêt aux alentours, nous devions nous cacher dans les bois le temps que l'unité de sniper attaque en premier avant de nous avancer.

C'est donc prudemment que nous avancions entre les arbres, aux aguets de tout mouvement inattendu de la part de l'ennemi.

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Nous nous trouvions au trois quart de la distance à parcourir quand soudain, nous entendîmes le bruit d'un corps tombant au sol. En effet, le corps d'un soldat était étendu par terre. En examinant bien, on pouvait voir une fléchette à son coup exposé. Nous n'eûmes pas le temps de comprendre ce qui nous arrivait qu'une nuée de fléchettes pareil à la première nous visaient.

- VITE ! Dépêchez vous. Sortez de cette forêt ! Cria l'un des gradés.

Par des concours de circonstanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant