rafael

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on avait la jeunesse dorée,
à 17 ans.
les saisons bohème de l'année 58

et on courait dans les escaliers en pierre, on se poussait en rigolant fort comme si paris nous appartenait
rafael glissait contre la rambarde pleine de rouille, il sifflait le chant des partisans
en tenant les bretelles de son pantalon, tout près de ses hanches osseuses
un cigarette entre les lèvres
nous on l'observait, rafael
il était beau, blanc, talentueux
il avait les pauv' filles de Montmartre à ses pieds
dans le creux du poing
rafael, il avait l'art
des mots, des points
la rondeur des a sous sa langue quand il nous récitait du rimbaud ou du nerval au coin du lit, au coin d'une rue
dans le coin de la vie

moi je me souviens de rafael
qui dansait sur les escaliers du sacré coeur, un recueil de poèmes à la main
le cœur au bout des lèvres
paris dans le fond des yeux.

dans les chansons c'est merveilleux  Where stories live. Discover now