Sukuna x oc {Chaos}

V

–Die, die, die, die, die, die, die, die, die, die, die ! criait la jeune femme en frappant avec vigueur et violence un arbre qui avait le malheur de se tenir devant elle. Avec ses pieds ou ses mains,elle ne se retenait pas de frapper de toutes les manières possibles. Le weekend était terminé, elle n'avait aucune envie de retourner à l'école d'exorcisme. Elle détestait profondément cet endroit mais devait y aller. Elle maudit le monde et ses injustices. Elle y allait contre son gré. Non seulement ils lui prenaient sa très chère liberté, mais aussi son avenir en l'empêchant de faire les études qu'elle voulait. Si tout c'était bien passé, elle serait dans une école de musique ou un conservatoire. Pas en train de se soumettre à de stupides exorcistes.

    Elle les haïssait tous. Tous... Presque. Deux d'entre eux faisaient exception à la règle. Dont un qu'elle avait rencontré il y avait à peine quelques jours. Yuji Itadori. Un véritable phénomène, c'est le cas de le dire. L'innocence et la gentillesse incarnée. Un personnage surprenant. Pas seulement parce qu'un fléau de puissance phénomènale se trouvait en lui et que celui-ci était un vieil ami de son pere. Ça aidait mais ce n'était pas ça qui la perturbait... Il avait piqué le curiosité de Kodoku. Ou plutôt Alrinach, de son vrai nom. Son père lui avait recommandé de se choisir un nom qui fasse plus japonais pour éviter de trop sortir du lot. Elle n'a pas toujours choisi Kodoku comme nom. Elle en a définitivement changé après la mort de son père. «Solitude»... Quel triste mot. Mais sans doute le plus approprié pour décrire la situation. Elle était terriblement seule. Il lui restaient ses frères et sœurs mais c'était Alrinach qui endurait d'aller à l'école d'exorcisme pour eux. Ils ne partageaient pas ses souffrances, et elle ne voulait en aucun cas que quelqu'un d'autre qu'elle subisse cette souffrance. Elle était la seule responsable de la solitude dans laquelle elle avait plongée sa famille, du moins c'est ce qu'elle pensait.

    Elle continuait frapper, en criant, sa haine, sa rage, son désespoir, sa tristesse, sa douleur.

    Lorsqu'il ne resta plus qu'un pauvre tronc mutilé sur le point de tomber, elle cessa et commença à fredonner. Ses mains étaient en sang, elle avait très mal. Mais pas physiquement. Les poings écarlates, elle sortit de la forêt. Des tâches rouges continuaient de couler sur le sol, elle s'en fichait. Son visage était de marbre. On aurait dit une poupée. Un pantin, mort. Comme une coquille vide.

    Elle traversa une route et désespéra qu'aucune voiture ne soit là pour l'écraser. Elle monta dans un bus. Tout le monde regardait ses poings avec effroi. Personne ne parlait, ce funeste spectacle et l'étranger fille tétanisaient. Personne n'osa demander à Alrinach si elle allait bien, des yeux vides laissaient penser que ça allait mieux que ce dont ça avait l'air. C'était le contraire.

    Elle rentra à l'école d'exorcisme. Elle avait obligation de s'y présenter le dimanche soir avant 22h. Elle pouvait la quitter le vendredi soir. Même si elle partait toujours à quinze heures pour assurer un de ses shows. Elle marcha le long des sentiers qui menaient à sa résidence, dont elle était plutôt satisfaite. C'était éloigné de tout, au milieu de la nature, en face d'un lac immense mais splendide.

    Elle pouvait jouer sans que personne ne l'entende. Elle avait aménagé le toit de cette sorte de hutte sophistiquée de sorte à ce qu'elle puisse s'y installer debout pour jouer de la guitare et y avait mis un piano. Elle savait jouer de presque tous les instruments qui existent c'était pour elle la plus grande source de satisfaction, d'arriver à jouer un morceau que l'on a répété pendant longtemps et de finalement y arriver. Elle soupira un instant et secoua ses mains pour faire tomber le sang. Un sang impur à cause duquel elle était contrainte de devenir exorciste.

    Elle attrapa sa guitare électrique, monta sur l'échelle qui menait au toit, brancha cette dernière à l'ampli qui était posée en haut et commença à jouer et chanter en balançant ses tripes (pas littéralement...).