chapitre 25

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Personne n'avait été témoin de leur « discussion » dans la ruelle et nul ne les vu en sortir de l'autre côté, par des rues beaucoup moins passantes. C'est donc dans le plus grand des secrets qu'ils entrèrent dans un pub miteux qui semblait à des lieux de toute vie, respectable du moins. Harry avait cru qu'il n'y avait que l'Allée des Embrumes qui abritait la racaille du monde des sorciers, mais il ignorait apparemment encore un grand nombre de choses.

Tandis qu'il s'asseyait à la demande de Grindelwald, il aperçut celui qui devait être le maitre des lieux. Il ne parvenait pas à savoir lequel des deux hommes serait plus à même de lui faire du mal. Il resta donc à sa place, n'esquissant aucun geste ni aucune parole afin de s'enfuir ou d'appeler à l'aide. Le mage noir ne voulait que lui parler, ça ne devait pas être si pire, non ? Cependant, leur isolement et le fait que Tom ignorait où il était l'inquiétait.

Il se demandait encore ce que le plus grand mage noir de tous les temps pouvait bien lui vouloir lorsque celui-ci lui demanda s'il aimerait boire quelque chose. Puisqu'il se doutait que le tavernier se ferait un plaisir de l'empoisonner, il fit signe que non.

Le regard que Grindelwald posait sur lui le dérangeait. Il observait sa cicatrice, mais sans l'adoration que tous les autres semblaient lui porter. Il arborait plutôt un air fier, comme un artiste observant l'une de ses œuvres. En y repensant, c'était peut-être le cas, sûrement même. Peu importe ce qu'il lui avait fait pour l'empêcher de parler, sa cicatrice devait en être le résultat. Dire que certains croyaient qu'il s'agissait de la preuve qu'il avait tenu tête à un puissant mage noir à seulement un an. Il devait l'avoir laissé en vie volontairement, ce qui voulait dire que, s'il avait voulu le tuer, il l'aurait fait et il ne serait pas là aujourd'hui à respirer le même air que le sorcier.

Il se retint de baisser la tête et rencontra plutôt fièrement le regard de l'homme. Il était intimidé, mais il ne le montrerait pas.

–Aussi fier que tes parents.

Harry se figea légèrement à leur mention puis plissa les yeux en regardant leur meurtrier.

–Oui, oui, je sais. Je les ai tués, mais, crois-moi, c'était un mal nécessaire. Ils étaient trop ancrés dans leur croyance, ils refusaient d'admettre que je pouvais leur apporter la vérité. Malheureusement, tes parents étaient très puissants alors j'ai dû m'en débarrasser. J'en ai vraiment été désolé. Gâché un tel sang ! Ta mère était la descendante d'une brève liaison entre Salazar et Rowena et, ton père, lui c'était plus compliqué. Les Potter sont les descendants de Gryffondor, mais, je ne sais plus quand, l'une des descendantes de Helga s'est mariée et leur fille a épousé un Potter. La lignée était presque éteinte quand Lily est née. D'ailleurs, il y a eu plusieurs cracmols. Tellement qu'ils en ont oublié leur origine.

Grindelwald semblait dégoûté de ce dernier fait.

–Ton père, lui, était le dernier des Potter. C'est pour ça que j'ai attendu avant de les tuer. Je voulais que tu naisses. Je n'ai jamais regretté ma décision. Tu es devenu un fin sorcier, mais, avec tes ancêtres, ce n'est guère étonnant.

Harry ne pouvait s'empêcher d'être fasciné par ce que disait l'homme. Il en savait plus que lui sur sa propre famille.

–Tu ne t'en rends sûrement pas compte, mais tu t'en es beaucoup mieux sorti que si tes parents t'avaient élevé. À l'époque, je croyais qu'ils se seraient rangés à mon avis. C'étaient des amoureux de moldus, normal, je suppose, puisque ta mère croyait en être une jusqu'à ses 11 ans, et semblaient contre la loi du secret comme plusieurs autres. Tu ne le sais peut-être pas avec toute la propagande qu'ils ont faite contre moi pour me faire passer pour le vilain de l'histoire, mais c'est ce que je veux. Plus de secret. Nos deux mondes réunis en un seul. Toutefois, ils ont commencé à dire que j'étais trop dur, trop extrême. Ils voulaient l'égalité, je voulais la suprématie. Franchement. Comme s'il était possible de nous mettre sur un pied d'égalité. Nous avons de la magie et, eux, ils n'ont rien. Comment veulent-ils que nous soyons égaux ? Ce sont les plus forts qui mènent, ça a toujours été le cas. Pourtant, nous nous cachons, comme des rats ! Toutes ces lois pour garder le secret, ce n'est pas pour nous protéger, nous, mais pour les protéger eux ! Nous sommes trop différents et tu sais ce que les moldus font des gens différents. Après toutes ces années à vivre dans un orphelinat, peu de gens sont aussi bien placés que toi pour le savoir. Comment ont-ils réagi en voyant que tu étais muet ?

L'enfant qui parlait fourchelangueWhere stories live. Discover now