LA LUNE DE MES RÊVES - TOME 1

XV | 𝐌𝐞𝐠𝐚𝐧

XV

𝙼𝚎𝚐𝚊𝚗

Anonymat.

—

— Megan, je ne veux plus te retrouver en train d'écrire je ne sais quoi dans ta chambre quand je viens te rendre visite !

— ...Si je te paye un appartement pour tes études, c'est pas pour t'y planquer. Tu a besoin de voir du monde, alors arrête de rester enfermée. Heureusement que ta meilleure amie Britanny te fait sortir de temps en temps, je compte sur elle à présent.

Si tu savais ce qu'elle faisait dehors, maman.

Tu aurais préféré que je reste à la maison.

—  Propose plutôt à ta nouvelle amie Tessa de venir manger à la maison pour que je puisse la rencontrer par exemple, tu sais, celle dont tu m'as parlé l'autre jour !

À vrai dire, je ne lui ai rien dit du tout. C'est seulement lorsqu'elle m'a soudainement vu
sortir du lycée avec quelqu'un dans sa voiture qu'arrivée devant à portière, elle m'avait incendié de questions à son sujet. Alors évidemment, avec une mère qui s'intéresse à moi uniquement quand je n'ai pas l'habitude de faire quelque chose, je ne pouvais pas me contenter que de
son prénom.

Il n'y a rien à faire dans cette ville, même les oiseaux ne restent pas longtemps. Mais elle n'a pas tort. Ça fait longtemps que je ne me suis pas attachée à quelqu'un depuis Britanny.

Plus les jours passent en sa compagnie, plus je m'ouvre à Tessa et apprécie sa présence. Elle m'accompagne maintenant jusqu'à l'arrêt de bus puis monte dans la voiture d'un homme, très certainement son père.

Elle ne semblent pas jouer un jeu, enfin je n'ai remarqué aucun signe qu'il l'a relierait au groupe  de Britanny, mais je continue à me méfier, n'en dis pas trop, l'écoute parler de ses lectures à la bibliothèque et de ses cours devant mon casier et n'engage la conversation que très rarement et la laisse faire, car je n'ai toujours pas totalement confiance au fait qu'elle veuilles traîner avec moi, l'ex meilleure amie à Britanny, et qu'aucun sujet de conversation me passe par la tête que j'en perd mes moyens face à elle et ne sait quoi répondre, vu que la seule personne à qui je parlais jusqu'à présent était mon reflet dans le miroir.

Et puis pourquoi ma mère veut absolument que je vois du monde ? Je préfère rester dans le mien, à écrire. J'abandonne mes maux dans du papier, n'est-ce pas réconfortant d'enfermer notre chagrin quelque part ?

Quand j'écris, c'est comme si je m'asseyais sur un nuage dans le ciel. Quand je mets des mots sur ce que je ressens au fond de moi, c'est comme si je jetais une bouteille à la mer pour qu'elle puisse trouver refuge à son tour dans les abysses de ce monde.

Et pourtant, j'aurais bien voulu m'asseoir et manier un stylo aujourd'hui, mais c'est un ballon que je viens tout juste de recevoir sur la figure qui est actuellement en ma possession.

Le son assourdissant du sifflet à quelques mètres me fait sursauter, le ballon rebondissant sur le sol pour atténuer les paroles qui fusent. Les filles sur le banc des dispensés, ayant fait semblant de ne pas être apte à participer aujourd'hui pour être assises à papoter, sont actuellement en train de rire à gorges déployées, et d'autres garçons se disputent avec l'arbitre pour me faire changer d'équipe.