MASK - PURITY (BL)

Chapitre 2 - Une nuit de plus

Verity

— Avec un indice de criminalité s'élevant à plus de quatre-vingt-treize, Nightdale est bien la ville la plus meurtrière au monde. C'est là-bas que sévit « Mask », ce groupe de tueurs en série dont les meurtres et l'atrocité terrifient le monde. Selon nos sources de Nightdale, un des membres a...

J'éteignis la télévision sur ses mots. De retour à la maison, j'avais espéré trouver le repos, en vain. Mon esprit tournait inlassablement et je n'avais pas besoin, en plus de ça, d'entendre des journaux de Dreamdale parler de sa ville jumelle en mal. Ils avaient raison, Nightdale était un paradis pour la criminalité et les forces de l'ordre passaient pour des incapables, mais les autres villes n'avaient pas affaire à Mask. Cette « agglomération » de tueur était préparée. Leurs crimes ne laissaient presque jamais d'indices et aucun témoin.

Sept ans que je faisais partis de l'unité spéciale qui gérait les cas de meurtres de Mask et en sept ans, je n'avais arrêté que trois de ces tueurs en séries sur une bonne vingtaine. Ça me donnait la nausée que le monde extérieur ne puisse pas comprendre. Si nous avions de petits criminels, nous aurions pu les attraper. Ils auraient fait des erreurs ! Mais pas les tueurs de Mask. Ces fous furieux ne laissaient qu'une petite carte de papier texturé après leurs passages et sur ce dernier, leur symbole. Parfois laissaient-ils des lettres, mais ça n'allait jamais plus loin !

Maintenant, j'en avais un de plus sur le dos. Ce « Purity » avait décidé de me prendre pour cible. Il allait s'amuser avec moi et j'allais finir le cœur arraché et bourré de pétales de roses. On allait me retrouver, la poitrine refermée et une rose y étant plantée, au sens propre du terme. En parcourant les rues, je m'étais inévitablement demandé si j'avais croisé sa route. Je ne m'étais pas senti plus en danger que d'habitude cela dit puisque le danger était littéralement à tous les coins de rue pour tous.

Et c'était sans parler de ce malade qui tuait les jeunes couples mariés. Les parents, que j'avais fini par interroger, n'avaient rien pu apporter de plus, sans surprise. Jace était revenu bredouille et cela faisait maintenant trois jours que je ramais, pour ne pas changer. J'avais pu rentrer chez moi au petit matin et après une bonne douche, j'avais végété dans le canapé, éreinté. J'avais dormi un peu, mais d'un sommeil léger, le corps tendu.

Je... La sonnerie de mon téléphone m'interrompit dans mes pensées épuisantes et je décrochai en voyant le nom de Jace.

— Je sens que t'as besoin de te vider la tête !

— Non. Non. La dernière fois qu'on est sorti...

— Verity, s'il te plait ! Je sais que j'arrive à pécho parce que t'es là. Allez ! Et puis ça te changera les idées !

Je soupirai et regardai l'heure sur l'horloge : dix-neuf heures trente.

— Ça fait combien de temps que tu t'es pas envoyé en l'air ? Ça va te détendre ! On va essayer de te trouver un bon mec, pas juste un connard, d'accord ?

Et bien, la proposition était tentante, mais je me demandais si ça en valait la peine. Ça finissait toujours tragiquement. Je me réveillais toujours seul au matin et je me sentais plus mal encore. Je n'avais pas envie que ça recommence, mais j'avais aussi envie de ressentir du plaisir. Cela faisait plus d'un mois que je n'avais pas pu ressentir une once de désir pour quelqu'un. Je m'étais à peine touché ! Je fis un petit bruit de gorge pour accepter et Jace cria, victorieux, avant de raccrocher et d'avertir qu'il serait là dans une trentaine de minutes.

J'allais me lever pour me préparer, mais je m'immobilisai brusquement. Merde. Des bruits de pas se firent entendre dans les escaliers et je soupirai lourdement en laissant ma tête tomber dans mes mains. Lorsqu'il fut derrière moi, je relevai la tête vers lui. Ses yeux bleus me fixaient gravement et je déglutis.