- 𝑇ℎ𝑒 𝑊𝑖𝑡𝑐ℎ𝑒𝑟 -

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Geralt a rapidement détourné le sujet en reparlant du léchi, se demandant réellement pourquoi et comment ce monstre traînait dans les coins. Monstre auquel il n'avait pas eu à faire depuis bien longtemps, et duquel il n'avait plus entendu parler depuis tout aussi longtemps. Et les voilà de nouveau au cœur de la forteresse, Ciri de nouveau auprès d'eux, la main du monstre posée sur une haute table peu large, face à Geralt qui se charge de la dissecter. Elle finit par rapidement les laisser, la bouche asséchée, à la recherche d'une pinte pour s'hydrater. Elle rejoint la grande pièce principale, pensant que c'est là qu'elle est le plus susceptible de trouver de la bière. Lambert et l'un de ses frères, dont elle n'a pas retenu le nom, sont encore là, assis à l'une des tables. L'homme aux cheveux roux se lève directement, les sourcils froncés.

«- Un problème ? Demande-t-il, presque prêt à bondir.

- Quoi ? Non, pourquoi ? S'étonne-t-elle.

- À ta tête on aurait dit qu'un malheur nous était tombé dessus, souffle-t-il en se réinstallant, tire une autre tronche.

- Un malheur va s'abattre si je ne trouve pas un pichet de bière, grogne-t-elle.

- Tu peux donc être rassurée, en voilà un tout frais, dit-il en désignant celui posé devant lui.

- Merci, dit-elle en récupérant la pinte qu'il lui tend, quoi ? Ajoute-t-elle face au regard insistant des deux frères.

- Rien, répond Lambert, enfin, si, Coën et moi étions justement en train de parler de toi, avoue-t-il.

- Ah oui ? Et vous disiez quoi ? Interroge-t-elle en s'asseyant sur la table, les pieds sur le banc.

- Qu'on s'attendait pas à te rencontrer. On a beaucoup entendu parler de toi, sans jamais t'avoir réellement vu, on pensait que tu n'étais qu'une légende que les habitants du Continent se racontaient pour se rassurer.

- Geralt m'a dit exactement la même chose la première fois que nous nous sommes rencontrés. Et je vais vous accorder la même réponse, je suis bien là, en chair et en os.

- Aurions-nous l'immense honneur d'avoir le droit d'entendre l'un de tes nombreux et valeureux récits ? Questionne Coën, visiblement réellement intrigué.

- Je ne suis pas du genre à parlementer.

- Ça, on avait cru deviner, ricane-t-il.

- Surtout pas en étant totalement sobre, et, comment dire, il m'en faut une paire avant de voir flou, sourit-elle.

- Elle sait quand-même sourire, note Lambert.

- Fais attention, le prévient-elle, la première bonne impression que tu m'as faite commence réellement à disparaître de plus en plus.

- Je... »

Il est coupé au début de sa phrase par les lourdes portes d'entrées qui s'ouvrent, laissant entrer un brouah monstre. En tête de file de ce petit monde, Eskel, un bras autour des épaules d'une femme, criant à tue-tête que la fête peut enfin commencer. Elle fronce les sourcils, elle qui pensait que personne ne devait connaître l'exact emplacement de ces lieux, voilà qu'un grand nombre personnes, enfin, de femmes, puisqu'il n'y a que ça, s'empare de la grande pièce en un éclair, riant à gorge déployée. Un rythme jovial résonne dans la bâtisse alors que les filles se mettent directement à se trémousser les unes contre les autres, certaines sont d'ailleurs déjà à moitié nues, leur poitrine dépassant de leur corsé, alors qu'elle sent d'ici l'odeur alcoolisée qui a également envahi la pièce à leur arrivée. Les garçons se ruent quasiment sur elles, à la recherche du moindre et du plus infime contact physique, priant pour bien plus. Lambert et Coën échangent un long regard, avant de relever les yeux vers elle, lui demandant silencieusement si ils peuvent la laisser pour se joindre au bordel grandissant. Elle esquisse un sourire, malgré tout touchée qu'ils se préoccupent d'elle et leur désigne les femmes du menton. Ils se lèvent dans un bond, se bousculant maladroitement avant de chacun choisir une donzelle qui l'accueille à bras ouverts.