REMORDS !!!

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            pdv d'Adeline

      Nous sommes en route pour le manoir et j'ai la tête dans les nuages. Les garçons sont partis de leur côté car à ce qu'il paraît ils avaient prévu de passer la journée ensemble avant que je m'interpose et ne chamboule leur programme. Je me demande ce qu'ils font, on s'est quitté assez vite après avoir terminé nos commandes , même si j'ai eu un peu de mal à finir la mienne à cause d'un petit noeud qui s'était formé dans mon estomac dès l'instant où elle a posé sa question, celle là même qui a jeté un vent sur la table, particulièrement à Steve et moi. Dylan, lui, semblait vouloir entendre la réponse à cette fameuse question , réponse qui évidemment n'est jamais arrivée . "Lequel des deux préfères-tu ?"... "Lequel des deux préfères-tu ?"... " Lequel...?" Lequel ? C'est une question à laquelle j'ai pourtant la réponse, mais... Je n'arrive pas à la donner. "Pourquoi !?" Je sais, c'est parce que j'ai peur, "mais de quoi ?" Peut-être d'avoir le cœur brisé, d'être blessée, une nouvelle fois non pas que j'ai déjà été blessée sentimentalement, mais j'ai bien peur qu'une blessure de plus pourrait me briser et ce pour un long moment. Eh oui ! Je suis une grande sentimentale et très fragile avec ça. Maintenant, me voici dans une impasse, je dois savoir ce que je ressens et décider de ce que je ferai de cette information. En parler ou la garder pour moi ? Et si c'était pas réciproque ? S'il se moque de moi ? Mais avant ça, aurais je seulement le courage de lui dire ? Et s'il me repousse, comment réagirais je ? Et s'il ressent la même chose ? Je suis pas prête à m'engager . Ma tête a d'un coup commencé à tourner, les pensées affluaient dans mon esprit, je perdais peu à peu pieds, mais ne voulant pas inquiéter les autres j'ai fait mine de pas comprendre la question. Bien évidemment aucun d'eux n'a gobé mon histoire, mais personne n'a voulu me brusquer, ils n'ont donc pas insisté.  Bizarrement, j'ai senti Steve se tendre ; je pense même que c'est la raison pour laquelle Dylan et lui ont décidé de s'en aller de leur côté. Résultat, je me retrouve dans un taxi, sur le chemin du retour au manoir avec un mal de crâne terrible, un esprit saturé d'informations, la tête dans les nuages, le moral à zéro et  Maé qui ne dit mot à quelques centimètres de moi . "Qu'aurait il voulu que je fasse ?" Telle est la question qui trotte dans ma tête depuis notre séparation. Je finis par sortir de mon état de léthargie lorsque Maeva me touche le bras. Voyant ma surprise, elle brise le silence sur une légère note de moquerie :

      - Eh ben, y a pas à dire il te fait totalement tourner la tête ce garçon!

     - N'importe quoi, je m'intéresse même pas à Steve.

     - *sur un ton moqueur* Tiens donc, je n'avais pas dit son nom, il y avait deux garçons je te signale.

     - C'est évident que c'est de lui que tu parles, tu m'ennuie avec lui depuis l'instant où t'a entendu parler de lui.

     - c'est pas faux mais tu sais autant que moi ce que tu ressens pour lui .

     - Arrêtes avec ça s'il te plaît, laisse moi tranquille ! Je luttais de toutes mes forces pour ne pas pleurer, je suis amoureuse de Steve et je suis totalement désemparée, je sais pas quoi faire , la détresse doit se lire sur mon visage à des km à la ronde. C'est sensé procurer de la joie d'être amoureuse, mais c'est le contraire pour moi, je suis terrifiée, à l'idée que se ne soit pas partagé, à l'idée que se soit partagé, d'avoir le cœur brisé, absolument tout ce que cette situation implique me terrifie. Voyant l'état dans lequel cette situation me met, Maeva a anticipé la tournure qu'elle prendrait et m'a simplement dit de ne pas m'inquiéter, qu'elle serait là pour moi en cas de besoin et que je ne devais surtout pas hésiter à faire appel à elle et qu'importe le moment, elle répondra toujours présente. Puis, elle a clos le débat "Steve" et nous nous sommes fait un énième câlin . Elle est quand même adorable ma grande sœur 😊.
     Mais... Il y a comme un problème lorsque je suis avec elle ; sa gentillesse, sa sollicitude, sa douceur, sa fraîcheur, sa joie de vivre, bref son tout me fait me sentir en sécurité, me met totalement en confiance mais malgré tout cela je ne me sens pas particulièrement proche d'elle ; je sens que je tiens beaucoup à elle mais pas qu'elle et moi soyions si proches que cela l'une de l'autre. J'ai fini par m'endormir dans le véhicule qui au passage me rend malade. Nous avions décidé de détourner le chemin. J'ai demandé à Maé de m'emmener à la maison, celle qu'on a quitté avant l'accident, histoire de se remémorer des moments passés en ce lieu et qui sait, se changer les idées. Nous sommes arrivés à la demeure aux environs de 15h35min. À peine ai-je posé les pieds dans l'enceinte du domaine transformé en camp utilisé à des fins commerciales que j'ai obtenu la réponse à mon problème. Je ne me sentais pas particulièrement proche de Maeva simplement parce que nous ne l'étions pas. J'ai eu des flashsbacks de pleins de moments passés ensembles et à ma grande surprise, entre Maé et moi c'était loin d'être l'amour fou. Elle était très proche de Maryline, elle l'adorait, était aux petits soins avec elle mais restait indifférente face à moi. Je me suis souvenue de tous ces moments où j'ai voulu attiré son attention et avoir ne serait ce qu'un peu de son affection sans succès ; de toutes ces fois où j'ai pleuré parce que je n'arrivais pas à comprendre pourquoi ma sœur que j'aimais pourtant beaucoup ne m'aimait pas en retour, et qu'au contraire, elle semblait me détester . Le dernier souvenir qui m'est venu en mémoire m'a mis la puce à l'oreille ; lorsque Line est m... Nous a quitté, Maeva a considéré que c'était de ma faute si elle s'est retrouvée dans cet hôpital et sans trop de réflexion on conclut qu'elle avait raison. Bref, le fait est qu'étant en quelques sortes la meurtrière de sa chouchoute, elle m'en a voulu à mort au point de s'en prendre à moi. Bien évidemment, les autres n'étaient pas d'accord, Evans le premier, ce qui a jeté un froid entre les jumeaux. À cause de cette histoire, l'atmosphère était devenue quasi insupportable ce qui a eu pour effet de me rendre dépressive et renfermée. Après une énième dispute avec elle un jour, j'étais allée faire une commission en route ; je devais traverser la route mais j'étais perdue dans mes pensées. C'est alors que j'ai été tirée de mes pensées par un bruit de klaxon étrangement proche; je me suis retournée et ai vu un véhicule essayant de m'éviter sans succès, ensuite des cris, mais pas n'importe lesquels, c'étaient ceux de Maeva, elle criait mon prénom ; j'ai senti comme un choc, puis un bruit sourd et ensuite plus rien jusqu'au fameux jour de mon réveil dans la fameuse chambre. Tout était parfaitement clair maintenant, Maé ne s'accrochait pas à moi parce qu'elle m'aimait, mais parce qu'elle s'en voulait. Sous le choc, je me suis retournée face à elle, les larmes aux yeux, le souffle presque coupé avant de finalement lui déclarer entre plusieurs sanglots :
 
     - Non... Pas toi,... Je t'en supplie, pas toi... Tu... Tu n'as pas fait ça... Tu ne t'es pas... Est ce que tu es gentille avec moi parce que tu t'en veux de m'avoir maltraité ?... Tout cet amour à mon égard , est ce à cause du remord!?

AU SECOURS ADELINEWhere stories live. Discover now