Mya est une fille dans la fleur de l'âge, elle habite dans une somptueuse demeure dans la ville de Saint Denis sur l'île de la Réunion aux côtés d'Ignace, un homme riche et puissant exerçant la profession de notaire. Elle a tout pour être heureuse...
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Tandis que de son côté Tintin se dirigeait vers la maison des Payet, ces derniers justement étaient fin prêts pour partir et se rendre à cette réception. Sous leur grande véranda illuminée, le riche notable, tout en achevant les derniers préparatifs, faisait comme à l'accoutumée quelques petites recommandations à Mya. Cette dernière était d'ailleurs en train d'arranger son petit costume crème dont la veste était en queue de pie et ses boutons de manchette. Le notaire était vêtu de manière élégante lui aussi et étincelait dans un petit costume blanc crème comme un gentleman ; il portait d'ailleurs un petit chapeau assorti avec sa tenue et ses cheveux noirs étaient brillantinés d'huile de coco.
_ « Bien, bien, bien, fit-il joyeusement en faisant les cents pas sous la véranda, il ne nous reste plus qu'à attendre Tintin... »
Et, consultant sa petite montre en or il douta :
_ « ...Tiens c'est étrange, il devait être là depuis dix minutes, comment cela se fait-il qu'il ne soit pas encore arrivé ? d'habitude ce garçon est très ponctuel... »
Et, éteignant d'un geste vif la lumière sous la varangue, il commanda à Mya :
_ « Mya, va donc ouvrir notre portail pour accueillir notre jeune invité ! il ne devrait plus tarder ! moi en attendant, je vais faire quelques dernières vérifications sur ma Berline... »
Et, s'avançant vers sa voiture, il dit avec fierté :
_ « ... Je l'aie encore lustrée ce matin, elle est comme neuve ! je sens que je vais faire sensation auprès de mes amis ce soir avec ma belle voiture ! »
Et tandis qu'il se dirigeait presqu'en courant comme un enfant vers sa limousine, Mya, sans mot dire, recouvra légèrement ses épaules nues de son petit châle blanc doré et se dirigea hâtivement vers le grand barreau, de sorte que la voiture puisse sortir. Il faisait frais ce soir, le vent s'était renforcé et les températures avaient légèrement chuté ; en revanche, le ciel était étoilé et la lune resplendissait dans le firmament.
La jeune femme, tout en se dirigeant vers le lugubre portique, se hâta en marchant difficilement dans ses grands talons blancs et se couvrit davantage le buste avec sa grande étoffe satinée. Elle se dépêcha de déverrouiller la massive arcade et poussa énergiquement une des lourdes portes, quand soudain, faisant face à la rue, elle s'estomaqua de frayeur : elle tomba nez à nez avec un homme tout vêtu de noir et coiffé d'un chapeau qui venait en même temps vers elle.
A cette silhouette inconnue qu'elle vit surgir devant elle, elle se pétrifia de peur en écarquillant les yeux d'horreur et se recula en se cognant contre la grande porte. Aussitôt, elle entendit cette personne l'interpeller doucement en tenant sa main gantée de blanc vers elle :
« Mya ? c'est vous ? »
Très vite la jeune femme s'apaisa : Bien qu'elle ne vit pas encore son visage, elle reconnut aussitôt la voix de Tintin ! c'était lui ! ça y est ! il était arrivé ! sa voix incomparablement douce ne put la duper ; presqu'en même temps, elle aperçut l'ombre d'un petit chien blanc l'accompagner et aboyer joyeusement vers elle.
