Chapitre 13 : Un pacte forgé dans la fumée et l'amertume

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Le lendemain, lorsque Faye se réveilla, la ville était étonnamment silencieuse. Il était aux alentours de dix heures, et les rayons du soleil perçaient déjà à travers la fenêtre de sa chambre, éclairant doucement la pièce. Alors qu'elle observait l'heure affichée sur l'horloge accrochée au mur, elle se redressa brusquement, réalisant qu'elle s'était réveillée en retard. S'activant avec empressement, elle se prépara à la hâte.

Sa nuit avait été courte et agitée, hantée par les images de la veille. Des ombres sombres s'étaient installées sous ses yeux verts, témoignant de son manque de sommeil. Elle retira la chemise froissée de Charlie de son torse et se dépêcha de se changer. Elle enfila une robe aux teintes rougeâtres et des bottines noires avant de dévaler les escaliers à toute allure.

En arrivant dans la cuisine, elle trouva Gordon et Nettie affairés aux fourneaux. Sans perdre un instant, elle s'excusa précipitamment :

- Je vous prie de me pardonner, je ne me suis pas réveillée ! Je travaillerais plus tard aujourd'hui, c'est promis.

Ses paroles surprirent Gordon et Nettie, qui la regardèrent avec confusion. Gordon s'approcha d'elle et posa sa main sur la sienne :

- Détendez-vous Faye, nous ne voulions pas vous réveiller. Nous espérions que vous pourriez vous reposer, après la nuit dernière...

- Je... Je n'ai pas besoin de me reposer. Je veux oublier.

Faye contourna le cuisinier, le visage tiré, et s'approcha de la table où Nettie s'affairait à préparer la blanquette de veau pour le déjeuner. Machinalement, elle attrapa les carottes et commença à les couper en lamelles, cherchant un moyen de se changer les idées.

- Vous avez l'air épuisée, Faye, c'est de la folie ! S'exclama Gordon en posant ses mains sur ses hanches, adoptant une posture rappelant celle d'une mère réprimandant son enfant.

- Je n'ai pas besoin de vos remontrances, Gordon ! Rétorqua-t-elle vivement, agitant le couteau qu'elle tenait dans sa main avec une frénésie presque dangereuse, manquant de peu de blesser Nettie.

Finalement, réalisant l'imprudence de ses gestes, Faye reposa le couteau en déglutissant.

- Vous êtes têtue ! Je savais déjà que vous étiez obstinée, mais je ne pensais pas à ce point ! Vous dépassez toutes mes attentes ! S'exclama-t-il en plissant les yeux.

La jeune femme leva les yeux au ciel devant l'expression amusée de Nettie. Soupirant, Gordon se résigna à admettre qu'il ne pourrait pas la faire changer d'avis. Faye Chaney était un esprit libre, elle faisait ce qu'elle voulait. Elle prenait ses propres décisions, et même si elles étaient discutables, elle les assumait pleinement.

Le cuisinier grogna et retourna derrière les fourneaux, préoccupé par la santé de Faye qui semblait affaiblie depuis les événements de la veille.

- Gordon m'a dit que Lowell vous a accordé un essai avec les enfants. C'est une très bonne nouvelle ! Lança Nettie pour détendre l'atmosphère entre Faye et Gordon.

Les yeux de Faye s'illuminèrent soudainement et un sourire se dessina rapidement sur ses lèvres.

- Oh mais oui ! Avec tout ce qu'il s'est passé hier soir, je l'avais presque oublié ! S'exclama-t-elle en faisant voltiger les carottes autour de sa tête.

- Que vous a-t-il dit exactement ? Vous étiez terriblement excitée après votre discussion avec Lowell hier soir. Reprit Gordon, curieux d'en savoir davantage sur leur discussion.

- Il m'a dit qu'il avait vu la pétition. Elle avait plus de cent signatures aux dernières nouvelles. Il m'a proposé de faire un essai, de faire la classe pendant une journée avec les enfants de la ville et recueillir leurs impressions à la fin de la classe. Si les enfants en sont satisfaits, il est probable que le projet de construction d'une véritable école voie le jour ! Expliqua Faye avec enthousiasme.

Le blizzard a cédé sa place au printemps (TOME 1)Место, где живут истории. Откройте их для себя