Les Yeux de l'espoir | Tome I

Chapitre 9

Une petite musique pour vous mettre dans l'ambiance ;)
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Accrochée à flanc de falaise, la cité elfique imposait en grâce et en puissance.
Chaque pouce de ses maisons était de l'art, un chef-d'œuvre architectural.

Alyzéa souffla d'admiration, et effleura la main de son ami.
"Tu vois ça Bilbon ?" Elle murmura alors que le Hobbit avait des étoiles dans les yeux.

Fondcombe. La cité du seigneur Elrond. L'habitat d'êtres millénaires.

La jeune femme repensa à ce que lui avait dit Gandalf, quelques jours plus tôt:
"Fondcombe possède une immense bibliothèque qui serait susceptible de trouver des réponses à vos questions."

Elle espérait vivement qu'il ait raison.

Depuis vingt-huit années, elle vivait dans l'ignorance de ses origines.
Venait-elle du Nord ou du Sud ? Qui étaient ses ancêtres ? De quelle espèce étaient-ils ? Existait-il des personnes comme elle ? Et si oui, est-ce qu'ils se transformaient aussi en tigre, comme elle ?
Formaient-ils une espèce à part entière ou seulement une partie de la population, des être maudits ?
Ou bien elle était seule, la seule anomalie, une tache de couleur qui sortait trop du lot ?

La rousse expira de frustration puis soupira à nouveau car, décidément, elle brassait beaucoup trop d'air depuis le début de cette aventure !

La Compagnie s'engagea sur un pont sans barrière, la jeune femme tenta de suivre le rythme sans basculer et elle sentit une pression sur la manche.
"Je te tiens." Chuchota le Hobbit, un sourire rassurant sur son visage enfantin.

Elle étira ses lèvres framboise en retour et toucha le dessous de son nez du bout des doigts. Il ne saignait plus. Parfait, un problème de réglé.

Une fois le pont derrière eux, Alyzéa croisa son auriculaire à celui du Semi-Homme et releva le nez.

Les statues, blanches et glacés, faisaient plus du double de la taille d'Alyzéa -et le triple de Bilbon.
Elle aurait été capable de s'assoir et de contempler chaque pli, ombre et texture que créait le marbre.

Jamais elle n'aurait pu voir telle merveille si elle était restée terrée chez elle.
Avec son père qui ne voulait jamais la laisser sortir

Elle ferma les yeux alors que les souvenirs l'accablaient.
"Laisse moi vivre !
-C'est dangereux, le monde est trop dangereux pour toi !
-Tu insinues quoi ? Que je suis faible ?
-N-attends !
-Je te déteste !
-Alyzéa ! Reviens !"

Ses yeux commencèrent à piquer sous ses paupières.
"Vous avez du sang dans le cou." Lui fit remarquer une voix grave et profonde, au fort accent de Khuzdul.

La jeune rousse ouvrit ses yeux dans un sursaut, brusquement arrachée de ses pensées négatives.

Elle vit Thorin qui jetait des coups d'œil à sa gorge découverte (et manifestement ensanglantée).

Et à son grand étonnement, le Roi sortit un mouchoir propre avant de presque le lui jeter à la figure et de s'éloigner.
Éberluée, elle rattrapa tant bien que mal le tissu bleu roi et se l'appliqua sur le cou.

Bilbon l'interpella pour lui donner un peu d'eau et elle put nettoyer sommairement les zones touchées par le sang, son regard de chat toujours posé sur le Nain.

Ecu-de-Chêne était tendu comme un arc, observant dédaigneusement l'architecture elfique avec toute sa fierté naine, un air de défiance dans son regard glacial.