XVIV | 𝐌𝐞𝐠𝐚𝐧

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XVIV

𝙼𝚎𝚐𝚊𝚗

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Maman ?

Je me lève de table et m'avance vers elle, qui est en train de faire du ménage dans le cuisine. L'odeur du propre me parvient aux narines et je me sens flotter. Je me penche pour regarder ce que ma mère fait sur son téléphone quand elle finit par jeter un œil sur celui-ci qui vibrait dans sa poche. Elle se munie d'un torchon pour s'essuyer les mains avant de me bousculer après s'être rendue compte que j'étais toujours à côté d'elle.

— Fait attention, purée ! Dit-elle en m'écartant. Tu peux te prendre la porte du placard. Souffle t-elle ennuyé en refermant l'un des placards blanc au dessus du plan de travail, à droite du lavabo.

Le poulet rôti est en train de dorer dans le four, et depuis petite maman m'interdît de rentrer dans la cuisine par peur de me blesser en touchant au four, en me prenant une porte d'un de ses innombrables placards ou en glissant après son ménage.

— C'était pour savoir si tu pouv...

— Cora m'a appelé... dit-elle en balayant dans ses appels manqués.

Elle m'ignore tout en composant le numéro de Cora pour la rappeler aussi vite qu'elle m'a fais déguerpir, et je suis maintenant assise à table, à attendre qu'elle termine, comme si j'attendais qu'elle me serve le plat de sa sollicitude. Je me mord la lèvre inférieure, toute échange avec elle commence toujours comme ça.

Car elle déteste les questions, et j'ai besoin de réponses. Elle aime quand tout est clair et précis, tandis que tout est en désordre dans ma tête. Cela se reflète aussi dans ma chambre.

Ma mère et moi sommes loins d'être compatibles, car nous n'avons aucuns point communs. Même physiquement, je lui ressemble moins que Cora ne lui ressemble. Les cheveux légèrement éclairci virant aux roux lui venant jusqu'aux omoplates, ses pommettes étant légèrement creusées, un crayon à lèvre foncés venant parfaire ses lèvres déjà rosés, je pense que la seule chose que j'ai hérité d'elle est la couleur de ses iris, azure foncé.
Mon regard est le sien, mais ça s'arrête là.

Encore une fois, je lutte pour ne pas ressentir une certaine jalousie envers ma petite soeur, qui se voit accaparée toute l'attention par notre seule parent. Maman est bien proche d'elle que je ne le serais jamais, et ce car elles, sont compatibles.
Le même caractère, les mêmes traits, j'ai l'impression d'être une pure inconnue en les voyant ensemble. Alors j'attends, j'attends encore un peu qu'elle ne lui dise enfin bisous en guise d'au revoir et qu'elle raccroche.

Cora n'a pas besoin de prendre le bus pour aller au collège, maman l'emmène en voiture. Mon appartement étudiant se trouve à proximité du centre ville, à quelques minutes en voiture de chez maman. Pourtant, je suis obligée de prendre le bus ou de marcher pour aller au lycée. Cora vit
toujours chez maman, tandis que j'habite seule hésitante quant à ce que je pourrais manger quand je scrute chaque recoin de mon frigo.

— Qu'est-ce que tu disais ?

— Oh oui, euh... repris-je en me relevant de ma chaise, je voulais que tu me racontes ton parcours dans l'escrime. Même au collège tu ne m'avais jamais expliqué pourquoi tu as pratiqué ce sport, et pourquoi tu voulais absolument que j'exerce ce sport.

— Cora peut choisir celui qu'elle désire ! Mais moi... tu m'a mise la pression au sujet de ce fameux club d'escrime du lycée.

— L'école de danse de Cora se trouve à plusieurs minutes de son collège, tandis que toi, il y a un club d'escrime dans l'enceinte même de ton lycée.
Viens mettre la table maintenant. Dit-elle en montrant du menton la vaisselle dans les placards du haut.

LA LUNE DE MES RÊVES - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant