𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒. 𝘛𝘢𝘣𝘢𝘤 𝘍𝘳𝘰𝘪𝘥 𝘦𝘵 𝘗𝘦𝘵𝘳𝘪𝘤𝘩𝘰𝘳

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P o i n t  d e  V u e
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K e i r a  J o n e s






















L'humidité pénétrait ma peau avec une facilité déconcertante, atteignant presque mes os sans la moindre résistance. Le ciel, sans éclat, était condamné à garder cette teinte terne pendant au moins une semaine, paraît-il.

Enfin, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas rallumé la télévision. Défiler une chaîne, tomber sur quelques informations. Je me contentais simplement de ce qu'il se disait, ma source provenant de ces longues et interminables rues sombres.

Le tissu cotonneux de ma capuche ne m'accordera plus sa protection. En réalité, je n'en avais pas grand chose à faire, si la pluie m'atteignait. Elle avait déjà transpercé mes chaussures depuis quelques jours, m'obligeant à retrouver mon modeste chez-moi les chaussettes entièrement trempées.

Ma frange, envahissante, collait à mon front, semblant perdre toute forme. Elle ne ressemblait plus à grand chose. Enfin, je n'ai jamais, ressemblé à quelque chose.

Un mètre, et la pluie avait étrangement disparu derrière moi. Le son lointain de ses gouttes pianotant le sol de bitume me parvenait tout de même, mêlée à présent à une lointaine musique, provenant sûrement d'un post radio disposé près d'une fenêtre ouverte.






𝗙𝗼𝗿 𝘁𝗵𝗲 𝗙𝗶𝗿𝘀𝘁 𝗧𝗶𝗺𝗲 - 𝗠𝗮𝗰 𝗗𝗲𝗠𝗮𝗿𝗰𝗼







Mes pas s'approchent. La matinée était fraîche, presque glaciale. Mais cette motivation en moi me poussait à affronter ce vent d'automne, malgré ma force peu présente. Plus qu'un remède. C'était peut-être ce qui avait remplacé ma raison de vivre.

« Toujours à l'heure. »


Je me retourne aussitôt, pivotant sur mes talons usés. Son nom m'était inconnu, tout comme le mien l'était pour lui. Personne ne connaissait le mien. À part ce qu'il avait à me proposer, rien d'autre ne m'intéressait particulièrement, chez lui.

Un éternuement m'échappe, signe que le froid avait déjà entamé sa bataille contre mon système immunitaire, qui semblait sur le point de s'avouer vaincu si je m'attardais ici.

Mes pas reprennent leur avancée, presque machinalement, à cette voix basse qui m'avait fait patienter depuis plusieurs minutes.  À quelques centimètres de lui, ma main plonge dans l'une de mes poches, où reposait un billet froissé que j'avais négligemment glissé une heure auparavant.

« Le prix va bientôt monter, » annonça-t-il.



Mes yeux rencontrent les siens, profonds et dépourvus de toute émotion. À l'énoncé de sa phrase, ma main se figea immédiatement, tandis que mes sourcils se fronçaient avec insistance.




« Mais t'es plutôt fidèle alors... J'vais te garder vingt, comme d'hab. »


S'appuyant contre le mur, ce dernier fit résonner le briquet qu'il faisait danser sous la cigarette coincée entre ses dents. Sa seconde main sert de bouclier face au vent, finalement se joignant à la mienne qui enserrait le billet.


Ça fera des histoires, » articulai-je lorsque ma main rencontra la sienne.

Évitant une réponse, ce dernier se contente de récupérer l'argent, déposant le billet à l'intérieur de sa veste contre quoi il en ressort le pochon que j'attendais. Des frissons parcourent mon échine à l'instant où mes iris s'étaient posés dessus, avant qu'ils ne dévient à la fumée soudaine émanant de ses lèvres.

LOWE t1Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang