XXII | 𝐅𝐥𝐲𝐧𝐧

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XXII

𝙵𝚕𝚢𝚗𝚗

Plus grand.

Elle était mon premier coup de foudre amical, et amoureux. Raiponce a su conquérir mon cœur, non sans un poêle comme protection, comme menace. Car oui, sans le savoir, elle menaçait mon cœur de s'arrêter à tout moment.

Le jour de Noël, j'ai attendu sur le banc donnant sur la cour de récréation, notre banc. Je ne voulais pas que tout le monde me regarde lui donner mon cadeau, mais ils pouvaient facilement confondre ma feuille de dessin à une feuille de cours. Car malgré les circonstances d'aujourd'hui et les décorations un peu partout dans le collège, les cours continuent. L'ambiance est juste un peu plus... convivial que d'habitude.

Alors j'ai bien voulu faire des efforts, aujourd'hui.

Je regardais les garçons au loin, jouant au ballon dans le terrain de basket, être chouchoutés par les filles alentours, leurs offrir des cookies. Surtout ce Alessandro, qui se goinfrait au loin, les filles hilares. Moi, Megan-Violette allait aussi se pointer avec des cookies, et le fait qu'ils viendront d'elle uniquement me rendais impatient de les déguster.

Mais je déglutis quand je me rend compte de ce que je m'apprête à faire.

J'étais malgré tout impassible à la situation qui s'offrait à moi, il le fallait. Une brune, une boîte de cookie dans ses mains, mon portrait dans les miennes. Comment ? Et pourtant, j'ai su tenir tête à mes sentiments. Car si je lui montrais que j'étais enthousiaste, elle allait faire ça tous les jours. Et je crois que je ne pourrais plus me passer d'elle. 

Elle tentait de jeter un œil à mon dessin en se penchant légèrement quand j'avais le dos tourné, en train de refermer mon sac, mais je rapprochais plus près la feuille de moi.

On ne s'était pas encore adressé la parole qu'elle était déjà curieuse. Moi aussi, je suis impatient de me gaver de ses cookies, mais je ne me penche pas vers le boite qu'elle avait dans les mains.

Car même si elle se débattrait, je le lui aurais pris en un clin d'œil.

Celle-ci ne devait sûrement pas s'attendre à une feuille dans mes mains. Elle pense que c'est une lettre ? Est-ce que j'aurais dû lui déclarer ma flamme ce jour-là, pour ne pas qu'elle finisse entre les mains de cet abruti ? Le seul abruti
avec qui elle aurait dû sortir, c'était moi.

Je le lui ai tendu, en même temps qu'elle m'ai adressé la parole pour la première fois depuis son
arrivé, depuis qu'elle avait rangé son vélo. Assise, son sac sur le dos, les yeux rivés vers moi, elle débute :

Salut, toi.

— Joyeux Noël.

Elle m'avait dévisagé, un sourire narquois se forma sur ses lèvres avant qu'elle ne reprennne :

— Tu veux dire, joyeuse fête des pères absents. Ricane t-elle d'un rire caustique.

Je constate qu'elle a du mal à ouvrir la boîte hermétique.

— Désolé, j'ai peut-être un peu trop forcé sur la fermeture. Je voulais être sûre qu'ils n'allaient pas absorber l'humidité. Tu... tu peux l'ouvrir ?

Je l'a prend et l'ouvre en deux secondes top chrono, sentant son regard sur moi tout le long. Je la regarde en retour. J'avais dû mal à me dire gamin qu'aucun garçon ne lui ai déclaré sa flamme jusque là. Ou peut-être qu'elle ne m'en parle pas, ce serait gênant.

LA LUNE DE MES RÊVES - TOME 1Onde histórias criam vida. Descubra agora