Chapitre 5

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L'infirmière entre dans ma chambre et me donne mon médicament, comme le docteur Brandt l'avait annoncé plus tôt. Comme elle m'avait conseillé, je sombre dans le sommeil. Quelque part, je me dis que quand je me réveillerai, je ne serais plus dans cette chambre d'hôpital, que cet accident ne soit que le fruit de mon imagination. Mais cette illusion s'estompe, une fois éveillé.

A peine j'ouvre les yeux, qu'une autre femme vêtue de blanc se trouve devant moi. Une étiquette collée sur sa poche de devant laisse découvrir son nom et sa fonction.

- Je suis Farah, l'auxiliaire de puériculture qui va s'occuper de toi, se présente-t-elle avec un grand sourire qui se montre rassurant et amical. Je vais t'emmener pour faire ton IRM.

Elle enlève les freins de mon lit et le pousse à l'extérieur. Ma mère reste derrière nous, tout en continuant de nous suivre, sans relâche.

Nous parcourons plusieurs couloirs d'une blancheur aveuglante de cet hôpital sans fin. En chemin, je croise plusieurs personnes qui vadrouillent dans tous les sens. Les odeurs de transpirations me montent aux narines, comme si je ne les avais pas senties depuis une éternité. Nous descendons ensuite au premier étage pour enfin tomber sur la porte où est écrit « centre d'Imagerie médicale ». Le docteur Brandt nous attend avec deux de ses compères.

Vu que je n'arrive plus à bouger par moi-même, les quatre personnels soignants font à eux seuls mon transfère pour que je rentre dans ce fameux tunnel de quinze mètres de long. On m'explique ensuite toutes les règles, une fois installé. Je dois absolument rester immobile, ce n'est pas comme si j'avais le choix, j'ai envie de dire.

Puis, on actionne la machine, ce qui fait glisser la table dans le tunnel, m'enfermant à l'intérieur. Cette sensation d'être cloîtré me stresse beaucoup, mais bon, ce n'est qu'une étape à franchir. Après, toute cette mascarade sera terminée et je pourrai me reposer de nouveau. Je ferme les yeux et essaye de respirer calmement dans ce lieu sombre. J'exécute mes exercices de relaxation que je fais souvent avant chaque compétition.

Cet examen de malheur d'une longueur atroce dure bien quinze minutes. Je n'ai qu'une envie, rentrer chez moi, même si je sais que ce ne sera pas possible pour le moment. Tant qu'on ne sait pas ce que j'ai, cela reste tôt. Je n'ai donc pas le choix de rester dans cet hôpital, en espérant que tout redevienne comme avant.

Une fois terminé, on me ramène dans ma chambre. Cette fois, mon père nous attends à l'intérieur, assis sur un fauteuil recouvert d'une housse blanche, en train de lire le journal quotidien. D'un bond, il se lève au moment où il remarque notre présence. L'auxiliaire de puériculture le salue et repositionne mon lit à la bonne place. Enfin, elle nous laisse en famille, une fois que tout est prêt.

Mon père pose son morceau de papier sans importance sur la table de chevet, et se poste à mes côtés.

- Comment te sens-tu fils ? demande-t-il.

- Un peu mieux, enfin je crois.

- De quoi te souviens-tu ?

- Je me rappelle que j'étais sur la route le jour de mon accident. Comme toujours, je roulais à une allure normale et je faisais attention. Et c'est là que j'ai vu cette voiture qui m'a coupé la route. Je me suis senti partir, puis après, plus rien, le trou noir total. Je ne sais même pas depuis combien de temps je suis ici.

- Tu étais dans le coma depuis trois jours, intervient ma mère, l'air attristée. Tu étais inconscient quand les pompiers t'ont trouvé. Ceux qui ont commis l'accident les ont appelés à temps, heureusement d'ailleurs. En t'emmenant à l'hôpital, ils ont remarqué qu'un caillot de sang se formait au niveau de la tête. Ils t'ont vite opéré, à peine arrivé, afin qu'il se résorbe. A cet instant, nous craignions que tu ne te réveilles jamais.

Danser pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant