PROLOGUE

154 17 28
                                    

BONNE LECTURE 🐝







MAËNA



4 ans avant le début de l'histoire.

Je me déteste.

— Un autre verre s'il vous plaît, fis-je à l'attention du barman.

Le comptoir du bar semblait être mon seul refuge, du moins temporaire, contre les tourments intérieurs qui m'oppressaient. Malheureusement, Trois verres de Virgin mojito n'avaient pas suffi à apaiser le stress qui me rongeait, au contraire, ils participaient à l'augmenter.

L'alcool aurait sûrement pu régler ce problème, mais je n'avais pas le droit d'en boire étant mineure. C'est bien la seule loi que je respectais d'ailleurs, je suis ce qu'on appelle une parfaite hypocrite.

— Je vous déconseille de prendre un autre verre, cela pourrait être dangereux pour votre santé, prévint une voix à côté de moi.

J'étudiais brièvement l'homme qui venait de prendre place à ma gauche. Les gros cernes qui prenaient place sous ses yeux, m'indiquaient qu'il n'avait sûrement pas dormi depuis plusieurs jours. Pour toute réponse, je me contentai de hocher mollement la tête, sans vraiment prêter attention à son avertissement non sollicité. Je n'avais tout simplement pas la foi de le rembarrer, j'étais trop occupé à m'apitoyer sur mon propre sort pour cela.

— Qu'est-ce qui vous chagrine ? reprit-il

Je le dévisageais à nouveau, déconcertée par sa question. Cet homme était peu apprêter et sa barbe de trois jours lui donnait une apparence assez négligée. Ce n'est pas le genre de personne à qui on a envie de se confier. Cependant, son regard insistant m'invitait à lui en dire plus, comme s'il n'attendait qu'une chose, que je me dévoile pleinement à lui.

En temps normal j'aurais ignoré sa question, mais la petite voix dans ma tête m'incitait à m'ouvrir à lui, me murmurant que ça ne pouvait que me délivrer de mes tourments.

— Je m'apprête à commettre un acte ignoble, avouai-je à voix basse.

D'où me venait cette soudaine faiblesse ? Qu'est-ce qui m'arrive ?
Je m'attendais à un regard de mépris, mais il fit tout autre. L'homme s'était figé, et regardait le vide avec effroi. Je n'aurais rien dû dire, c'était irréfléchis de ma part. Il resta stoïque un moment avant de reprendre une expression neutre.

— Vous ne pourrez pas faire pire que moi, murmura-t-il.

Je le fixais, confuse. Avec une seule phrase, il avait réussi à piquer ma curiosité. Alors que je m'apprêtais à porter le verre à mes lèvres, une faible voix retentit dans la pièce. Cette fois-ci, je me tournai complètement vers le grand brun, il avait de beaux yeux bleus mais son corps anormalement maigre gâchait tout son charme.

— La semaine dernière j'ai...
Ses paroles restèrent en suspens dans l'air, il semblait chercher ses mots. Ses doigts devenaient rouge à force de les triturer nerveusement. Qu'avait-il bien pu faire, pour arborer une telle expression de culpabilité ?

— La semaine dernière j-j'ai...

— Vous n'êtes pas obligés de me dire ce...

FORGED BY HATRED : hate me tenderlyWhere stories live. Discover now