TENSION

Chapitre 48

Nos pas se rapprochent de plus en plus de là où est enfermée Carmen. Mon cœur bat la chamade mais pas de peur. Au contraire, je suis en colère, furieuse. Je ne veux plus ressentir de la tristesse parce que je ne pourrais pas le supporter. Je dois seulement me concentrer sur la personne qui va se retrouver dans la même position de faiblesse comme je l'étais.

Comme Andrès l'a été.

Je veux le venger mais aussi me venger moi.

Mason n'arrête pas de me fixer. De définir par des mots ce que je démontre par les expressions de mon visage. J'essaye de ne rien démontrer. Mais je ne sais pas si je pourrais tenir comme cela quand je verrais la personne qui m'a blessé que ce soit psychologiquement et mentalement.

Mason m'emmène progressivement vers une porte au fond d'un long couloir. Quand on arrive devant cette dernière, Mason s'arrête et je fais de même. Nous ne parlons pas pendant de longues secondes puis nous entendons une voix familière.

- Dis-moi où il est Carmen. Dit Dante avec une voix si froide qu'il pourrait me flanquer la chair de poule.

Mason lève le visage vers moi puis prend la parole :

- Tu es sûre de vouloir rentrer ?

- J'en suis sûr, dis-je sans réfléchir.

Je le vois prendre une grande inspiration puis il tape trois fois sur la porte pour enfin l'ouvrir. Il me laisse passer en première et j'entre dans une grande salle, très sombre éclairée seulement par une petite lumière qui vise le visage de Carmen. Dante se tourne vers nous, et fronce les sourcils :

- Lauren ? Tu ne devrais pas être ici. Retourne te reposer, tu en as besoin. Dit-il avec une voix légèrement inquiète.

- Oui retourne te coucher petite Lauren.. Dit soudainement Carmen d'une voix étouffée.

Dante se tourne vers elle et lui prend les cheveux pour attirer sa tête vers l'arrière. Son visage se tord de douleur et elle fusille du regard Dante.

- Je vais bien. Je ne bougerais pas d'ici. Dis-je d'une voix claire et froide en regardant tous les détails du visage de Carmen.

Le visage de Dante se tourne vers Mason, mais celui-ci sait très bien que je ne changerais pas d'avis. Alors Dante se résigne à approuver et à continuer la séance. Mais Carmen résiste à tout ce dont Dante lui fait subir.. Elle est muette comme une tombe.

Quelques semaines avant, je n'aurais pas pu supporter de voir cela se passer devant moi, mais, maintenant je m'en contre fiche.

Je ne regarde pas comment Dante procède à cette "séance" de vérité.

La seule chose que je regarde ce sont les yeux de Carmen, qui malgré la souffrance qu'elle éprouve, reste froide. Comme si elle n'avait que faire de sa vie. Après de longues minutes comme cela, sans aucun résultat, une idée me vient en tête. Je me tourne alors vers Mason et m'avance difficilement vers lui avec ma béquille:

- J'ai une idée.. Dis-je en chuchotant à son oreille.

Son regard se pose vers moi et fronce les sourcils. Je passe ma main dans la sienne puis,je l'emmène à l'extérieur. Une fois dehors, je lève mon regard vers lui, le sien est rempli d'incompréhension.

- Tu vas bien ?

- Je vais très bien, je.. J'ai une idée pour la faire parler.