Brother's of Apocalypse - Tome 2

Chapitre 3

Entendre qu'elle est complexée et n'apprécie pas son corps me rend dingue, elle est parfaite, bordel. Comment peut-elle croire le contraire ? Comment peut-elle douter à ce point ? Pourquoi laisse-t-elle les paroles de ces jalouses l'atteindre ?

Face à moi, je vois pour la première fois une Hailey pas sûre d'elle, complexée et honteuse de son corps. L'approcher est un danger, mais je dois lui faire comprendre qu'elle n'est pas ce qu'elle dit, qu'elle est belle et pas que physiquement. Je sais que mes paroles ne font pas le poids face à ses complexes, qu'elle ne croit qu'à demi-mot ce que je dis et putain, qu'est-ce que j'ai envie de lui prouver que son corps est putain d'attirant. Tout proche d'elle, je sens la chaleur de son corps cogner contre le mien et j'ai envie de la sentir un peu plus, de l'approcher encore de moi, que son corps se moule au mien, que mes lèvres goûtent les siennes, mais je ne peux pas, je ne dois pas, ce n'est pas bien.

Je recule avec difficulté, m'éloigne de ce corps qui me fait bander et file dans la salle de bain. Il faut que je fasse redescendre la pression, que je redescende sinon je risque de faire une grosse bêtise, comme le fait de lui avoir balancé que si elle était plus âgée elle serait le genre de fille que je tenterais de revendiquer, car ce n'est pas vrai, j'ai envie de le faire là tout de suite, mais ma morale me rappelle à l'ordre, je ne peux pas, elle m'est interdite et pas qu'à cause de son âge. Elle pourrait être plus âgée qu'Aiden n'accepterait pas que je me tape sa sœur, peu importe mes sentiments à son égard. Parce que vu mes réactions, mon désir, la douleur de ses doutes qui me tue le cœur, je ne peux plus nier, cette fille je l'ai dans la peau et de la pire des manières compte tenu de nos liens entre sa famille et la mienne.

Une douche froide plus tard, je rejoins la chambre et me glisse dans le lit. Je joue avec le feu, l'avoir si près de moi est une connerie, mais une connerie que j'ai envie de commettre en sachant que c'est la première et dernière fois que j'aurais cette chance. Demain, tout redeviendra comme avant alors je m'autorise ces quelques heures pour profiter de sa présence auprès de moi.

Durant plus d'une heure, je l'observe malgré la pénombre, je mémorise ses traits alors qu'elle est paisible, loin de la fille peu confiante que j'ai vu ce soir. Je me demande ce qu'aurait été ma vie, ma vision d'elle si elle n'avait pas grandi à mes côtés, si elle m'avait tapé dans l'œil alors que je ne la connaissais pas, si j'avais pris le risque malgré notre écart d'âge. Ces questions tournent en boucle et les réponses ne viennent pas.

Je finis par lâcher l'affaire, incapable de trouver mes réponses.

— Le problème H c'est que je ne te vois plus comme ma sœur.

Je replace l'une de ses mèches de cheveux puis je me tourne dos à elle et m'endors en espérant que mon corps n'ira pas vers elle inconsciemment, car cette fille est un putain d'aimant.

En me réveillant, l'odeur d'Hailey me met sur un petit nuage, son corps moulé contre le mien apaise la tension que j'ai depuis que mes sentiments ont changés et sentir sa peau sous mes doigts me donne envie de la caresser. Pause ! Mon cerveau se réveille instantanément à ces pensées et mon regard se pose sur la belle brune qui dort dans mes bras. Je descends les yeux le long de mon bras et constate où se trouve ma main. Putain de merde, je suis à deux doigts de franchir une barrière que je n'ai pas le droit de passer. Pourtant, je ne bouge pas ma main pour autant, me laissant bercer par sa respiration lente et son odeur. Je finis même par sombrer, car c'est la sonnerie de mon téléphone qui me réveille, réveillant au passage Hailey qui heureusement n'a pas remarqué mon geste pour bouger ma main de l'endroit où elle avait élu domicile.