Chapitre 2

2.7K 50 17
                                    

Ethan

Mon téléphone sonna alors que j'arrivais à mon entraînement de football. En voyant le numéro apparaître sur l'écran, je m'empressais de décrocher en me demandant ce qui avait pu se passer pour qu'elle m'appelle à cette heure-ci.

– Allo ?

– Monsieur Blake, c'est Joselyne.

– Que se passe-t-il ?

– Elle ne s'est pas sentie bien de la journée, s'est plein de maux de tête violents. Nous avons dû lui redonner ses médicaments.

Je soupirais de soulagement : s'il n'y avait que ça... Cependant, je n'aurais pas dû être si confiant, car en effet, m'appeler à cette heure de la journée pour m'annoncer une chose qui arrivait une fois par semaine, n'était pas dans les habitudes de l'infirmière :

– Elle a de nouveau demandé à parler à monsieur Louis et à voir votre frère, reprit sa voix.

Je déglutis un bon coup en essayant de ravaler la bile qui remontait le long de ma gorge. C'était reparti. Pourtant, normalement, elle ne demandait après eux qu'une à deux fois par mois. Je passais ma main dans mes cheveux :

– Que lui avez-vous dit ?

– Que monsieur Louis était en voyage d'affaires et qu'il ne revenait pas avant quelques jours et que votre frère se trouvait avec vous comme vous me l'aviez demandé. Elle voulait que vous passiez lui rendre visite tous les quatre. Je lui ai assuré que vous alliez venir dans pas longtemps. Seulement, en se réveillant de sa sieste elle m'a posé la question de l'heure à laquelle vous arriveriez.

Je poussais un soupir de découragement et m'accroupis non loin du gymnase. Je savais que personne ne passerait par ce chemin et je me félicitais de l'avoir choisi en voulant me rendre plus vite à mon entraînement. Je n'aurai vraiment pas aimé que quelqu'un me trouve dans cet état. Je passais ma main dans mes cheveux en grognant. Cela ne sentait pas bon, pas bon du tout.

– Je pense que vous devriez venir monsieur, ça lui fera du bien.

Ou pas... Mais ça, je n'oserais pas le dire à l'infirmière qui passait sa journée entière à s'occuper d'une des personnes que je chérissais le plus au monde. Comment lui dire que venir ne ferait qu'ajouter à son désarroi ? Et en passant : aggraver le mien ? Eh bien, je ne pouvais pas. Tout simplement. Je devais être là et me montrer fort pour elle et pour toutes les professionnelles qui l'accompagnait au quotidien :

– Je passerai vers 20 h, déclarai-je en essayant de ne pas laisser paraître ma frustration et mon désarroi.

Nous savions tous les deux que les heures de visites se terminaient bien une demi-heure plus tôt, mais je ne pouvais manquer un entraînement. C'était le seul moment où je ne pensais plus à ce qui m'entourait. Et j'en avais terriblement besoin. Je récupérais mon sac, lâchement abandonné sur le côté et me rendis vers les vestiaires, ma bonne humeur envolée.

---------------

Trois heures plus tard, je me trouvais devant la porte de sa chambre d'hôpital, Joselyne à mes côtés :

– Ne vous en faites pas, cela va bien se passer, je serais à côté de vous au cas où.

Entendre cela aurait dû me rassurer, mais cela ne fit qu'accentuer mon envie de pleurer. Je ne pouvais plus la voir sans que quelqu'un ne soit à mes côtés, au cas où...

Au cas où.

Je détestais cette expression et ce qu'elle signifiait. Je respirais un grand coup pour me donner un semblant de courage et rentrais dans sa chambre. La première chose qui me frappa en la regardant assise sur sa chaise, fut sa minceur. Elle tourna son regard vers moi et mon cœur se resserra dans ma poitrine. S'il vous plaît qu'elle ne le dise pas, s'il vous plaît...

UniversitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant