Wafa et les Zolins

Chapitre 1

"La noétique : philosophie correspondant à l'étude de la pensée, de l'esprit humain ainsi que de son intellect. Cette philosophie part du principe que la pensée est un acte. La pensée a un pouvoir. Celle-ci exerce une influence sur la matière qui nous entoure. Elle peut permettre d'accomplir de grandes avancées pour le monde."

Professeur et scientifique Igor Zérin

Alphaël

Pour mon histoire, reprenons tout du début... Le réveil sonne. Déjà hors du sommeil, depuis longtemps, je me lève avec entrain.

— Comment souhaitez-vous vous habiller en ce jour si spécial, Alphaë...

— Alph, simplement, ira très bien ! rappelais-je à Cyber, l'intelligence artificielle de maison.

— Veuillez répéter. Je n'ai pas bien compris. m'enjoignit sa voix féminine.

Je me décidais à abandonner de lui expliquer. C'est un robot programmé pour m'appeler Alphaël.

— Va me chercher mon chandail gris et mon jean.

Cyber, dont son expression était modélisée par une bouche et des yeux de style kawaii sur un écran noir, obéit à mes ordres.

Elle m'aidait à revêtir mes vêtements du jour après les avoir trouvés dans mon placard.

— C'est l'heure du petit-déjeuner ! décréta-t-elle. 

Elle déployait automatiquement la plateforme qui était rabattue sur son ventre. Je montais sur cette plaque. Celle-ci mesurait toutes mes constantes vitales, ma taille, mon poids, etc.

— Veuillez patienter ! Votre alimentation pour répondre à vos apports quotidiens va être générée.

Cyber me tendit ma nourriture en la récupérant de "ses entrailles". Je l'avalais en quatrième vitesse.

La dernière mission de Cyber consista à me brosser les dents. Puis, comme elle était programmée ainsi, elle coiffa mes longs cheveux. Elle fit soigneusement deux nattes en y ajoutant mes rubans porte-bonheur.

— Maman ! criais-je pour la trouver dans la propriété. 

— Mon chéri ! Alors t'es prêt ? Tiens, Cyber, prends nous en photo. Je veux un souvenir de cette rentrée avec mon fils.

Je fis une pause nonchalante en enroulant mes bras autour des épaules de ma mère. Cyber nous capturait de son œil caméra.

— Super ! Dis, maman ? Je peux prendre les commandes de la bulle pour me rendre à Ifetor... S'il te plaît ?

Elle me fit d'abord une tête défavorable. Je la regardais avec des yeux qui cherchaient à prouver toute la bonté de mon âme. Elle céda.

J'étais aux anges quand je montais dans la bulle, côté conducteur, sur le siège moquette.

Toutes choses sont composées de matière. Cette matière doit être capable d'identifier quelle personne a un pouvoir sur elle. Aujourd'hui, sur cette bulle, ce sera moi !

J'appliquais une main sur la paroi de notre moyen de locomotion. Il fallait que je me présente :

— Je m'appelle Alphaël Frane et je jure solennellement que mes intentions sont bonnes.

C'est comme ça ! On est maître de ce qui nous entoure, plus particulièrement des objets, mais pour ça il faut leur promettre notre bonté.

Je démarrais en ayant par la pensée ce désir de nous mener joliment à Ifetor. Tout se passa bien, hormis maman qui ne pouvait s'empêcher de commenter ma fluidité d'esprit. Elle reposait sur le siège passager, les bras de part et d'autre de son corps. Je la sentais tendue que son petit garçon fasse ses premiers kilomètres en tant que conducteur bulle. Mais elle était fière de moi aussi.