Chapitre 4

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J'émergeais d'un sommeil tourmenté par de durs cauchemars et de vives douleurs.

Mon premier rêve était celui où Alph brûle les pages de mon carnet. Ainsi l'objet se mettait à parler en traduisant en zolangue tous les secrets que j'avais écrit dessus, du premier chapitre jusqu'au dernier en date.

Le deuxième, Alph le broyait. En faisant ça, il se rendit compte trop tard que ça faisait littéralement exploser mon cœur dans ma poitrine. Je me souviens juste de la douleur qui sert les entrailles, puis plus rien. 

S'en était suivi, de celui-là particulièrement, un réveil des plus désagréables. J'étais en sueur. Je me retenais de hurler tant la sensation de mon cœur battant et implosant me paraissait toujours si réelle.

— Ah, t'es réveillée !

La brume narcotique ne s'était pas encore totalement dissipée de mon cerveau. Je subissais un sursaut lorsque que je vis Alph assit sur le bord de mon lit. Je ne m'attendais pas à le voir si près.

— Je sais pas si tu étais au courant, mais aujourd'hui le personnel des gîtes nous apporte les mofuss. C'est juste parce que ce matin on doit se réserver plus de temps pour se préparer. C'est un grand jour, étant donné que l'on doit être parés pour gravir la rivière ! Madame La Princesse aura le droit à un petit déjeuner au lit.

— Depuis combien de temps j'étais censé me réveillée ? me sentais-je obligée de lui demander quand je le constatais déjà douché et apprêté.

— Je t'ai laissé dormir une demi heure de plus. Je me suis dit que tu en avais besoin.

Je le regardais d'un œil méfiant et suspicieux. Il fit semblant de ne rien remarquer.

C'est là que je prêtais attention au plateau sur lequel reposait deux mofuss. Leur vue me soulevait déjà le cœur. Il le devina car il me dit :

— Je mangerais ta part.

Je sortis péniblement de mon lit pour prendre ma gourde. Elle contenait la compote censée me faire tenir les jours restants.

— Princesse ? Le voilà ton carnet. me dit-il en le posant sur le matelas vers lequel je revenais pour m'asseoir.

Sa gentillesse sortie de nulle part alors que je sais qu'il me déteste, commence à me taper sur le système. À quoi tu joues ? aimerais-je lui lancé. Mais je sais que répondre à une colère sourde par une colère enflammée ne sert à rien, qu'à attiser le feu chez chacun.

— Résultat ? J'ai toujours pas élucidé ton mystère ! Tu veux bien m'apprendre à comprendre ta langue ? À défaut de pouvoir la parler.

Je restais un moment silencieuse. J'avais peur d'un piège.

— Comment on dit boéï par exemple ?

— P - A - R - D - O - N !?

Je lui avais épeler le mot qu'il me demandait en Dialecte. Je le regrettais presque aussitôt. Mon cerveau traduisait automatiquement. Réflexe hérité du fait que je considère cette langue autant que ma langue maternelle. Mais quand-même, pourquoi je dévoilais cela à quelqu'un qui n'est pas digne de cela, de ma confiance ?

— C'est magnifique ! Comment ça se prononce ?

Je me murais dans le mutisme.

— Je t'en prie ! dis-moi. Je ne ferai rien de mal avec un mot. De quoi as-tu peur ?

De toi... un peu ? m'empêchais-je de lui dire.

— Pardon. articulais-je tandis qu'il répétait à ma suite.

Wafa et les ZolinsWhere stories live. Discover now