Chapitre V : Un semblant de confiance

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Solis attendait à une quarantaine de mètre des dernières bâtisses en compagnie de cinq autres soldats. Il vérifiait distraitement que toutes les provisions soient bien attachées aux deux chevaux noirs qui les accompagnaient. Son esprit se rejouait en boucle l'après-midi du jour passé. Après avoir appris au mess que la nouvelle protégée de son supérieur allait faire partie du groupe qu'il allait mener à la frontière, le militaire avait laissé sa colère parler à sa place, et, incapable de garder son sang-froid, il avait injurié Damian avec qui il était pourtant très proche allant même jusqu'à lever la main contre lui, ce que l'elfe ne se pardonnait pas. Les deux amis et collègues s'étaient alors séparés dans une ambiance pesante et ne s'étaient pas revu depuis, ce qui agaçait l'homme au plus haut point.

- Ha ! On va pouvoir partir mon Colonel, Avertit l'un des soldats ramenant Solis à la réalité.

Il tourna son regard vers la ville et constata à son tour que la jeune femme à l'encontre de laquelle il émettait tant de réserves et qui avait fait un beau remu-ménage depuis le début de semaine, marchait rapidement vers eux. Sa tenue de civile désespérait l'elfe qui ne comprenait pas comment une militaire, si tentais qu'elle en soit une, pouvait sortir sans son équipement. Heureusement, il fut agréablement surpris de voir le fourreau azuré d'une épée pendouiller à sa taille.

- Excusez-moi du retard, le Général m'a prévenu il y a seulement une heure, Avoua-t-elle en arrivant à portée de voix des soldats.

- Ça n'a aucune importance. Mettons-nous en route maintenant, Ordonna Solis sans perdre plus de temps.

Le groupe se mit immédiatement en mouvement prenant la direction du sud pour rejoindre la frontière pendant que Kay finissait de les rattraper.

La marche dura toute la journée sans que personne ne pipe mot. Et même au moment de faire une pause pour manger à l'ombre de grands arbres verdoyants le temps que les chevaux se reposent un peu, le silence était resté présent et pesant.

En fin de soirée, tandis que le soleil ardent pointait vers le crépuscule, le petit groupe atteignit finalement la frontière et sa rivière si emblématique bien qu'ils durent rester concentrés sur leur mission et non sur les eaux mythiques qu'ils pouvaient entendre ruisseler à quelques mètres d'eux.

- Vous trois et la nouvelle, vous restez ici avec les chevaux et vous montez le camp, Commença Solis avant de se tourner vers les soldats restants. Vous deux, vous venez avec moi, on va inspecter le périmètre.

Les ordres étant données, tous s'exécutèrent tandis qu'Anéli regardait le Colonel s'éloigner.

Même si elle avait prouvé sa valeur durant les sept derniers jours, le blond la considérait toujours comme une novice et une paria quand bien même il n'avait pas énoncé ce dernier terme à haute voix. Anéli avait instantanément comprit que sa présence dérangeait l'elfe qui épiait ses moindres faits et gestes depuis qu'ils avaient quitté Runac. Il semblait donc normal qu'il veuille la garder sous surveillance pendant que lui inspectait le périmètre.

La forêt verdoyante dans laquelle ils s'étaient enfoncés offrait un air pur et une lumière tamisée essayant de se frayer un chemin entre les feuilles des grands arbres. La rivière dont l'eau translucide à présent visible aux yeux de la jeune femme courait doucement entre les deux berges semblant se ficher d'être d'un côté ou de l'autre d'une frontière séparant deux ennemis jurés voulant se détruire.

- Madame, vous ne devriez pas trop vous éloigner tant que le Colonel et les autres n'ont pas fini les vérifications, Intima un elfe brun arborant un doux sourire.

Anéli obéit docilement après avoir jeté un dernier coup d'oeil à la rivière puis vint aider ce même elfe à allumer un feu.

*****

Une demi-heure plus tard, Solis revint de sa patrouille, il fut immédiatement surpris de découvrir que les trois soldats qu'il avait chargé de monter le camp avaient fini leur travail et s'étaient assis à même le sol près du cercle de pierre empêchant les étincelles rouge orangé dansantes devant leurs yeux de s'échapper. Un sourire sincère s'installa sur son visage jusqu'à ce que son regard cobalt se pose sur la jeune femme au milieu de ses hommes en train de rire. L'elfe s'approcha alors à pas de loup afin de percevoir la raison de ses éclats de rire tout en s'adossant à un arbre pour ne pas être vu par ceux qu'il espionnait à présent.

- Je vous jure ! Lança Dun en s'esclaffant tandis que le ballet incessant des flammes faisaient virer ses cheveux bruns dans un blond foncé. On a cru qu'il allait se noyer avec le poids de son armure !

- Vous auriez dû voir la tête du Général lorsque je suis sorti de l'eau ! Mémorable ! Continua un autre soldat que Solis ne sut reconnaitre ne le voyant qu'à moitié.

Tandis que les deux autres affirmèrent les dires de ce dernier Anéli semblait avoir remarqué la présence de l'officier même si elle faisait mine du contraire en rigolant toujours avec les trois autres pour ne pas trahir sa présence, ce que Solis devait bien saluer.

- Donc un conseil ; si on vous dit de sauter d'une berge à l'autre ne faites pas comme cet empoté. Conclut Dun ce qui provoqua de nouveaux éclats de rire.

- J'te remercie pas ! Plaisanta le soldat concerné.

Ayant un léger sourire en coin, Solis se décolla de l'arbre pour venir à la rencontre du groupe.

- Il faut bien prévenir les petits nouveaux, Affirma-t-il sur un air étrangement amusé.

A ses mots, tous se levèrent pour le saluer avec un grand respect, même Anéli, ce qui surprit légèrement l'officier.

- Nous sommes entre nous voyons, inutile de me saluer.

La légèreté de ses paroles ravit les militaires qui se rassirent tandis que Dun faisait une place à son supérieur pour qu'il puisse s'assoir convenablement autour du feu. La tension étant descendue et les deux autres soldats revenus, l'équipe partagea un repas certes peu copieux mais rythmé d'histoire et de récits de missions avant que la troupe aille se coucher laissant deux d'entre eux, dont Dun, veiller sur le camp.

*****

L'impression de flotter dans le vide força Anéli à ouvrir les yeux. Pourtant, elle ne distinguait rien autour d'elle, seulement quelques nuages mauves ou roses assez lointains et flous au milieu de cette étendue noir brumeuse dans laquelle elle décrivait.

Contrairement à ce que son instinct lui criait, Anéli se laissa porter sans vraiment chercher à bouger ou même réfléchir. Il faut dire qu'elle n'arriverait pas à ne serait-ce penser avec ce mal de tête qui lui donnait l'impression d'avoir un tambour dans le crâne. Un grognement plaintif s'échappa de ses lèvres entrouvertes sans qu'elle ne puisse le contrôler.

Plus le temps passait, plus la jeune femme sentait ses forces l'abandonner sans rien pouvoir faire afin d'y remédier. Puis soudain, la migraine se fit plus intense. Images, sensations et odeurs se mélangèrent alors en des flashs, de vagues d'émotions et des souvenirs la traversèrent tordant son corps de douleur dans un supplice muet car, malgré toute sa volonté, aucun cri ne réussit à sortir de sa gorge.

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*musique dramatique*

Hey !!! *sort de son sommeil*

Tout d'abord bonjour à tous, j'espère que vous allez bien et désolé de cette longue absence sur le livre j'ai eu pas mal de choses à faire ces derniers temps et je m'en excuse ^^"

Voilà donc le nouveau chapitre de PNV qui j'espère vous plaira. Surtout n'hésitez pas à donner votre avis parce que ça m'aide énormément ^^

Merci de la lecture et on se retrouve au prochain chapitre avec Damian ! <3

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⏰ Last updated: Aug 11, 2023 ⏰

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