JE NE PEUX PAS LUI DIRE

CHAPITRE 2 (pdv Louis)

Quand j'ouvre les yeux la lumière du jour me les brûle immédiatement. Ma tête tourne et mes oreilles bourdonnent. Je touche ma tête avec une main comme si ça allait enlever la douleur et je me frotte les yeux pour essayer de m'habituer à la lumière.

La première chose que je remarque c'est que la fenêtre dans ma chambre est beaucoup plus petite que celle qui est en face de moi. Puis je n'ai pas de rideaux rouges aussi. J'ouvre alors les yeux d'un coup et me redresse dans le lit pour regarder rapidement autour de moi. Je suis dans la même chambre que celle où j'avais rejoint Liam hier pour jouer à leur jeu de carte bizarre. Complètement perdu, j'essaie de me rappeler comment j'ai fini ici mais je n'ai presque aucun souvenir de la veille, ou alors seulement du début de la soirée, et essayer de réfléchir me donne encore plus mal au crâne.

C'est seulement lorsqu'il ronfle bruyamment que je me rends compte qu'il y a quelqu'un à côté de moi. Et rien qu'à voir ses cheveux, je sais qui c'est, je les vois tellement que je reconnaîtrait ce gars entre mille. C'est Willy. Tout son torse est hors de la couette et il ne porte pas de tee-shirt. Je sens bien que je n'en ait pas non plus. Alors je prends une grande respiration et soulève la couette pour vérifier. Et putain il est à poil ce connard ! 

J'essaie de me calmer mais le fait que je le sois aussi bloque dans ma tête. Willy. Moi. Nus. Dans un lit. Chez lui. Après une fête. C'est très vite facile de comprendre ce qui a pu se passer.

Mais le problème dans tout ça c'est que je n'aurai jamais rien fait avec lui. Certainement pas avec lui. Je n'ai même pas vraiment envie de savoir comment Willy à fait pour que je finisse dans son lit. C'était certainement la seule bonne idée qu'il a trouvé pour vraiment m'humilier. Comment est-ce qu'il s'y est pris ? Est-ce qu'il m'a drogué ? Cette possibilité reste un peu trop en suspens dans ma tête. Ça doit forcément être ça. Il m'a drogué à un moment où Liam n'était pas avec moi et puis il m'a amené ici, je vois pas d'autre explication.

Complètement hors de moi, j'attends que Willy se réveille. Je ne veux même pas me risquer à le toucher pour le réveiller comme si ça allait me donner une maladie. Je le regarde, complètement dégouté qu'il soit si musclé parce que un gars comme lui ne mérite sûrement pas d'avoir un beau corps. En plus il ronfle super fort c'est horrible. Ça me vrille le crâne, je lui en mettrais bien une pour qu'il arrête.

Au bout de ce qui me paraît une éternité, Willy se réveille en s'étirant et en grognant littéralement comme un enfant. Il se frotte les yeux en mettant ses mains en poings, puis il se relève dans le lit et me fait face d'un coup.

Immédiatement son visage se décompose. Il devient tout blanc et il a exactement le même réflexe que moi. Il regarde sous la couette et il ouvre tellement grand la bouche que j'ai l'impression que sa mâchoire va tomber.

C'est là que je réalise qu'en fait j'aurai pu me barrer pendant qu'il dormait, et que maintenant je vais être obligé d'avoir une confrontation avec lui alors qu'on est à poil sous la même couette et que sa tête doit lui faire aussi mal que la mienne. Mais en même temps j'ai bien fait de ne pas partir parce que je veux savoir comment j'ai fini là, comment ça a fini comme ça, et comme ça ne peut qu'être la faute de Willy, je compte bien sur le fait qu'il va tout me révéler ici et maintenant.

- Arrête de faire cet air choqué. Je lui dit directement avec un ton agressif.

- Excuse moi d'être surpris. Il me répond sur le même ton.

J'éclate de rire. Il croit peut-être qu'en faisant semblant de ne pas savoir ce qui s'est passé  je vais pas vouloir me venger de lui. C'est qu'un enfoiré.

- Surpris pour quoi ? Pas trop dur de jouer la comédie ? Je demande et il fronce les sourcils en faisant un geste d'incompréhension.  Oh ça va arrête c'est bon au bout d'un moment. Tu crois que je sais pas que t'as fait exprès ?