Je veux vivre TOME I : L'ange de la mort - Dark Romance

Premier réveil - Irina

A présent.

Ses pas qui résonnent sur le parquet du salon. Son ombre que je perçois dans la fente de ma porte. Cette poignée qui s'abaisse lentement, puis finalement qui ne s'ouvre pas.

Recroquevillée sur moi-même, dans ce lit au drap froid, je prie pour qu'il ne vienne pas.

Pas ce soir.

— Mon ange..., souffle sa voix enrouée par une toux.

Je me retourne immédiatement, mais ne rencontre que le mur gris. Je me lève silencieusement et m'éloigne le plus possible de ce qui me sépare de lui. Mon cœur bat si fort. Je tente de garder le contrôle sur ma respiration, néanmoins elle est si rapide que je me sens obligée d'ouvrir la bouche qui fait trop de bruit pour être discrète.

Ses pas reviennent plus vite. Je porte une main à mes lèvres pour camoufler mon cri d'effroi. Il semble courir dans le couloir et tout à coup, plus rien. Le silence.

Un silence pesant.

La lumière de celui-ci s'éteint, m'empêchant de percevoir son ombre.

— Mon ange, viens jouer avec papa, me souffle-t-il à nouveau, près de mon oreille.

Je pousse un léger cri de surprise, puis recule. Mon dos bute contre un meuble alors que je tente de le chasser de mes bras. Je ne vois plus rien, la pièce est plongée dans le noir le plus total.

J'ai peur.

Si peur.

S'il m'attrape, il me fera ces choses encore et encore. Je ne veux plus qu'il me touche, je souhaite que cela cesse.

Mes larmes dévalent mes joues, je ne peux contrôler les sanglots qui sortent de ma gorge.

Je tremble et j'ai froid.

Ne pouvant plus rester debout, je glisse sur ce sol gelé, replie mes genoux sur ma poitrine et essaie de me bercer.

— Je t'en prie papa, laisse-moi... Pitié...

Un clic retentit sur ma droite. Je lève le regard et aperçois la lumière de nouveau allumée, mais personne ne se tient derrière. Soudainement, une présence semble m'observer. Je tourne lentement la tête pour voir ce qui se trouve devant moi, accroupi, et percute ses yeux bleus terrifiants. Ses lèvres s'élargissent dans un rictus pervers. Il m'attrape tout à coup la cheville, puis me tire avec une brutalité sans nom. Je hurle à pleins poumons, tandis qu'il se place au-dessus de moi.

— Papa a très envie de te goûter.

/

Je suis sortie de cet affreux cauchemar. Les yeux grands ouverts, je découvre le haut d'un lit fait de bois. Mon cœur tambourine à une vitesse anormale. Mon corps transpire tellement qu'il inonde le tissu sur lequel je suis allongée. Je porte une main jusqu'à mon visage et essuie les larmes qui ont glissé sur le coin de mes paupières, quand je dormais. Je tente de regarder autour de moi, pour comprendre où je me trouve, mais rien ne semble familier.

Une table de chevet se situe sur ma gauche, une bouteille d'eau, ainsi que des médicaments sont disposés dessus. Sur ma droite, une fenêtre paraît visible derrière de grands rideaux d'un gris foncé. Je n'arrive pas à apercevoir quoi que ce soit d'autre. Les contours du lit sont décorés d'un voile blanc, me cachant de la vue d'autrui qui voudrait venir me considérer.

Une couette épaisse remonte jusqu'à ma poitrine. Je soulève lentement celle-ci et regarde les vêtements que je porte. Je ne me souviens plus de ce qu'il s'est passé hier, mais le pyjama qui recouvre ma peau nue n'est pas le mien. Son pantalon noir en satin et son tee-shirt large qui forme un ensemble avec le reste semblent valoir une fortune. Je n'ai pu voir cette tenue que dans les séries américaines. Si ce n'est pas à moi, qui a bien pu m'habiller et de ce fait, me découvrir vulnérable ?