Un opéra splendide 1/2 - Irina

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 Un opéra à Varsovie dont je suis l'une des invitées, c'est si surréaliste. Ma mère m'en avait déjà parlé et je ne m'en suis souvenue que cette semaine. Elle vantait la décoration incroyable des lieux et le talent spectaculaire de ces femmes à la voix portante. Les gens là-bas, sont habillés avec une classe indescriptible et je m'apprête à me vêtir de la même sorte. Je suis toujours aussi nerveuse d'y aller avec lui. Il m'emmène dans un endroit rempli de monde et surtout, de potentielles aides à mon être. Il semble me faire confiance et n'a aucunement peur que je détale à la première occasion. Toutes personnes logiques préparaient un plan de fuite, mais moi, je pense uniquement à si cela me plaira ou non. Mon cœur refuse de se calmer, des sueurs froides perlent le long de mon échine. C'est seulement une sortie balade, mais pourtant je me mets une pression de dingue.

— Tu es parfaite, me souffle Anastasia en me passant un dernier coup de pinceau sur le visage.

Déjà habillée, je me redresse puis avance pour regarder le résultat final de cette longue préparation. J'admire la robe que je porte, face au miroir qui borde le mur de la chambre d'Anastasia. Son décolleté épouse à merveille ma poitrine et les paillettes, accrochées au tissu, le rendant plus éclatant. La coupe ample de la tenue dévale le reste dans mon corps me laissant maître des mouvements de mes jambes. Son bleu ciel d'été fait contraster la nuance de mes yeux et se marie avec la noirceur de mes longs cheveux que je renonce à attacher. Le dos donne une vue entière de ma peau nue et les fines bretelles tiennent parfaitement en place sur le dessus de mes épaules. Avec le froid hivernal de l'extérieur, je frissonne déjà à l'idée de sortir comme ça.

Je rapproche ma tête et contemple les tons qui peignent mon visage de porcelaine. Ana a opté pour un marron sombre qui prodigue un regard intense et doux à la fois. Mes joues sont ornées d'une couche de blush et le rouge à lèvres est d'une couleur rose pâle qui s'apparente à la teinte de ma bouche. Un maquillage parfait sans être trop provocant. Je me sens si jolie ainsi, j'ai une confiance qui envahit mon être. C'est comme si leurs paroles étaient loin derrière moi.

Moche.

Horrible.

Laide.

Je refuse de croire encore à leurs critiques. La fille qui se reflète devant moi est si belle. Elle ferait décrocher la mâchoire de bon nombre d'individus. Aleksander est un homme si élégant, un véritable étalon et je sais qu'il pourrait avoir les plus magnifiques femmes à ses pieds. Alors si ses yeux brillent de mille et une étoiles, cela voudra dire que tous mes doutes et mes craintes sur le physique, que la vie m'a donné, ne seront que des foutaises. Pour la première fois de mon existence, je commence à réellement m'aimer comme je suis.

— Es-tu prête, moy prekrasnyy ? m'interroge-t-elle, en apparaissant à travers le miroir.

— Oui, sourie-je.

Je pivote sur moi-même, puis enfile ma paire de talons blanche ouverte. Je replace correctement ma robe et inspire un grand coup. Je me donne la force nécessaire pour surmonter mon angoisse. Je rejoins les escaliers, puis commence à descendre. Tout le monde est présent, même Maria est là, les lèvres étirées au maximum. La vipère est malheureusement au côté d'Adam. Ses yeux me lancent des couteaux aiguisés que j'esquive sans aucun souci. Alek est dans un costard complètement noir. Ses cheveux sont parfaitement coiffés en arrière et ses iris grisés, qu'il pose sur moi, me font frissonner. Il ne montre aucune expression, restant impassible sans me laisser le moindre doute sur ce qu'il pense de ma tenue. Arrivée à la dernière marche, Daniel s'approche de moi pour me passer un bracelet au poignet.

— Mon frère a fait la même chose avec Anastasia, aujourd'hui c'est moi qui te le mets.

Je fronce un instant les sourcils et me souviens des confidences de sa dulcinée.

Je veux vivre TOME I : L'ange de la mort - Dark RomanceWhere stories live. Discover now