Ma douce obsession - Aleksander

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Les heures défilent, tandis que je commence à manquer de sommeil. Ce manque de sommeil me fout de très mauvaise humeur et ma patience ne va plus tenir. Je suis peut-être tendre en style de torture parfois, mais si l'on me pousse à bout, je deviens Satan en personne. J'ai beau être à la tête de la mafia polonaise et un allié hors pair pour celle des Russes, je n'en reste pas moins un ancien mercenaire donc s'il pense avoir de ma pitié en fermant sa gueule, il se trompe. Je n'ai jamais épargné qui que ce soit jusqu'à présent et ce n'est pas près d'arriver. Nous avons été forgés, ainsi qu'entraînés pour être de véritables machines à tuer aujourd'hui. Toutes ses années de souffrances n'ont pas été inutiles. J'ai toujours maîtrisé l'art de faire bavarder ces petites merdes de traître et ceux qui sont incapables de parler, je les bute. Finalement, je les abats tous, mais ça, ils ne le savent pas forcément. Les personnes avant eux n'ont pas pu le prévenir de se méfier de moi. Je n'ai qu'une parole avec ma famille et non avec les autres.

Ce gringalet, assis sur la chaise depuis deux heures du matin, ne cesse de pisser le sang, en plus de l'urine déjà évacuée. Cinq dents de pétées, trois doigts arrachés et le voilà inconscient. Moi qui pensais passer une meilleure nuit, je me suis lourdement trompé. J'ai à peine pu voir ma belle moja słodka à cause de lui.

— Bon, ça suffit, annoncé-je en attrapant le seau d'eau froide, puis en lui balançant dessus.

Il se réveille dans une panique monumentale. Il essaie de retrouver sa respiration puis se met à trembler. La scène est si pathétique que je m'ennuie à mourir. Je chope une chaise et la place devant lui. Il a beau jouer les gros durs, la peur émane de son corps.

— Mówić* ! vociféré-je les poings serrés.

Il sursaute en m'entendant parler. Ses yeux se brouillent de larme, faisant rouler les miens dans leur orbite. Pour un soi-disant mercenaire, il n'a même pas les couilles de survivre à cet interrogatoire. Assez d'attendre après ce fils de pute, je bondis de ma chaise qui détale sur ma droite et attrape ses cheveux mi-longs bruns. Je sors mon canif que je place sous sa gorge. Il tente de déglutir, mais la boule qui se forme appuie sur la lame. Il grimace en sentant qu'une plaie se crée sur sa peau noire. Je répète ma demande, puis lui ordonne de parler. Malgré mon regard sombre, son état et ma menace silencieuse de mort, il reste muet comme une tombe.

— S'il ne discute pas, tue-le, me conseille Daniel, qui assiste à la scène.

Je réfléchis un instant à sa requête. Cet homme ne me servira à rien s'il ne bavarde pas. Je n'ai pas grand-chose pour le torturer non plus. Lui péter les jambes moi-même me salirait ma tenue. Si j'avais su que la situation tournerait ainsi, j'aurais ramené l'arsenal de ma salle. Je ne peux plus le rapatrier chez nous non plus, il hurlerait si fort qu'Irina éprouverait une terreur sans nom. Je ne suis pas certain qu'il résiste sur la route et je refuse qu'il dégueulasse mon coffre.

Même avec une humeur massacrante, je fais preuve de bonté en lui laissant une dernière chance de parler. Au lieu de s'en saisir, il secoue la tête puis me répond :

— On mnie zabije.* (*parle)

— Kto* ! hurlé-je à bout de patience. (*Qui)

Il milite de nouveau dans un sanglot, comme le faible qu'il est. Je ne découvrirai rien avec lui. Je me retire et fais quelques pas en reculant. Je sors ensuite mon arme, puis tire entre ses deux yeux marrons. Son visage part un instant en arrière avant de retomber en avant. Le silence s'installe à nouveau dans l'entrepôt. Je fais signe à deux de mes hommes sur place pour qu'ils s'occupent de nettoyer ce bazar. J'ignore qui l'a envoyé nous espionner, mais si je mets la main sur lui, il connaîtra une mort bien plus longue et douloureuse que son petit toutou.

Je veux vivre TOME I : L'ange de la mort - Dark RomanceWhere stories live. Discover now