Chapitre 2

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Dans la voiture direction de la Grande-Motte, en pleine faune Camarguaise, mes yeux regardent le paysage défilé rapidement alors que Rose conduit depuis presque deux heure. Nous sommes partit le lendemain de mon arrivé, décrétant qu'il était temps de se changer les idées. Ma mère a bien ri en disant que je n'aurais pas besoin de défaire mes bagages mais elle ne se souvenait pas de ma capacité à ne rien ranger correctement. J'ai donc dû défaire ma valise pour la refaire avec le nécessaire pour un mois et demi dans le sud. Elle ne s'est pas fichue de moi sur ce coup. C'est un très beau cadeau, l'avantage c'est que je n'ai de compte à rendre à personne grâce à mon métier d'auteur. En revanche, pour Rose, elle a dû sacrément négocier ses vacances, enfin, je lui fais confiance.

- Comment tu te sens depuis la rupture ?

- Franchement, je ne peux pas dire que je vais bien, ce serais faux mais... Je suis tellement déçu et en colère qu'au final je me dis que c'est pour le mieux. Dans le fond, ça n'allait plus depuis longtemps.

- Je comprends ce que tu veux dire. Tu l'aimes encore ?

- Bien-sûr que oui. Il a fait partit de sept ans de ma vie. Je nous voyais finir notre vie ensemble, je souffle tristement.

- Je sais...

- Mais ne t'inquiète pas, je ne compte pas me laisser abattre, Rose. Qui sait, ce camping nous réservera peut-être des surprises.

Elle me sourit sincèrement, avant de reporter son regard sur la route. Nous continuons de discuter, le reste du trajet se passant assez rapidement. Parti tôt dans la nuit, c'est en fin de matinée que nous arrivons au camping, après plusieurs pauses et une petite sieste avant que les premiers rayons du soleil ne frappent nos têtes. L'entrée du camping est bondée, nous attendons notre tour pour rentrer sur le parking, un mec en tenue bleu ciel et blanche place les voitures. En attendant notre tour, je redécouvre un peu les paysages qui peuplent ma mémoire. Même si la plupart sont un peu flou, dix ans se sont écoulés depuis notre séjour ici en deux milles neuf. A part la peinture qui me semble récente, le reste n'a pas vraiment changé. L'entrée est toujours peinte en grosse lettre à l'effigie des tenues officielles, entourée de plantes typiquement camarguaise. Les bâtiments que nous apercevons n'ont pas l'air d'avoir vraiment pris une ride.

Quelques minutes plus tard, la voiture est garée et nous partons à l'accueil avec nos deux valises pleines à craquer. Nous récupérons les clefs de notre mobil-home ainsi qu'un plan du camping afin de mieux se repérer. Rose ne s'est pas moqué de moi, nous ne sommes vraiment pas loin de la plage. Les allées sont encore plus jolies que dans ma mémoire, je foule le sol de terre battue, entouré par les tamaris, une espèce d'arbre emblématique de la région. Nous arrivons à notre emplacement, bien rouge avec la chaleur qui tape déjà bien fort, la maisonnette est très mignonne vue de l'extérieur, peinte d'un rouge/orangé rappelant les couchés de soleil qu'il est possible d'observer sur la plage.

- C'est vraiment joli, Rosie.

- Merci. Je ne suis pas faite pour la vie en tente, plaisante-t-elle en ouvrant la porte.

Je passe un pied à l'intérieur à la suite de mon amie, découvrant une mini maison de quarante mètres carrés avec un petit coin salon/cuisine, tout aménager, la décoration est très sobre, rendant l'endroit plus naturel. Un mini couloir avec les deux chambres et la salle de bain termine d'habiller l'endroit. C'est vraiment très sympa ce côté nature présent dans l'habitacle, cela change de la demeure très « robotisé » de mon ex. Il aimait que tout soit moderne et dernier cri. Après réflexion, j'avoue que ce n'était pas mon style et maintenant, avec le recul, je me rends compte que Alex ne m'avait pas laissé le choix, bien que cette maison fût censée être la nôtre. Je secoue la tête, il ne faut plus penser à Alexander, il ne fait plus partie de ma vie désormais.

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