Chapitre 11

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Malgré la douleur que procurait le vent sur ma plaie, je continuai de rouler à toute allure pour rentrer chez moi  le plus vite possible. Lorsque j'arrivai, je remarquai que la lumière était allumée, donc il était là.

J'ouvris doucement la porte de l'appartement, puis refermai derrière moi, tout en espérant qu'il était déjà en train de dormir car il s'était bourré la gueule.

-"Isaac."

Tous mes espoirs se brisèrent et je sentis une boule se former dans ma gorge, et dans mon ventre.

-"Euh..oui ?"

-"Tu étais où ?"

-"J'étais, avec un ami."

-"Tu as des amis ?"

-"Euh non, c-c'est pas ce que je voulais dire.."

Il se retourna et je remarquai qu'il était bourré.

-"Pourquoi traîneraient-ils avec toi ?"

-"T'as qu'à leur demander non ?" Répondis-je sur un ton sec.

Chose que je n'aurais jamais dû faire.

Il vint vers moi, m'attrapa par le cou, ce qui me fit lâcher mon skate.

-"Ne me parle plus jamais comme ça ! J'ai déjà la gentillesse de te garder dans cette maison, alors que tu n'es pas mon fils." Me hurla-t-il en me plaquant contre la porte.

-"Si je suis ton fils. Newton Isaac, ton putain de fils, que tu l'acceptes ou pas !"

Il resserra son emprise, alors que je commençais à manquer d'air.

-"Si tu me parles encore une fois comme ça, fils ou pas, je t'achève."

-"Essaie de me tuer, vas-y." Lâchai-je avant de lui donner un coup de genou dans le ventre.

Il me lâcha, ce qui me fit tomber, puis je regardai la porte d'entrée. Devais-je partir ? Pour aller où ?

Je n'eus pas le temps d'y réfléchir que je l'entendis se relever. Je courus le plus vite possible dans la salle de bain, car c'était la seule pièce avec un double verrou, et que si je devais passer la nuit ici, au moins je pouvais me soulager, et boire.

Je fermai la porte, bouclai les deux verrous, et me laissai glisser contre la porte. J'entendis mon père appuyer sur la poignée en hurlant des tonnes d'insultes comme "sale pute" ou "illettré". Je repliai mes genoux contre mon torse. 

J'avais besoins de quelqu'un. J'avais besoins de sa voix, de lui. Je tapai rapidement un numéro sur mon téléphone et appelai.

Une sonnerie.

Réponds s'il te plait.

Deux sonneries.

Allez..

Trois sonneries.

S'il te plaît Tommy.

-"Allô ?"

-"Thomas raconte moi une histoire." Lâchai-je rapidement.

-"Hein ?"

-"Parle moi s'il te plaît."

Mon père hurla, et Thomas ne répondit plus. J'espérai qu'il ne l'avait pas entendu, même si son silence me répondait à sa place.

La poignée s'abaissa, et malgré le fait que mon père ne pouvait pas entrer, une énorme vague d'angoisse prit possession de tout mon corps, et je dus fortement retenir mes larmes.

-"Thomas.." Dis-je, la voix tremblante.

-"Ok, euh, c'-c'est l'histoire d'un jeune homme, qui est assez triste d'aller au lycée, car il se fait souvent embêter."

Je n'écoutais qu'à moitié, essayant de me concentrer pour respirer correctement, ne pas m'évanouir ou même fondre en larmes.

-"Un jour il rencontre un autre jeune homme, et ce jeune homme trouve que ce garçon est incroyable, même s'il ne le connaît pas depuis longtemps."

J'entendis mon père hurler tout un autre tas d'insultes en tapant contre la porte mais ça ne m'atteignait plus, j'entendais juste le son de la voix de Thomas.

-"Et donc, ce jeune homme va se promettre, de le protéger jusqu'au bout de sa vie."

Mon père donna un grand coup contre la porte, et je décidai de partir me mettre dans la baignoire au cas où il ouvrait la porte.

-"Newt tout va bien ?"

-"Ca va.."

J'avais mal au genou, et je m'étais tapé la tête lorsque mon père m'avait lâché. Bonus, je n'avais rien mangé.

Soudain, un bruit étrange m'inquiéta.

-"Thomas ?"

Pas de réponse.

-"Thomas ?" Dis-je, ma voix se brisant.

Il avait raccroché.

Je m'allongeai dans la baignoire, les larmes dévalant mes joues. J'avais la tête qui tournait, il fallait que je me calme.


Dear Tommy [NEWTMAS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant