Le Divaliste - T.1 : Altmós

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S'il y a bien une chose à laquelle Régis ne souhaitait plus refaire à partir de ce jour, c'était les téléportations. Le portail des Nephilims chez les Bestiædis était plus stable, mais ce passage-là causa des nausées qu'il ne pouvait retenir. Lorsque lui et Velty arrivèrent à destination, le jeune homme se précipita vers un arbre pour vomir ce qu'il avait mangé plus tôt.

Il revint en s'essuyant la bouche et observa les alentours. Le paysage avait changé, mais il reconnaissait encore la végétation distinctive de Luna.

— Et maintenant ? demanda-t-il à la jeune femme qui déploya un petit hologramme d'une carte à partir de son anneau.

— Nous devons aller au nord d'ici, à un ou deux kilomètres de distance.

Elle se mit à marcher sans attendre, surprenant Régis dans ses réactions.

— Génial, j'adore la randonnée en pleine nature sauvage... 

— Fais attention, je commence à reconnaître tes sarcasmes, plaisanta Bahamut.

Pour toute réponse, Régis maugréa avant de suivre sa nouvelle camarade de route. Prenant les chemins tracés par la nature, ils progressèrent à travers le territoire qui se révéla être assez étouffant, semblable aux zones tropicales. Transpirant beaucoup à cause du climat humide suffoquant, ils n'hésitèrent pas à prendre quelques pauses en cours de route avant de continuer leur chemin.

Pendant leurs arrêts, Régis remarqua qu'il y avait beaucoup plus de reptiles et d'insectes que de créatures sauvages. Cela ne les empêcha pas de tomber sur une variante d'une meute d'excanios, qui avait le pelage taché et moins d'ossature en guide d'armure, mais possédait des griffes plus acérées et une longue queue terminée par une pointe effilée. Heureusement, ces derniers étaient plus prudents que leur homologue du nord, se contentant de garder seulement un œil sur les deux voyageurs.

— Ne t'inquiète pas de leur présence, rassura Velty. Ils n'attaqueront que si nous pénétrons dans leur territoire.

— Comment savoir si ce n'est pas déjà le cas ?

— Tu l'aurais déjà su.

Après plusieurs heures et efforts pour traverser cette jungle, ils tombèrent sur les premières architectures en ruines, recouvertes par des lianes et déformées par les arbres et les racines qui avaient poussé à travers elles. Velty affirma que c'était un signe qu'ils étaient sur la bonne voie et au bout de quelques minutes, ils atteignirent les vestiges d'une cité qui ressemblait étrangement aux antiques civilisations orientales disparues, faites d'une matière minérale grise qui étaient tout autant recouverte et dominée par la végétation.

Abandonnée depuis des millénaires, il n'y avait aucune âme qui y vivait ; du moins, c'était ce que pensait Régis. Malgré sa dégradation, il y reconnaissait une certaine beauté cachée au beau milieu d'une jungle tropicale.

Le soleil étant bien haut, Régis proposa de s'arrêter pour se reposer, mais Velty ne réagit pas à cette annonce, concentrer sur ces ruines. Elle ne se réveilla que lorsqu'il tapota son épaule et elle émit un cri aigu qui surprit Régis. Elle acquiesça vite faite et s'éloigna tout autant pour mettre de la distance entre eux, laissant le jeune perplexe sur ce qui venait de se produire.

— J'ai fait un truc qui cloche ?

— Non, j'ai plutôt l'impression que c'est ta présence en elle-même... 

— Comment ça ?

— Laisse tomber. 

Régis s'assit sur un bloc de pierre, cueillant au passage un fruit bleu qu'il avait déjà vu au marché de Cael. Tout en le mangeant, il observa la jeune femme qui faisait tout pour éviter un regard avec lui. Cela le dérangeait, surtout qu'elle n'était pas comme ça lors de leur rencontre.