La mission 2/2 - Irina

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Une heure plus tard.

La pénombre est installée à l'horizon. Seuls les phares de notre voiture nous aident à voir ce qui se passe devant. Anastasia ne parle pas et se contente de danser au rythme de la musique qui sort du poste radio. Elle est si détendue et excitée à la fois. Elle ressemble à une fillette qui va dans un parc d'attractions et qui n'a qu'une hâte : y être. Quant à moi, je suis nerveuse comme je ne l'ai jamais été. Mes mains tremblent tellement que je dois les placer sous mes cuisses pour éviter que cela n'empire. Ma cage thoracique me fait un mal de chien et l'air est beaucoup trop rare à cet instant. Pourtant, la fenêtre est baissée et le vent frais s'engouffre dans l'habitacle.

— Tout va bien se passer, me rassure mon binôme.

Je tourne mon regard vers elle, tandis qu'elle en fait de même en m'affichant son plus beau sourire.

— Les Kowinski seront à proximité, tu sais ? Et si quelqu'un tente de nous faire quoi que ce soit de malveillant, ils rappliqueront à la vitesse de la lumière. Et encore mieux, ils mettront tout le lieu en cendre pour nous retrouver. Donc, détends-toi moy prekrasnyy.

— Est-ce une façon de dire mon prénom ? pouffé-je.

Elle pousse un léger rire, puis réplique :

— Ça veut dire, ma belle, en russe. J'ai toujours tendance à parler ma langue.

Je me contente de lui sourire en guise de réponse et reporte mon attention sur l'extérieur. La vue sur la ville de Madrid, qui avait laissé place à des gens, se transforme en paysage forestier. Les phrases de la voiture des garçons, derrière nous, bifurquent soudainement sur la gauche. Surprise, je m'apprête à dire quelque chose à Anastasia, mais je n'en ai pas le temps car, une immense villa se dessine devant nous. Plusieurs bolides se stationnent sur un gigantesque parking et plusieurs personnes, habillées avec classe et masquées, montent des marches qui mènent à l'entrée.

Nous nous garons sur une place qui nous facilitera la fuite. La belle blonde coupe le contact, avant de se tourne vers moi.

— On fait ça vite d'accord ? Tiens, me dit-elle en me donnant un masque.

Celui-ci ne me couvre que les yeux et le nez. Sa couleur d'argent se marie parfaitement avec ma robe. Je ne sais pas si je vais être à l'aise avec les regards de plusieurs individus sur ma personne. Une tenue comme nous avons, ne passe pas inaperçus.

— On y va, annonce-t-elle en ouvrant la portière.

Je fais de même et la rejoins de l'autre côté. Les larges escaliers se dessinent devant nous, surveillés par deux hommes en costard. La bâtisse, elle, est un véritable château. Moi qui pensais que celle où je séjourne était la plus gigantesque, je me tromperais fortement. Sa façade à l'allure princière nous donne un avant-goût de l'accueil que l'hôte nous réserve. Après une dernière œillade avec ma partenaire, nous enfilons nos masques et avançons jusqu'à la foule qui pénètre les lieux. Je tends l'oreille, puis écoute les discussions espagnoles que chacun se lance. Certains parlent anglais, cependant, aucun ne paraît français. J'espère tout de même que ce Pedro a des amis de son pays voisin.

Nous marchons à travers un hall qui est entouré de poutres montantes jusqu'au plafond. Les murs sont faits d'un marron très clair, qui tourne dans l'or. Un long tapis se déroule sous nos pieds et nous guide vers le bruit d'une musique. Après quelques pas supplémentaires, je suis éblouie par un spectacle incroyable. Une gigantesque place de bal aborde la salle. Plusieurs couples dansent dans une valse sensuelle. Des balcons donnent une vue d'ensemble sur les étages. Plusieurs tables entourent, de chaque côté, la piste de danse.

Je veux vivre TOME I : L'ange de la mort - Dark RomanceWhere stories live. Discover now