Chapitre 11

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Il se trouve que la vie à Edryae est beaucoup plus facile que je ne le pensais. Depuis ma discussion avec Ayden je peux faire ce que bon me semble quand je le souhaite. J'ai décidé de leur laisser une chance et de ne pas partir dans l'immédiat, même si j'en ai l'opportunité... Et ce constat ne peut m'empêcher de me tirer un sourire. Je dois avouer que cette sensation de liberté me plait énormément. Je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis un moment. Si j'essaie de me remémorer la dernière fois que je me suis vraiment sentie comme ça c'était avant l'accident de mon père et avant que les gardes nostrariens nous aient retrouvé ma famille et moi. Quand nous vivions dans notre petit havre de paix et que Léandre m'apprenait à combattre et à chasser dans la forêt de notre petite maison. Je peux aller en forêt dès que l'envie me prend, c'est-à-dire quasiment toute la journée.

Entre-temps j'explore le château, j'ai découvert la bibliothèque qui ne ressemble en rien à celle du palais de Nostraria. Les livres sont éparpillés n'importe comment, il y a des piles qui font parfois deux fois ma taille et l'ambiance y est extrêmement chaleureuse. Des plantes en pots sont disposées un peu partout. Et des échelles permettent d'atteindre les étagères les plus hautes. Je me suis prise de passion pour ces échelles. Je grimpe avec un livre et lis en hauteur afin d'avoir une vue panoramique sur cette bibliothèque. Ayden m'a déjà dit plusieurs fois qu'il y avait des canapés et des fauteuils mille fois plus confortables, mais je ne l'écoute pas. Ce perchoir me plait et je ne l'échangerais certainement pas pour des coussins.

Cali m'a proposé d'entraîner mes aptitudes avec elle. Il ne me considère pas comme une ennemie... sauf peut-être Alex. Cali est assez impressionnante, ses aptitudes se manifestent par une fumée vert sapin qui laisse une odeur boisée après son passage. Elle est bien meilleure professeur que le roi Horos. Elle m'a expliqué que mes aptitudes peuvent se manifester quand je le souhaite et que c'est juste une modulation de l'espace autour de moi. Il suffit que j'essaie de visualiser ce que je désire et mes aptitudes m'aideront à l'obtenir plutôt que de me focaliser sur ce que je veux en faire. Je dois les laisser s'exprimer et vivre. Chaque aptitude réagit différemment, c'est pour ça que nous ne pouvons pas tous faire les mêmes choses.

En ce moment, je regarde Cali créer une petite tornade de fumée autour d'elle, ses cheveux gris pâle volent au gré du vent qu'elle crée. Elle est magnifique. Elle est de profil par rapport à moi. Elle en profite pour me poser des questions depuis une heure.

— Donc il n'y a rien avec le prince ?

C'est la première question réellement personnelle qu'elle me pose. J'écarquille les yeux et ouvre la bouche avant de lancer un rire gêné.

— Euh... Je dirais que non.

— Je n'y crois pas. Dit-elle un sourire aux lèvres alors qu'elle augmente la force de sa tornade.

— Où veux-tu en venir ?

— Ça ne te fait rien qu'on le rencontre sans toi ?

Si, ça m'exaspère, mais suis-je en droit de dire quoi que ce soit ?

— C'est votre problème. Ce n'est pas moi qui risque de me retrouver face à lui et sa colère.

— C'est-à-dire ?

— Eh bien, je me suis enfuie, puis vous m'avez enlevé... Soit il sait que j'ai fui, soit il pense que tout est votre faute, mais dans les deux cas il vous prendra pour mes bourreaux et geôliers.

— Et qu'est-ce que ça pourrait lui faire ?

Je détourne le regard rapidement.

— Il s'est peut-être passé quelque chose...

Cali stoppe ses aptitudes d'un coup et me dévisagea en écarquillant les yeux et en ouvrant la bouche. Un sourire se dessine sur son visage.

— Genre ?

Le Joyau de Nostraria, Tome 2 : Le secret de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant