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Blonde aux yeux clairs, le corps très élancé et la voix qui portait loin, c'était ainsi qu'était connue Madame de Fontneville. Il n'était pas rare de la croiser à l'église et je ne m'étonnais pas lorsque je la vis ce mardi là à la messe. Elle était assise au premier rang, très droite comme à son habitude. Sa couronne de tresse dont s'échappaient quelques adorables mèches plus courtes que les autres, commençait à tomber légèrement dans son cou. Je remarquais assez rapidement qu'elle était venue accompagnée. Le jeune homme assis près d'elle me sembla trop jeune pour être son amant et trop brun pour être un quelconque parent. Lorsque nous nous retrouvâmes à marcher l'un près de l'autre à la sortie de l'église je lui demandais des informations sur son compte. Ce fut le jeune brun lui-même qui me répondit ; il s'agissait du fils d'une amie en visite chez elle pour quelque temps. Il disait s'appeler Charles et avoisiner la vingtaine. Lui et sa mère venaient de Lyon et la route qu'il avaient parcourue pour arriver jusqu'ici les avaient arrasé. Ils étaient là depuis déjà deux jours et c'était la première fois qu'il sortait. Sa pauvre mère, repris Madame de Fontneville, était encore au lit. A peine descendue du train elle avait été prise d'un mal étrange que l'on aurait pu justifier par son éloignement du pays. Cela la gardait clouée au lit sous l'emprise d'atroces migraines qui la faisait affreusement souffrir et lui gâchait tout son séjour. Je m'empressais de plaindre la pauvre dame et promis de la visiter d'ici quelques jours s'ils n'étaient pas encore repartis. Charles me remercia par au moins trois fois de l'attention que je portais à sa pauvre mère et me promis de venir lui-même visiter mon tout nouveau jardin suédois dont nous avions parlé tantôt. Nous nous séparâmes de façon charmante en nous souhaitant l'un et l'autre nos amitiés respectives. Madame de Fontneville me fit quant à elle un délicat signe de la main en guise d'au revoir alors que j'étais déjà loin, malencontreusement emporté par la foule.



Pas de titreWhere stories live. Discover now